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Indépendants stressés : avant d'ajouter, commencez par débroussailler

Gérer son stress ne se fait pas à coup d'outils supplémentaires... mais en se concentrant sur la philosophie et l'attitude de l'indépendant.

Indépendants stressés : avant d'ajouter, commencez par débroussailler
Article invité rédigé par Fabien Velten, créateur de Zenirelax.

Il se présente comme un catalyseur pour remettre en action les professionnels débordés, alliant sérénité, clarté et efficacité, avec le bon sens rural en plus. Bonne lecture.
  • Vous avez essayé plein de trucs pour gérer votre stress, sans succès ?
  • Vous ne savez plus quoi faire, pour garder la tête froide, sous la charge ou face à votre CA en dents de scie ?
  • Vous avez tendance à courir d’un objet brillant à un autre… sans résultats profonds ni durables sur votre stress ?

Pas étonnant ! La gestion du stress est aussi victime de l’infobésité.

On nous inonde d’applis, de méthodes, de hacks, de gadgets, de formations, de livres, de labels, de bidules mystico-énergétiques, de compléments alimentaires.

Mais au final, tout cela n’est qu’un gros compost de trucs indigestes.

L’idée de cet article est de remettre l’église au milieu du village. Pour vous aider, nous allons combiner nos deux bons sens : Julien et son bon sens suisse, et le mien, le bon sens rural.

Votre combinaison idéale face à ce stress insidieux du solopreneur: 

  • la tête qui déborde,
  • les journées qui défilent sans fin,
  • la solitude des décisions,
  • la pression du CA,
  • le feeling qui ressurgit,
  • les distractions internes et externes,
  • la relation client capricieuse,
  • ce fichu sentiment de ne jamais en faire assez 
  • Etc.

Aujourd'hui, remettons de la simplicité dans tout ça. Plutôt que de découvrir “10 000 trucs contre le stress” ou “le énième truc magique à la mode”, notre FOCUS sera sur 3 principes indispensables.

Pourquoi des principes pour maîtriser votre stress ? 

Car nous pouvons les mettre à notre sauce. Comme le disait mon grand-père :

“le sol est plus important que les graines que tu veux y mettre.”

Vous pouvez ensuite adapter ces principes à votre business, votre environnement, votre personnalité, votre quotidien, votre contexte.

Mais attention, je ne vais pas vous transmettre 3 principes bateaux. Vous allez découvrir 3 principes issus de l’Organisologie, appliqués à la gestion du stress professionnel, dopés par une bonne dose de bon sens rural façon zenirelax.fr !

Ce que vous allez découvrir :

  • 3 approches contre-intuitives mais ultras efficaces pour une gestion du stress professionnel profonde, durable, réaliste et exponentielle.
  • Comment éviter les 3 erreurs typiques que font (presque) tous les indépendants sous tension face au stress.
  • Comment un moulin hydraulique, un restaurateur du Sud-Ouest, un faisan, une mare, des pieds de tomates, un merlin et un tas de fumier sont bien plus utiles que n’importe quel conférencier mondial.

Principe 1 : Le contexte avant la discipline (ou comment arrêter de faire le faisan d’élevage)

Face au stress professionnel, l’un des principes phares de l’Organisologie prend tout son sens : “le contexte avant la discipline”.

Quand le stress tape sur la tête, comme la grêle sur la tôle d’un hangar, le réflexe est trop souvent de chercher une “solution”, un “comment”.

Un outil, une méthode, un podcast, des bidules mysticos-quantiques, un livre, une appli, des routines de moine shaolins.

Exemples courants dans les campagnes des solopreneurs: 

  • Taper “méditation 5 min” entre deux mails urgents, mais les notifications explosent la bulle.
  • Une appli pour respirer… qu’on ignore (et qui nous stresse avec ses rappels).
  • Une formation ou un livre qui finit dans les limbes numériques ou dans la poussière.

Vous voyez l’ironie ?

Ou alors, c’est le passage en mode bourrin, sans vraie stratégie : on attaque tout de front pour finir épuisé, et encore plus stressé.

Ou encore le syndrome du stratège paralysé : des plans ambitieux, mais aucune action concrète le stress est toujours là.

Et pendant ce temps, votre quotidien (pro et perso) se charge d’amener encore plus de stresseurs.

STOP !

C’est là qu’intervient le principe fondamental de Julien :

Avant de coller une discipline, une tâche, un outil, une action en plus “pour” X ou Y, se poser sur le contexte ! Et dans notre cas, le contexte de notre stress professionnel.

Sans ça, c’est comme mettre de la paille sans avoir curé l’étable : ça masque mais ça pue toujours.

Pour éviter ça, il est primordial de se poser ET de regarder “VRAIMENT”ce qui se passe. Pas juste en surface. Bref, prendre le temps de poser le périmètre, notion si chère à Julien, de notre stress pro !

Ok, vous êtes stressé. Mais quel stress ?

“Je suis stressé au boulot”, c’est vague.
“Je crois que c’est ça qui me stress”, c’est déjà certainement à côté.
“C’est ce projet X ou Y  le problème OU ce type…”,
attention une part de toi est peut-être déjà en train de saboter.

Avant d’agir, qualifier ET délimiter son stress est capital :

  • Quel type de stress ? Surcharge ? Inhibition ? Subtil ? Mixte ? Quelle phase ? 
  • Quels signes concrets ? Trop de tâches ? Blocages ? Culpabilité ? Réputation en baisse ? CA en chute ?
  • Stress chronique ou passager ? Localisé ou diffus ? 
  • Est-ce que ça déborde sur votre vie perso (santé, couple, parentalité) ?
  • C’est un problème de perception ou d’action ? Ou les 2 ? Ou c’est encore plus subtil ?

Je reste soft sur les questions, mais comme moi, vous pouvez vous créer une checklist graduelle, au cas où votre stress se cacherait comme un grillon dans son terrier. Pour le faire sortir, inutile de frapper fort : il faut savoir poser les bonnes vibrations, au bon moment.

Comme vous pouvez le voir, les choses vont plus loin que le tristement célèbre :

« Je suis stressé, je vais faire une cure de magnésium, fouiller sur YouTube et m’acheter un bouquin… ». 

Ce travail de contexte est un vrai plus avant de se jeter tête baissée sur ce qui nous stresse.

Pour vous aider à “clôturer” votre stress comme un champ : voici quelques outils (en “acrostiche”, comme aime Julien 😊)

1. La matrice C.I.N.É de Sonia Lupien

Un outil simple pour identifier ce qui rend votre situation stressante :

  • C = Contrôle faible
  • I = Imprévisibilité
  • N = Nouveauté
  • É = Égo menacé (cette dernière lettre est très très très très importante !)

Quant au moins deux des quatre facteurs sont présents, le stress grimpe. S’il y a les 4, l’orage n’est pas loin.

2. Le bon vieux C.Q.Q.C.O.Q.P

Qui, Quoi, Où, Quand, etc.
Vous posez les choses, et vous clarifiez.

Pour creuser le sujet, c'est ici.

3. L’auto C.P.C.B  

L’auto Coup de Pied au Cul Bienveillant, pour se sortir les doigts, se poser et faire ce travail de périmètre important, avant de se disperser.

Car oui dans la vie, le stress est normal, les situations difficiles aussi. Ici, on n’est pas dans l’illusion du bien-être et du dev perso où tout va toujours bien. 

Il existe bien sûr d’autres méthodes pour qualifier le stress. Mais inutile d’en faire une thèse ici.

L’essentiel, c’est de poser le bon périmètre de qui nous stresse, ça évite de finir comme ces faisans d’élevage que je croise en campagne : paumés au bord des routes, courant après le moindre tracteur.

Pourquoi ? Parce qu’on les a nourris comme ça, pendant des semaines. Libérés, ils continuent par réflexe. Un peu comme beaucoup de solopreneurs, en mode panique : ils sautent sur chaque “truc” antistress sans réfléchir, s’attaquent à des stresseurs mal définis, se jettent dans l’action et sans stratégie claire et long terme contre le stress... le meilleur moyen de taper à côté.

Résultat : ça picore à droite à gauche, et au final, pas de résultat durable ni profond.


Principe 2. La soustraction avant l’addition (ou l’art du débroussaillage…)

Le solopreneur, quand il commence à stresser, fait ce que l’Occidental sait faire depuis toujours : il ajoute

Un projet en plus. Un outil en plus. Une méthode en plus. Une formation en plus. Une distraction en plus. Une application en plus. Un effort en plus.

Et surtout : une pression en plus.
Et côté pièges classiques :

  • Refaire le site pour la 10e fois “parce que ça va tout changer” (spoiler : non).
  • Dire oui à un client qui sent le conflit dès le devis.
  • Balancer de l’énergie au feeling, façon “doigt mouillé”.
  • Se jeter sur une solution miracle court terme, qui fait que repousser ou déplacer le problème. 
  • Lire un énième bouquin pour moins gueuler au lieu de traiter ce qui fait gueuler.
  •  Acheter un gadget, ou une formation antistress qui finiront dans un tiroir.

Résultat ?

  • Je m’épuise, je me disperse, c’est le brouillard mental et les vagues émotionnelles.
  • Je cours, je tourne en rond, j’encombre.
  • Je veux simplifier mon quotidien, mais je l’enrichis comme un bouillon trop salé : à force d’en rajouter, je m’écœure. 
  • Je brasse de l’air, je me noie, je perds mon PARETO et mes priorités…

Pour illustrer ça, j’aime raconter cette histoire : 

Un jour, un ami croyait avoir renversé ses clés dans la mare derrière chez moi. On était comme deux canards à remuer la vase pendant deux heures, à en mettre encore plus et à ne plus rien voir.

Alors que les clés étaient sur l’herbe, juste au bord.

Le solopreneur et son STRESS ça ressemble à mon pote et moi en train de chercher les clés à faire plus de vase alors que l’idée serait d’en faire moins pour y voir plus clair.

Mais Nassim Nicholas Taleb a un truc magique contre ça :  “la Via negativa” :

L’art de retirer ce qui nuit, plutôt que d’ajouter ce qui brille. Julien adore ce concept, et moi aussi.

Moins de stress au boulot, ce n’est pas toujours une affaire de discipline. Pas besoin également d’un nouveau logiciel dernier cri. Pas besoin d’une routine de gagnant à 4h42. Avant d’ajouter, il vaut souvent mieux enlever ce qui pompe l’énergie et la sérénité.

Pour un solopreneur, cela passe en général par :

  • des projets en trop ou au périmètre flou
  • les fameux projets zombies
  • des offres qui “saignent” plus qu’elles ne nourrissent
  • des outils qu’on n’ouvre même plus
  • des collaborations compliquées
  • des blocages inconscients jamais creusés
  • trop d’heures de travail non stratégique
  • et certaines méthodes bien-être irréalistes… voire culpabilisantes.

Commencer par alléger, c’est déjà redonner de l’espace.

Souvent il est difficile de savoir par où commencer. C’est ici que l’exo du grand soulagement est très utile. Ça permet de voir les mauvaises herbes. Et ensuite, on peut commencer à “débroussailler” avec la Via negativa…

Bref stop à ce schéma :  “mieux s’organiser” sur trop de choses avec un outil compliqué qui aggrave les choses (dédicace aux malades de la “Notionite”).

Stop aux routines de moine dans un quotidien de pompier. Stop au copié-collé des méthodes sur Insta ou LinkedIn sans contexte. Chaque projet et action de trop “pompent” vite de l’énergie qu’il faudrait pour revenir à NOTRE essentiel (le “NOTRE” est important). Le fameux Pareto.

Faire place. Respirer. Choisir.  La soustraction AVANT l’addition. Ou, comme j’aime le dire, enlever les gourmands de ton quotidien professionnel pour récolter vos belles tomates (si vous êtes de la ville, faites des recherches sur l’entretien des tomates 😊). 

Le stress, il se calme rarement à coups d’addition mais bien plus souvent à coups de soustraction.

Si vous suivez Julien, vous savez que la vraie via negativa, ce n’est pas du confort immédiat mais c’est puissant ensuite.

Quand vous élaguez et que ça coince un peu, c’est bon signe : l’ego râle, mais votre business respire. C’est comme quand je tonds ma pelouse et que passe le ROTOFIL ensuite : au début, pas envie, c’est chiant.

Mais à la fin ? Vous soufflez.

Et cette approche marche très bien contre deux stresseurs bien connus, si vous suivez Julien : 

Enlever avant d’ajouter, c’est donc le premier réflexe quand le stress s’installe au travail. Et si quelque chose doit être ajouté, c’est fait en conscience, et seulement si c’est nécessaire et mûrement réfléchi. 

3. Pyramide de l’Organisologie ET pensée systémique (ou la sagesse du meunier…)

Dans la majorité des cas, un solopreneur stressé va faire la même erreur que l’occidental moyen face à un problème : chercher une solution miracle, ponctuelle et/ou sectorielle.

Problème : cela expose à plusieurs écueils :

  • Les solutions hors sol et hors contexte
  • Le biais du survivant
  • Les génies du marketing
  • Taper à côté
  • Repousser ou déplacer le problème
  • Manquer de force de frappe face au stress

C’est ici que deux incontournables de l’Organisologie sont d’une grande aide : la pyramide ET la pensée systémique.

En effet, si on ne commence pas à s’occuper du stress professionnel en pensant “en système”, ça va être compliqué. Peut-être quelques résultats, mais pas du durable et ni du profond.

Si vous débarquez ici, voici la pyramide de l'Organisologie (V4) :

Je l’aime beaucoup. Elle est efficace pour l’organisation, mais aussi pour la gestion du stress. Et comme c’est mon article, je vais vous l’expliquer à ma sauce, façon “moulin à eau” (eh oui, je suis meunier à mes heures perdues — des heures récupérées grâce à l’Organisologie notamment 😊).

Dans un moulin, on ne commence pas par les volets. On commence par la digue. Traduction en gestion du stress et pour l’organisation : les outils, c’est le moins important.

Ce qui compte, ce sont les fondations : votre philosophie, votre stratégie, vos habitudes, vos méthodes.

Les outils ne viennent qu’en dernier, tout en haut de la pyramide (ou des volets, dans mon moulin).

1. La digue : votre philosophie 

L’Organisologie repose d’abord sur un socle philosophique. Pourquoi ? Parce que dans un monde impermanent, il n’y a aucune garantie que nos plans se concrétisent.

Dans le stress professionnel du solopreneur, c’est souvent là que ça coince : Des plans sont faits, des objectifs posés, une organisation mise en place.

Mais la réalité, elle, n’a pas signé le contrat.

Le serveur est en panne. Un client annule. Un enfant tombe malade (ces petits générateurs de chaos). Les projets prennent du retard. Le comptable ne partage pas tout à fait la lecture de la réglementation. Et très vite, tout semble flou, sous tension, comme un câble prêt à céder.

Dans ces moments-là, il y a un choix génial : redonner du sens à ce qui est en train de se vivre.

Simplement reconnaître ce choix peut déjà apaiser.

C’est ici que la philosophie est capitale. Je dirais même “VOTRE” philosophie.

Comme par exemple, celle qui consiste à voir ce que vous pouvez apprendre d’un échec, à reconnaître que certaines choses ne dépendent pas de nous, comme dirait un certain Marc Aurèle.

Spoiler alerte, moi aussi j’aime le stoïcisme. Mais vous avez plein d’autres philosophies où vous pouvez trouver votre bonheur.

Moi vous l’aurez compris, j’aime beaucoup la nature et la sagesse de nos campagnes, mais aussi la Via negativa et plusieurs philosophies asiatiques.

Votre philosophie, c'est votre digue intérieure.

Si vous ne l’avez pas, tous les outils, méthodes, actions du monde ne tiendront pas toujours la pression. Et vous risquez de les sous-utiliser ou de ne pas choisir les bons, STAGNER sur la durée dans votre gestion du stress.

On peut avoir une application de respiration dernier cri, une routine bien rodée, un agenda calibré au millimètre.

Mais si l’incertitude du monde reste inacceptable, alors tout cela finit par plafonner. Oui, certains outils ou méthodes peuvent apporter un vrai soutien. Mais pour aller plus loin, il faut autre chose : bâtir une philosophie personnelle.

Une philosophie bien ancrée, vous permettra aussi d’évacuer le problème du choix des outils et méthodes, comme nous le verrons plus bas (et de moins faire la girouette ou de choisir des trucs avec peu de résultats…).

Libre à chacun de faire son marché pour construire sa philosophie — il ne s’agit pas ici de vendre une vérité toute faite, ni de tomber dans le biais du survivant.

Votre philosophie, c’est comme avec mon moulin : s’il n’y a pas de digue, il n’y a pas d’accueil du débit de l’eau qui va varier au fil du temps (orages, sécheresse, calme, inondation…). Comme dans nos vies pros et persos.

Votre digue, la philosophie, c’est cette capacité à voir large, à prendre du recul, à garder la tête froide et à accueillir même quand tout s’emballe.

C’est le pilier le plus important de votre système d'organisation et de votre gestion du stress.

2. Le canal d’amenée : votre stratégie et vos prises de décisions

"Il n’y a rien de plus inutile que de faire parfaitement ce qui ne mérite pas d’être fait." – Peter Drucker

Maintenant voici la version moulin à eau : le canal d’amenée, c’est ce qui dirige l’eau vers la roue à aubes. Il faut le tracer avec soin, sinon l’eau déborde ou n’arrive jamais jusqu’au moulin.

C’est tout un art.

C’est pareil pour la gestion du stress professionnel : quand la direction n’est pas claire — ni le « où » ni le « pourquoi » — l’énergie se disperse.

On s’épuise, on se tend pour des choses qui n’en valent pas la peine. L’agitation prend le dessus, les efforts s’éparpillent, et la roue tourne dans le vide.

Résultat : du chaos avec des stresseurs externes en excès, et des stresseurs internes qui viennent amplifier le tout.

C’est ici qu’on retrouve un niveau fondamental de la pyramide de l’Organisologie : 👉 la stratégie, et avec elle, la prise de décision.

La stratégie, c’est choisir où mettre votre énergie et sortir la tête du guidon. Pas juste pour “faire plus” ou “ce que vous faites depuis toujours”.Mais pour faire mieux ou plutôt faire moins de conneries.

Comme le dit Munger :

"On a obtenu d’excellents résultats en essayant de ne pas être stupides, plutôt qu’en essayant d’être brillants."

Version de mon père quand il m'apprenait la cueillette des champignons :

"Tu as un doute sur un champignon, ne ramasse pas. Ça t’évitera une bonne “chiasse" ou de manger les pissenlits par la racine."

Pour vous aider dans votre stratégie, vous pouvez utiliser ces approches :

L'inversion

Faites la liste de ce qui vous plombe et vous stresse :

Clients relous ? Urgences non-stop ? Réunions stériles ? Inbox ingérable ? Vous dites oui à tout ? Vous fuyez le téléphone à cause du syndrome de l’imposteur ? Etc.

Repérez ce qui rend votre semaine ingérable et stressante puis vérifiez si vous ne l’entretenez pas vous-même.

Votre semaine idéale

Projetez-vous dans 10 ans :

Votre semaine ressemble à quoi ?

Vous êtes encore dérangé toutes les 5 minutes ? 

Vous courez toujours après des projets vides ?

Même floue, cette vision vous sert de boussole antistress. Elle vous aidera à ajuster votre cap petit à petit. 

Écoutez votre terrain

Écoute votre corps, votre esprit, votre cœur, votre agenda, votre quotidien…Pour cela, prenez le temps de l’introspection : journaling et revue hebdo. Identifiez vos vrais besoins — pas ceux qu’on vous impose.

Votre 20/80

  • 20 % de votre énergie : pour tester de nouvelles méthodes, routines, idées pour gérer le stress.
  • 80 % : pour consolider ce qui marche déjà, et là où l’impact est réel.

La connaissance de soi

Connaître vos biais, votre structure égotique, votre façon de réagir. C’est la base pour ajuster vos décisions et vos stratégies de gestion du stress.

3. la roue à aubes : vos actions et habitudes

Une fois la digue (philosophie) et le canal d'amené (stratégie) bien gérés, on peut passer à ce qui fait tourner le moulin : la roue à aubes.

Et cette roue, c’est l’action répétée, c’est-à-dire les habitudes.

Envie de mieux gérer le stress ? Alors inutile de courir après les pics de motivation pour tout lâcher ensuite.

Ce n’est pas l’inspiration du moment qui fait la différence, mais la régularité, discrète mais solide. Elle permet d’avancer, même quand l’envie vacille.

Comme le dit Julien :

"Vous pouvez avoir les meilleurs outils, les meilleures méthodes, à la fin, il reste vos actions."

Version “Jean-Marie”, mon premier patron, quand on plantait des choux pour la soupe de son resto :

"Fabien, tu as planté comme un bourrin toute la journée. Et tu es crevé. Moi, je fais le même geste depuis des années, affiné encore et encore. Et j’ai fait le double de toi, alors que j’approche 70 ans et je ne suis pas crevé."

( Jean-Marie, un coach dans l’âme avec son béret… ça change des types qui vous disent de marcher sur le feu, visualiser et de faire confiance à l’attraction quantique). Morale de l’histoire ? Jean-Marie avait une habitude bien rodée. Moi pas.

Les habitudes, c’est votre béton quotidien.

Une habitude, c’est une action répétée jusqu’à devenir automatique. Déclencheur → Routine → Conséquence (+ Récompense, si vous avez besoin)

Exemple simple :

Je vois ma barre de traction → je fais une traction → mon énergie remonte. Avec le temps, le désir du résultat devient le déclencheur.

C’est pareil face au stress pro : nous pouvons choisir des micro-habitudes aidantes ou des réflexes pourris qui plombent sans bruit.

Mais je voulais insister sur 2 points :

  1. le tas de fumier des habitudes

Comme le dit Samuel Johnson : “Les chaînes des habitudes sont trop légères pour être perçues, jusqu’à ce qu’elles soient trop solides pour être brisées.”

Chaque mini-choix quotidien, c’est simple :

  • soit vous rajoutez une pelletée de fumier, 
  • soit vous en retirez une.

Exemple :

  • Scroller LinkedIn 5 minutes ? Vous rajoutez une couche.
  • Faire 5 minutes de cohérence cardiaque (sans écran) ? Vous déblayez un peu.
  • Lancer une série pour fuir votre revue hebdo ou votre journaling ?  Encore une bonne pelle bien chaude.
  • Faire cette revue ou votre journaling toutes les semaines ? Vous respirez bien mieux, ça sent déjà moins fort.

Petit à petit, les mauvaises habitudes enfouissent sous le tas de stress. Les bonnes,vous aident à retrouver le sol ferme de la sérénité.

Les 3 ravageurs d’habitudes (bien connus dans la campagne des solopreneurs)

  1. La procrastination. Vous attendez le bon moment ? Mauvais plan. Régularité > intensité.
  2. Le perfectionnisme. Vous voulez faire parfait ? Vous ne faites rien.
  3. La dispersion. Vous lancez 10 habitudes d’un coup ? Vous perdez du jus et vous ne tenez rien.

Bref: 

Pas de roue à aubes = moulin inutile.
Pas d’habitudes = pas de sérénité.

Les habitudes, c’est votre assurance antistress. Mais toujours avec une philosophie claire et une stratégie derrière. j’espère que vous suivez encore et que vous n’avez pas switché sur une notif.

4. les engrenages et les meules : méthodes d’organisation et de gestion du stress

Un moulin ne tourne pas avec une seule pièce. Il faut des engrenages solides, bien ajustés, qui tournent ensemble sans se bloquer.

Dans l’Organisologie, ces engrenages, ce sont les méthodes.

Mais attention : une méthode mal placée, trop complexe ou mal adaptée, ça grippe le système. Et le stress monte.

Que ce soit pour vous organiser ou pour gérer votre stress pro, c’est la même chose : les méthodes ne sont pas universelles.

Elles doivent découler des niveaux supérieurs de votre pyramide (ou du moulin) :

  • votre philosophie (la digue)
  • votre stratégie (la vanne)
  • vos habitudes (la roue à aubes).

C’est ça qui va donner du sens aux méthodes.

Pas une vidéo virale sur Instagram ou un post corporate ou faussement polarisant sur LinkedIn. Ni le dernier livre à la mode.

On ne va donc pas entrer ici dans les guerres de clochers de méthodes :

Journaling, priorisation, visualisation positive, affirmations positives, écriture expressive, méthode des petits pas, revue hebdomadaire, cohérence cardiaque, respiration abdominale, relaxation progressive de Jacobson, étirements doux, auto-massages, marche consciente, scan corporel, méditation pleine conscience, méditation guidée, body scan, reframing, yoga doux, ancrage sensoriel, temps en nature, digital détox, sport, pomodoro, zazen, lumière naturelle, sophrologie, techniques respiratoires, routines matinales, libérations émotionnelles, bains ou douches froides, training autogène, yoga nidra, relaxation, yoga Iyengar, huiles essentielles, etc, etc, etc.

90 % de ce que vous trouvez sur le stress, l’organisation ou la productivité, c’est du bruit.

Des outils, des méthodes. Ça vous donne l’impression d’avancer, mais ça gratte juste la surface.

Ici, c’est l’inverse.

On parle des étages profonds de la pyramide, ceux qu’on vous cache ou qu’on oublie. Sans eux, soit tout s’écroule, soit vous ne montez jamais bien haut.

Dans la liste au-dessus, j'ai testé un paquet de méthode, gardé certaines, supprimé d’autres.

Certaines reviennent et partent en fonction de ma vie (oui, je suis comme les saisons) mais jamais je ne vous dirai ce qu’il vous faut, car je ne connais pas vos autres étages de la pyramide et encore moins votre contexte.

La bonne méthode, dépend du contexte.

Mal choisie, elle ne marche pas. Pire : elles vous font culpabiliser de ne pas y arriver.

Choisir une méthode, c’est profond. Elle ne donnera son plein potentiel qu’après une vraie introspection. Et elle se (re)questionne régulièrement lors de la revue trimestrielle ou annuelle, par exemple.

L’exemple du bois :

Il y a quelques semaines, je fendais du bois avec mon père. Nos besoins du jour étaient différents donc nos méthodes aussi.

Lui : précision, coin bien placé, lecture du bois.
Moi : force brute, merlin lourd, coups répétés.

Spoiler : je ne fendais pas que du bois, j’évacuais un client épuisant — qui a d’ailleurs été traité à la sauce via negativa depuis.

De son côté, mon père avait un peu fait “la fiesta” la veille, il voulait s’économiser.

Deux approches différentes, deux contextes différents. C’est pareil pour vous : choisir vos méthodes en fonction de votre besoin réel, pas d’un dogme.

5. Les volets du moulin : vos outils

On termine par le moins important : 👉 les outils.

Et si vous avez encore un doute là-dessus, relisez bien cette phrase : “On ne commence pas par les outils”.

Je n’en peux plus des débats sans fin, qui occupent trop d’espace, entre gens qui comparent des outils et disant que le leur est le meilleur (pour le stress et plein d’autres choses).

Bien souvent d’ailleurs, les outils à la mode et sans réflexion, finissent par pourrir dans un tiroir ou dans un coin du smartphone.

Ou pire, viennent rajouter de la complexité, de la friction et un faux besoin. Sans parler des ravages du biais du survivant.

Oui, un outil à lui tout seul va donner un coup de pouce, s’il est adapté, mais pas un coup de pied aux fesses pour enfin bien gérer le stress. 

Un outil, c’est comme les volets de mon moulin :

C’est utile, bien sûr. Mais si :

  • La digue est percée
  • Le canal d’amenée est mal tracé
  • La roue à aubes est grippée
  • Les engrenages sont rouillés

👉Il n’ y aura pas beaucoup de farine ou d’électricité, ni de sérénité pour la gestion du stress.

“Ok, c’est bien beau tout ça… Comment mettre en place cette synergie et cette approche systémique ?”

La réponse est en vous et en fonction de votre pyramide, si vous avez bien lu jusqu’ici.

Mais si ça peut aider : Julien et moi, on met (presque) tout sur WorkFlowy et notre Cerveau numérique.

Ce n’est peut-être pas ce qui vous correspondra, mais vous pourrez peut-être piocher des choses dedans.

Pour finir, je vous transmets ici quelques exemples concrets de la façon dont j'utilise mon cerveau numérique (via Workflowy) pour mieux gérer le stress au quotidien (et peut-être mettre en pratique les idées de cet article).

  • Espaces dédiés (domaines ou sous-domaines) autour du bien-être, de la philosophie et de la gestion du stress. Créer un projet personnel autour de la gestion du stress.
  • Boîte à outils anti-stress dans le Cerveau Numérique (avec raccourci pour accéder rapidement).
  • Le vide-cerveau pour libérer la charge mentale, avec le script nettoyeur du Thunder Pack (parfait si vous faites l’écureuil avec la data comme mo).
  • Routine de journaling dans le cerveau numérique (cf. le journaling intelligent)
  • Suivi des habitudes bien-être et des “mauvaises” en cours de diminution, avec un système de tracking (voir le coach numérique)
  • Checklist de qualification du stress (partie 1 de cet article) pour mieux cibler les leviers d'action. 
  • Un domaine de vie dédié à la via negativa (partie 2 de l’article) + une checklist opérationnelle. 
  • Explorer des philosophies utiles (voir le programme de prise de notes utile) — et le stoïcisme.
  • Les 4P pour finir vos projets sans pression inutile et éviter qu’ils ne gonflent en cours de route.
  • Domaine de vie autour de mes 2 générateurs de chaos (mes enfants) et l’équilibre pro/perso.
  • Routines avec un système d’habitudes et de rappels (via le Thunder Pack).
  • Méthode FOCUS pour avancer efficacement sur le PARETO sans se faire happer par les perturbations internes ou externes.
  • Ctrl + Shift + Backspace de workflowy (via negativa)
  • Checklist antistress sous la main, comme la télécommande anti-procrastination, pour les jours où ça tape un peu fort.
  • Et surtout, le cerveau numérique.

***

Faites votre marché dans tout ça, prenez ce qui est bon pour vous et laissez le reste. 

Fabien (pour découvrir mon univers, c'est par ici).

Julien Gueniat

Julien Gueniat

Fondateur d'Organisologie.com. Auteur de 3 livres. Ex-commandant de compagnie dans les troupes de sauvetage. Titulaire d'un brevet fédéral en leadership et management. Papa. Buveur de café.