Comportements et habitudes · Actualisé:

6 mois sans alcool: le bilan

J'étais parti pour un défi de 90 jours sans alcool... au moment d'écrire ces lignes, je viens de passer 6 mois sans alcool. Découvrez mon retour d'expérience.

6 mois sans alcool: le bilan
Mise à jour le 4 janvier 2021: j'ai publié une nouvelle vidéo: 1 an sans alcool (comment j'ai arrêté de boire). Cliquez ici pour la consulter.
Ma philosophie de la vie est que les difficultés disparaissent lorsqu’on les affronte avec audace. - Isaac Asimov

J'ai passé ma vie à socialiser sous alcool. Comme beaucoup, j'imagine. Surtout en Europe.

De 16 ans à 30 ans, je considérais l'alcool comme un lubrifiant social

Puis un jour (après plusieurs années de réflexion)... je me suis posé la question suivante: qu'elle est la seule chose que je peux arrêter de faire et qui aura le plus grand impact positif dans ma vie?

Ce n'était pas la première fois que je m'étais posé la question, mais à force de lire des livres sur la systémique, de considérer la productivité de manière holistique et de chercher à comprendre ce qui me fait fonctionner et ce qui me ralentit...

Forcément, tôt ou tard...on arrive sur les derniers bastions.

  • Si vous voulez avoir de l'énergie en plus.
  • Du temps en plus.
  • De l'argent en plus.
  • Si vous voulez avoir des doutes en moins.
  • Moins de problèmes de santé.
  • Moins d'ennuis.

Si vous voulez avoir tout cela, alors l'alcool est une bonne excellente piste. Mais il y a un prix à payer énorme?!

  • Comment vais-je déstresser en fin de semaine?
  • Comment vais-je m'amuser?
  • Comment vais-je me faire de nouveaux amis?
  • Comment vais-je être perçu par mes amis actuels?

C'est peut-être ce que vous êtes en train de vous dire.

Étrangement, sur les sites de productivité, on parle d'arrêter le café. D'arrêter de consulter ses e-mails à longueur de journée... D'arrêter Facebook.

Mais l'alcool est aux abonnés absents.

🗓️
Le calendrier des habitudes est disponible. Il vous permet de créer des habitudes durables, à l'aide d'une communauté. Cliquez ici pour recevoir votre exemplaire.

Il est vrai qu'il faut une sacrée paire de couilles pour arrêter la gnole

Ou le bon vin... ou une bonne bière.

Et pas besoin de boire son demi de blanc tous les matins pour avoir besoin de cette bonne paire de couilles. La sobriété est de l'anticonformisme qui nécessite du courage.

Dans la suite de cet article, je partage avec vous les résultats que j'obtiens durant ce défi, les raisons qui m'ont fait arrêter (hors celles que je viens de vous citer) et je vais surtout le faire de manière bienveillante.

On est tous à une page du livre différente.

Je n'ai rien contre l'alcool. J'ai mon addiction (le café) et la plupart de mes potes continuent de boire. Je veux simplement partager l’avant / après que j'ai ressenti. Après tout, l'Organisologie, c'est des tests que je partage avec vous.

Rappel: c'est quoi l'alcool?

Petit tour sur Wikipédia. Le vin, la bière, les eaux-de-vie sont des exemples de boissons alcoolisées qui contient de l'éthanol.

Ethanol

Le goût, mais aussi l'effet psychotrope de l'éthanol, peuvent participer à l'appétence pour ce type de boisson et motiver sa consommation. Celle-ci peut également être influencée par des facteurs sociaux tels qu'un contexte convivial offrant une disponibilité facile du produit, le mimétisme voire la pression de groupe, ou à l'inverse, la restriction voire l'illégalité de vente ou de consommation du produit.

L'alcool est une drogue, dont la consommation forte ou chronique peut dégénérer(...). Toute consommation, même faible, est néfaste pour la santé du consommateur, tandis qu'une consommation importante présente divers risques, pour le consommateur et pour autrui.

Si à ce stade vous êtes déjà déprimé, ne cliquez pas sur le bouton ci-dessous.

Rappel: quels sont les effets de l'alcool sur le système humain?

Sur le long terme: Après le tabac (dont il aggrave les dégâts et amplifie les risques), l'alcool est la drogue récréative qui occasionne la plus forte mortalité, dans le monde comme en France, figurant sur la liste des cancérogènes du groupe 1 du CIRC et responsable de plusieurs millions de morts par an ainsi que de nombreuses maladies chroniques, incapacités durables et handicaps.

Quels étaient les effets de l'alcool sur ma productivité?

Vu que l'alcool est un poison au sens propre du terme, il est facile de réaliser que l'alcool ne fait pas bon ménage avec votre corps et votre cerveau.

Aux dernières nouvelles, ce qui vous permet de créer de la valeur (en attendant d'être remplacé par des algorithmes) c'est justement ce que l'alcool attaque: votre cerveau.

Alors oui, vous trouverez des centaines de survivants à l'alcool.

Des types qui ont bu toutes leurs vies et qui sont pointés du doigt lorsqu'il faut trouver des exemples (et se rassurer). Il est certain que ceux qui sont morts à cause (de près ou de loin) de l'alcool sont clairement moins convaincants (et moins visibles). Biais du survivant.

Vous trouverez même des auteurs qui écrivaient bourrés et qui corrigaient sobres (ce bon Charles Bukowski). Chaque drogue à ses auteurs et ses ouvrages.

Mais entendrez-vous parler de ceux qui n'arrivent pas à trouver du temps pour avancer sur leurs objectifs?

Entendrez-vous parler de ceux qui aimeraient bien mettre plus d'énergie et de régularité dans un projet qui leur tient à coeur? Entendrez-vous parlez des gens qui veulent être un peu plus autodiscipliné... du lundi au dimanche?

Pourtant ce sont les conséquences de l'alcool chez une grande partie de la population. La minorité silencieuse.

En dehors de l'état d'ivresse que provoque l'alcool, je notais de plus en plus le prix à payer.

C'est un peu le problème du développement personnel. La dissonance cognitive devient de plus en plus difficile à maintenir.

Et je ne parle pas uniquement des lendemains qui fracassaient mes routines et ma productivité.

Je parle du prix à payer qui se trouvait dans d'autres domaines de ma vie...

Sous alcool, je perdais de l'argent. Sous alcool, je dormais moins bien. Sous alcool je pensais être fort et sous alcool, j'arrivais à endurer des moments sociaux archiennuyeux. Voilà le truc que je n'avais pas compris.

Plutôt que de changer mon style de vie et arrêter de sortir le soir (parce que mon corps tout entier me dit de dormir à 22h) je me forçais à rendre ces moments plus agréables en buvant des binchs et du gin-tonic.

Et pas besoin de finir avec 1 pour mille pour ressentir les effets néfastes de l'alcool

2 bières et mon sommeil ramasse.

Le truc, c'est que deux bières deviennent rapidement 3 bières. Avec le temps, et parce que notre corps est un système complexe qui cherche à conserver un état d'équilibre, il faut de plus en plus d'alcool pour arriver à la même ivresse agréable (comme le café, comme Instagram, comme tout ce qui provoque une accoutumance).

Méfiez-vous de ceux qui vous disent qu'ils ne sont jamais bourrés.

Une connaissance est allée chercher une dame d'une cinquantaine d'années qui avait 5 pour mille. Le pire? Elle avait un discours cohérent et marchait parfaitement droit.

Sous alcool, il y a les soirées ennuyeuses et les soirées génialissimes (on ne va pas se mentir). Le point commun? L'inconnu, l'aventure de ce qui peut se passer...

Mais le lendemain... aie le lendemain.

Et plutôt que de changer, on se convainc que tout va bien. Que la situation n'est pas si grave. On fait un "dry january".

Plutôt que d'arrêter l'alcool, on cherche des techniques pour réduire les effets néfates. On s'hydrate. On bois un verre d'eau, un verre d'alcool. On prend du magnésium avant de sortir.

Cela me fait penser à ceux qui avalent des pilules qui leur permettent de manger plus de calories tout en empêchant le corps de stocker ce surplus de calories. Le marketing n'a pas de limites. Et la voie négative ne fait pas vendre.

Le lendemain, malgré les mixtures aux sels minéraux permettant de réduire les maux de tête... c'est BAGDAD. Alimentation bien grasse. Glandage netflix et doutes à répétition sur le business et les choix de vie. Comparaison.

Certes, pas tout le monde éprouve cela et c'est tant mieux. Tout dépend de la "quantité" et il faut apprendre à modérer. Mais en discutant avec les gens, en me documentant, et en creusant le sujet j'ai appris à accepter, qu'en tant qu'humain, on est une qualité émergente. On est plus que la somme de tous les éléments qui nous composent.

Et ce qui provoque un effet X chez Jean, provoque un effet Y chez moi. C'est comme ça. C'est comme vouloir avoir des cheveux roux, quand on a des cheveux noirs. Ou pester contre le fait que l'on soit un anxieux de nature. Ou introverti. Ou extraverti.

Certains humains gèrent mieux l'alcool que d'autres

8 milliards d'humains. Normal que certains gèrent mieux.

L'erreur est de croire que l'on fait partie des humains qui gèrent le mieux, alors qu'on est en train de s'habituer. Aaaaah merveilleux biais de l'optimisme.

Certains humains arrivent à fumer une cigarette par semaine durant toute leur vie. Clap clap clap.

Ce n'est pas mon cas. J'ai une personnalité addictive. Ce qui fait que je ne teste pas certaines substances. Mais c'est aussi ce qui me permet de plus facilement coller à certaines pratiques qui me semblent faciles (la kettlebell).

Le déclic?

Il n'y a pas eu un, mais plusieurs déclics.

Vu que nous nous adaptons à notre environnement, la relation qu'un humain entretient avec une substance toxique est similaire à la relation d'entretient une mouche avec une plante carnivore (Nepenthes).

La mouche est attirée par le sucre donc elle se pose sur la plante. Elle descend dans la plante... et s'abreuve de la substance sucrée. Au moment où elle veut s'en aller, elle voit les autres mouches mortes qui flottent dans le liquide. Elle ne peut plus retirer ses pattes.

Quand on se rend compte qu'on a un problème avec certains substances (et l'alcool en fait partie), c'est souvent compliqué de s'en sortir (du moins seul, comme le Baron de Münchhausen qui se tire par les cheveux pour se sauver de la noyade...).

Pourquoi? Parce que nous recherchons l'homéostasie. Notre système lutte contre le désordre et maintient un équilibre. Parfois cet équilibre est dysfonctionnel pour le système, mais c'est ainsi que fonctionnent les systèmes complexes.

Et tant que la souffrance est supportable, on préfère rester dans une situation connue, mais inconfortable... que de risquer de perdre ce qui est connu et améliorer la situation pour de bon.

Revenons aux déclics. Certains changent sur un coup de tête. Ce n'est pas mon cas. Je réfléchis beaucoup. Et je suis bon à me convaincre de ce que je veux bien entendre.

C'est peut-être votre cas. J'ai donc eu quelques déclics séparés de quelques mois voir quelques années.

Un gros déclic à mes 30 ans où j'ai réalisé que sous alcool, je n'étais pas uniquement con, mais je pouvais être dangereux pour moi-même et pour les autres.

À partir de ce moment, un long processus mental s'est mis en marche... ralenti par des soirées épiques tout droit sortie d'un film (venez à Berlin et vous verrez de quoi je parle).

Difficile de quitter un milieu avec lequel on s'identifie depuis des années

Puis en lisant. En me documentant et en mesurant l'argent que je dépensais en activités liées à l'alcool... j'ai eu un déclic. Un autre.

À un moment, je me suis dit que je voulais sortir de ce milieu. Mais entre le moment où l'on prend la décision et le moment où l'on agit, il y a les doutes.

Serais-je assez courageux? Est-ce que je vais me faire rejeter par mes amis? Comment vais-je m'amuser? Est-ce que je ne devrais pas simplement modérer? Ne suis-je pas en train de me faire des films? Ne devrais-je pas attendre encore un peu?

C'est ce que je croyais, mais j'ai continué de mesurer

Avant de prendre des décisions, j'aime bien récolter quelques informations. La mesure a ce quelque chose de magique.

Difficile de se mentir quand on mesure.

  • En termes de temps, je perdais un jour par semaine à cause de l'alcool (en moyenne sur une année).
  • En termes d'argent, je perdais entre 400 et 800 euros par mois dans des activités en lien avec l'alcool (taxi, restau, clubs, commandes de nourriture le jour d'après).
  • En termes d'énergie, je ne faisais pas de sport les 2-3 jours qui suivaient une bonne soirée et le jour d'après était un jour de foutu (ah la trentaine ;))
  • Il y a d'autres éléments que je n'ai pas mesurés: ma mémoire, ma santé, ma vue, mon stress. Mais ces premiers éléments m'ont donné envie d'arrêter, quelques jours, pour commencer.

Déjà bien avancé dans ma démarche de faire un défi, j'ai un petit coup de pouce ;-)

Ma rencontre avec Liza

L ce n'est pas un programme de formation à suivre pour devenir riche, célèbre et sobre. L c'est simplement une nana qui m'inspire beaucoup dans sa manière de gérer sa vie à elle et qui en plus... devinez... ne boit pas. Les défis sont plus faciles à plusieurs ;-)

Sur ce plan, elle était là où je souhaitais me rendre.

Un type un jour a dit que l'on est la moyenne des 5 personnes que l'on fréquente le plus. Et quand j'ai arrêté de fumer, j'ai aussi changé d'environnement social. Ce principe je l'ai également appliqué à l'alcool pour mon défi 90 jours.

Le défi 90 jours

Le 15 décembre 2019, j'ai décidé d'arrêter de boire 90 jours après une soirée épique qui se devait être épique... malheureusement (ou heureusement pour moi) cette soirée ne fût pas si épique que ça.

Mais avant d'en arriver là et pour éviter de craquer face aux potes qui me forçait la main... il y a eu de la préparation. Avant de vous parler de ma préparation, pourquoi un défi de 90 jours? Pour plusieurs raisons.

  1. J'ai l'habitude des défis et il me faut des challenges pour avancer rapidement (à partir du moment où j'ai pris la décision)
  2. C'est facile de justifier un changement limité dans le temps (depuis, je dis toujours que je fais un défi 90 jours lorsqu'on me pose la question).
  3. Parce que cela me permet de commencer sans me dire "que ce sera pour toujours". Ce n'est d'ailleurs pas le cas: je ne suis pas devin et dire "je ferai ceci pour toujours" est un mensonge (car il n'y a pas de garanties).

La préparation a duré quelques mois. Il s'agissait essentiellement de s'informer sur le sujet et de recadrer mes principales objections.

J'ai lu plusieurs livres. Et l'un des arguments qui ont fait mouche est le suivant :

La plupart des gens qui sombrent dans l'alcool (je n'aime pas utiliser le terme alcoolique, car la définition n'est pas claire, même dans la communauté des spécialistes), ne le font pas du jour au lendemain quand tout va bien.

Non, en général ce qu'il se passe, c'est que leur consommation d'alcool n'est pas problématique, jusqu'au coup dur. Et des coups durs, en tant qu'humains, on en rencontre tous un jour ou l'autre.

Selon Jordan Peterson, si vous n'avez pas eu un coup dur durant les 5 dernières années, attendez-vous à en avoir un dans les 5 prochaines années.

En parlant de Jordan, il est en ce moment en plein coup dur... (05.07.2020)

Tout ça pour dire qu'il y a eu un avant / après à cet argument.

Il y a surtout eu un travail identitaire à faire

Non, les soirées sans alcool ne sont pas plus folles. Je ne vais plus en soirée depuis que je ne bois pas. Certains potes de soirées sont un peu en attente... mais je vais m'entraîner avec ces amis. Je les vois l'après-midi pour boire des cafés et je me surprends à me marrer de plus en plus de choses simples.

  • Moins de drama.
  • Moins de conneries.
  • Moins de haut et de bas.
  • Plus de simplicité.
  • Plus de sérénité dans le tumulte mondiale et monumentale à venir.

Mais ces résultats n'ont pas été obtenus en un claquement de doigts... sur le chemin, il y a eu des difficultés.

Les difficultés

Auparvant, il m'arrivait de ne pas sortir durant plusieurs semaines et j'ai eu des difficultés. Imaginez une personne qui est plus avancée que moi dans sa consommation... je n’ose pas imaginer la difficulté pour certains.

Je me souviens, j'étais au restaurant avec toute une équipe pour célébrer l'anniversaire d'un bon pote. À un moment, celui qui avait sa fête commande des shots.

Les shots arrivent, tout le monde saisi son shot et fait "santé".

Là tu fais quoi? Là tu ris jaune. Là tu n’es pas bien.

Enfin peut-être que toi tu serais super à l'aise, mais ce n'était pas mon cas.

Pour moi c'était ma plus grande difficulté, il y en a eu d'autres.

La famille, les bouffes entre amis, Noël, Nouvel An

Mais dans l'ensemble, les plus grandes difficultés proviennent des amis proches qui veulent vous ramener sur "le droit chemin".

Vous le verrez quand vous arrêterez de fumer. De boire. Et surement si vous prenez de la coke et d'autres substances de ce genre.

Quand on vous dit "mais pourquoi tu arrêtes de boire?" et que vous répondez, "parce que j'ai réalisé que cela ne m'apportait pas grand-chose"... sans chercher à vous justifier ni à convaincre, en fait, beaucoup d'individus vont se retrouver insécurisés.

Cela réveillera en eux les questions qu'ils essaient d'enfuir profondément. Et ça fait mal. Grosse dissonance cognitive.

Je n'ai jamais eu autant de proposition de verres que quand j'ai arrêté de boire

Cela m'a fait la même chose avec les cigarettes. Heureusement, je me considère comme ayant des potes intelligents et compréhensifs. Dans l'ensemble, la plupart ont été curieux et en ont même profité pour passer des soirées sans alcool.

Dans l'ensemble, les difficultés étaient dans ma tête

Comme dans beaucoup de choses dans la vie. Penser que quelque chose sera difficile est une habitude mentale à supprimer.

Je n'ai pas eu de symptômes physiques et cela m'a été presque plus facile à arrêter que le café. Le café est partout, permet d'augmenter sa productivité et n'a pas beaucoup d'effets néfastes (si bien consommé). C'est ce qui en fait une drogue difficile à arrêter.

Je ne connais pas votre relation à l'alcool et peut-être que vous aurez des symptômes physiques (chose que je n'ai jamais eu).

Arrêter ou modérer?

Une question que j'ai eu était la modération. Tout le monde se pose la question de la modération. Et si je réduisais? Et si je ne buvais que du vin?

Le truc, c'est qu'une fois qu'on a bu 2 bières, on a moins de facilité à dire non à la troisième.

D'un côté, je pouvais me demander chaque fois que je me retrouvais dans une situation sociale: est-ce que je bois? Combien? Est-ce que je bois 2 bières ou 3 bières? Si après ma deuxième bière, on m'amène un shot ou un verre de vin, est-ce que je bois? Je pourrais boire qu'aux événements spéciaux, mais qu'est-ce qu'un événement spécial?

J'ai préféré éviter la modération. C'est moins prise de tête.

Quels sont les effets de la sobriété sur moi?

Ils ne sont pas magiques.

J'ai l'impression que l'alcool, comme beaucoup d'autres drogues, fonctionne comme Facebook: c'est difficile d'imaginer d'arrêter Facebook quand on a un compte Facebook. Dès que l'on supprime son compte, tout ce monde continue d'exister, mais on n'y pense plus.

Avec l'alcool ce n’est pas si simple. Les terrasses françaises, les bars suisses, les apéros, les diners de famille. Il y a de la pression sociale.

Le 15 juin 2020, j'ai terminé mon deuxième défi de 90 jours sans alcool (à la suite). Cela fait 6 mois que je teste et jusqu'ici, j'ai pu ressentir les effets suivants:

  1. Moins de hauts et moins de bas. Sentiment très cool de "la vie va bien se passer".
  2. Meilleure estime. J'ose (encore plus qu'avant) dire ce que je pense et me dresser pour mes convictions. En fait, arrêter l'alcool c'est se dresser pour ce quelque chose dans lequel on ne croit plus. C'est le "bootcamp" du courage.
  3. Plus d'argent. 100 euros par semaine. Je vous laisse calculer.
  4. Plus de temps (un jour utilisable en plus par semaine).
  5. Encore moins de graisse abdominale.
  6. De meilleures connexions mentales. Ce point est difficile à mesurer, mais je me suis surpris à retrouver des souvenirs que je pensais enfouis à jamais. Probablement que c'est juste une coïncidence.
  7. Meilleur sommeil. J'ai toujours des phases d'insomnies, mais elles durent moins longtemps.

Par où commencer?

Si vous me lisez toujours, vous êtes un coriace. Vous n'allez pas forcément arrêter et le but de mon billet n'est pas d'inciter les gens à arrêter. Je n'ai rien personnellement contre l'alcool. Je pense qu'il y a un gros marché bien juteux qui n'est pas prêt de s'arrêter de tourner.

Je pense aussi que si vous voulez arrêter de boire il faut quelque chose de plus intéressant que l'alcool. Et l'alcool est vraiment intéressant... L'alcool c'est l'aventure.

Donc... il faut vraiment quelque chose de plus important que l'alcool.

L'un des derniers points que je voulais mentionner était simplement la notion de liberté. Peut-être qu'aujourd'hui ce n'est pas dans votre esprit. Mais la liberté mentale et la liberté physique ne se marient pas bien avec l'alcool. Baladez-vous dans les rues berlinoises un dimanche matin à 7h et vous verrez de quoi je parle.

Peut-être qu'aujourd'hui l'alcool est loin de votre radar

Peut-être que vous n'y avez jamais pensé, mais qu'un des mes e-mails à attirer votre attention sur ce "défi" qui est bien plus qu'un défi.

Sur un blog qui parle d'organisation, de productivité et de sérénité, le sujet de l'alcool est important. Il a sa place.

Beaucoup cherchent des applications pour gagner en productivité, des listes de truc à faire, des modèles à télécharger... mais parfois il faut se poser les bonnes questions. À poil devant un miroir s'il le faut.

Et une fois qu'on a fait preuve de courage, d'honnêteté (que l'on a lu le livre "How I found Freedom in an Unfree World") et que l'on ne veut pas être une charge pour son entourage... alors on se souvient de ce que disait Isaac Asimov...

"Ma philosophie de la vie est que les difficultés disparaissent lorsqu’on les affronte avec audace."

Julien