Vous recevez trop de newsletters (super intéressantes)? Ça vous donne bonne conscience, mais au quotidien, vous ne progressez pas comme vous le souhaitez ?
- Vous suivez beaucoup de créateurs de contenu... et bien que vous apprenez beaucoup avec eux... vous perdez la vue d'ensemble ?
- Vous vous perdez dans les méandres du net à la recherche d'une information spécifique ?
- Vous aimeriez bien savoir quand une personne vous mentionne sur le web ? Ou quand un terme spécifique est publié sur la toile?
Ce qu'il vous faut, ce n'est pas des journées qui font 48 heures, mais un outil de veille informationnelle.
C'est quoi un outil de veille informationnelle ?
Un outil de veille informationnelle va vous permettre d'afficher au même endroit des informations provenant des différents canaux selon des critères que vous aurez définis.
En simple, vous utilisez un logiciel pour vous prémacher la sélection de l'information.
Par exemple, vous souhaitez voir tous les articles publiés sur le sujet de l'infobésité.
Ou alors,
- vous voulez être informé quand Organisologie.com publie un nouvel article.
- si vous avez un business, vous aimeriez bien connaître les thématiques traitées par vos concurrents.
- si vous recevez trop d'e-mails, vous aimeriez bien placer les newsletters intéressantes dans un autre contexte que votre inbox. Cela vous aiderait à traiter vos e-mails quotidiens.
L'intérêt de l'outil de veille informationnelle ?
Il vous fait gagner du temps, de l'énergie et de la disponibilité mentale.
Sans un outil de veille, vous devez vous rendre sur les différents sites, être exposé à des titres irrésistibles qui vous égarent dans le labyrinthe du web.
Vous vouliez passer 30 minutes, et après 2 heures vous êtes en train de tester des applications pour Google chrome.
La sélection de l'information avant la capture
Dans le monde de la gestion de l'information / connaissance, l' action de capturer est souvent mentionner comme étant la première étape.
Capturer tout ce qui vous passe par la tête au fil des heures afin de retrouver de la disponibilité mentale.
Et si vous avez lu mon troisième livre, ne vous étonnez pas de tomber sur ce conseil important pour vous libérer l'esprit. Mais avant la capture, il y a la sélection.
Et ça aussi j'en parle dans mon troisième bouquin.
Car dans un monde où 500 heures de vidéo YouTube sont publiées chaque minute, vous ne pouvez pas tout capturer. Avouez.
Il y a donc une étape mentale qui consiste à sélectionner l'information qui a le potentiel d'être intéressante pour vous. Une fois que l'information est sélectionnée, il faut la capturer, pour ensuite l'analyser (et valider la pertinence de celle-ci).
Dans le tsunami d'informations généré jour après jour, rechercher et sélectionner la bonne information peut vous prendre des heures. Ce n'est pas pour rien que les grandes entreprises engagent du personnel responsable de "veiller".
Veiller sur le changement de lois. Veiller sur la concurrence. Faire du benchmarking (observer les pratiques des concurrents).
Mais vous ?
Vous n'avez peut-être pas les moyens de vous payer un type qui va rechercher, sélectionner et capturer une information potentiellement intéressante pour vous.
C'est là que les outils de veille informationnelle entrent en jeu.Mais ceux-ci ne sont pas parfaits.
Les limites des outils de veille informationnelle
Un outil de veille informationnelle reste un outil : peu efficace sans la bonne méthode et les comportements adéquats.
Par exemple : si vous commencez vos journées par aller sur Feedly (le logiciel que j'utilise pour ma veille, et que je vous présente ci-dessous), vous pouvez facilement y passer des heures. La bonne méthode et les comportements adéquats sont nécessaires à la création d'un système utile (comme j'en parle ici).
D'autres points à garder en tête si vous souhaitez tester Feedly (ou une autre alternative):
- Pas toute l'information se trouve en ligne. Quoi qu'en dise Google.
- Les algorithmes sont inefficaces à voir et comprendre ce qui n'est PAS écrit. L'absence de message. Le silence dans une conversation. Le what's app qui n'arrive pas. Lire entre les lignes, au moment où j'écris ces mots, est très compliqué pour un algorithme.
D'autres limites techniques sont à prévoir : impossibilité de chercher partout sur le web.
Malgré cela, et dans certains cas, les outils de veille informationnelle peuvent être une bonne aide dans ce premier tri.
À qui s'adressent les outils de veille informationnelle
Il y a évidemment les entreprises qui doivent se tenir à jour sur les lois en vigueur. Mais les grandes boîtes vont développer leur propre logiciel de veille.
Après utilisation, je pense qu'un outil de veille informationnelle comme Feedly est particulièrement utile pour la personne / petite entreprise qui a une présence importante en ligne ou qui doit resté informée sur les pratiques d'un domaine qui se déroule en ligne.
- Un écrivain veut peut-être savoir quand son livre est mentionné quelque part...
- Une startup veut en savoir plus sur une thématique du WEB 3.0
- Un infopreneur veut mettre la main sur la structure d'envoi des e-mails d'un concurrent.
- Un chercheur veut suivre un sujet ou un autre chercheur afin de rester informé sur les avancées d'un domaine.
- Monsieur tout le monde veut savoir quand il est mentionné sur Google (pour cela, pas besoin de payer, il y a une solution gratuite que je mentionne plus bas).
Que l'on soit clair : la plupart des gens n'ont pas besoin d'un outil de veille informationnelle. Ils ont besoin d'accepter l'idée suivante : c'est OK de ne pas tout savoir.
À ce propos je vous recommande la lecture Information Anxiety de Richard Saul Wurman (créateur des conférences TED).
Encore une fois, la façon la plus efficace de réduire l'infobésité et retrouver de la disponibilité mentale est de réduire la quantité de données que vous faites entrer dans le système : système humain (vos neurones) et système physique (votre Cerveau Numérique).
Il est préférable de mieux choisir l'information que vous consommez.
La question que j'aborde dans mon livre est simple en apparence, mais pas facile à appliquer dans la réalité (c'est pour ça qu'il y a un livre sur le sujet de l'infobésité) : "pour accomplir quoi vais-je consommer cette information ?"
- Vous pouvez consommer de l'information pour vous divertir (comme les news).
- Vous pouvez consommer de l'information pour résoudre des problèmes et vous instruire (les livres / articles / vidéos qui durent plus d'une minute)
On arrive désormais sur le test de Feedly, l'outil de veille informationnelle.
Feedly le test
Histoire de Feedly
Initialement appelé Feeddo, Feedly a d'abord été publié en tant qu'extension web avant de s'installer sur les plateformes mobiles. Le 15 mars 2013, Feedly a annoncé 500 000 nouveaux utilisateurs en 48 heures en raison de l'annonce de la fermeture de Google Reader. Le 2 avril 2013, le nombre total de nouveaux utilisateurs atteignait les 3 millions.
Qu'ai-je fait avec Feedly?
J'utilise Feedly pour rester informé de certains sujets qui m'intéressent. Par exemple, mon livre sur l'infobésité vient de sortir. Ce terme est spécifique, ce qui me permet de créer une recherche et de stocker tous les articles en lien à celui-ci.
Par premier exemple : le 6 octobre je remarque un article qui parle de "fatigue décisionnelle". Il se trouve dans mon flux "Gestion de l'information" et a été repéré par l'alerte de mot-clé "Infobésité".
Je consulte l'article et je réalise qu'il est très intéressant : publier par la RTS, je remarque qu'il mentionne une nouvelle étude, peut-être même un documentaire sur Arte.
Je le sauvegarde dans mon tableau "gestion de l'information" et "éventuels partenariats".
Je sauvegarde le lien de l'article et ajoute une tâche dans mon agenda : contacter RTS pour demander si je peux être mis en contact avec le journaliste qui a écrit cet article.
Je retourne ensuite à ma todo list fermée du jour.
Un autre exemple : j'utilise aussi Feedly pour comprendre la stratégique d'e-mailing de certains infopreneurs (des types comme moi, qui proposent des formations en ligne).
J'utilise Feedly pour certaines newsletters que je souhaite observer de loin sans me faire influencer par leurs propos : c'est le cas des concurrents.
Car les idées peuvent vous contaminer et vous posséder.
J'utilise Feedly pour suivre certains penseurs sur Twitter, sans devoir me connecter à Twitter.
Présentation de Feedly
Feedly est composé de 2 éléments clés.
Vous avez le panneau de présentation, l'agrégateur, la zone où viennent s'afficher les informations sélectionnées par le logiciel.
Cliquez sur l'image pour agrandir celle-ci
Vous avez le panneau latéral gauche qui vous sert de navigation entre :
1. Today (Aujourd'hui)
Une zone où viennent s'afficher les informations trouvées aujourd'hui
En cliquant sur "read later", l'article passe dans la catégorie suivante.
2. Read Later (Lire plus tard)
Une zone où viennent s'enregistrer les informations que vous voulez creuser (et lire de manière plus attentive)
3. Annotated (annotations)
Un espace dans lequel viennent s'inscrire vos notes.
4. Feeds (Flux)
Les flux sont les catégories, les regroupements, les fichiers (si vous pensez ordinateur), les domaines qui vous intéressent. Ils sont composés des différentes sources. Par exemple, dans philosophie, je peux avoir la newsletter de Ryan Holiday (sur le stoïcisme pour les papas) et les mots-clés #stoicisme qui proviennent de Twitter.
5. Boards (Tableaux)
Ici viennent s'ajouter les informations que vous jugez utiles. Si vous utilisez Le Cerveau Numérique, cela correspond à l'espace "Références".
La différence entre les flux et les tableaux est la validation : le flux présente des informations sélectionnées par Feedly. Les tableaux regroupent les informations que vous avez jugées pertinentes.
Forces et faiblesse de Feedly
Forces
- La possibilité d'afficher l'information différemment (fan du mode boîte mail)
- Le flux "aujourd'hui, lire plus tard, tableaux"
- La possibilité de s'inscrire à des 50 newsletters (version payante)
- Le nombre de canaux disponible
- La possibilité de voir les sources mortes (qui ne publient plus)
- Les raccourcis
- Extension Chrome
Faiblesses
- Quelques bugs lors de l'ajout à un tableau (j'ai tenté d'ajouter le site Medium dans mon tableau productivité, ça tournait en boucle)
- L'absence de "road map" pour le développement des nouvelles fonctionnalités
Conclusion:
Si vous voulez vraiment utiliser Feedly, il faut payer. Certains n'aiment pas ce concept, mais je fais partie de ceux qui pensent que si c'est gratuit, vous êtes le produit.
Le guide d'utilisation, très détaillé. Vous apprendrez à suivre des comptes Instagram, des chaînes YouTube, des pages Wikipédia ou vos podcasts préférés.
Il y a beaucoup de canaux disponibles, mais certains diront : ce n'est toujours pas suffisant. Il manque Instagram, Facebook, Linkedin.
Pour terminer, il y a une fonctionnalité pour les équipes que je n'ai pas testé pour la rédaction de cet article.
Prix de Feedly
99 dollars par an, au moment où j'écris ce test.
Alternatives à Feedly
On arrive désormais sur les alternatives. Où devrais-je dire, la seule alternative que je peux vous recommander.
Pas qu'il n'existe aucune alternative à Feedly, mais parce que je n'ai pas testé les autres logiciels. Donc plutôt que d'aller sur d'autres sites et copier-coller ce qui y est dit là-bas, je préfère vous dire : je ne sais pas.
L'alternative que j'ai utilisée des années s'appelle "Google Alert".
Il s'agit d'un service proposé par Google qui vous permet de recevoir un e-mail quand le terme ou la phrase de votre choix sont mentionnés sur le web.
C'est gratuit et plutôt efficace.
Durant l'écriture de mon livre, je recevais une alerte chaque fois que le mot "infobésité" était mentionné sur le web. J'enregistrais ensuite les différentes URL dans un espace de mon Cerveau Numérique pour les recontacter plus tard.
Comment intégrer l'utilisation de l'outil de veille informationnelle dans votre quotidien ?
Si vous êtes au clair sur les raisons qui vous poussent à utiliser un outil de veille informationnelle comme Feedly, vous aurez plus de facilité à savoir "ce que vous voulez accomplir avec l'information que vous consommez".
Pour ma part, je sais que l'effet toxique des news est important le matin et le soir, avec un effet modéré en milieu de journée.
Il s'agit d'une simple observation, mais qui s'avère être pertinente pour mon cas unique.
Donc, je vais consulter Feedly soit durant ma pause entre 12h et 14h, soit en deuxième partie d'après-midi. Les articles que je trouve très pertinents vont rejoindre mes tableaux et si l'article est une perle, je vais récupérer ce qui m'intéresse et les classer dans mon système de prise de notes intelligentes.
Si vous faites des révisions quotidiennes et/ou hebdomadaires, vous pouvez insérer une ligne dans votre check-liste : traiter feedly.
Personnellement, dans les périodes mouvementées de ma vie, je ne vérifie pas Feedly au quotidien. Ajoutez de l'information dans un système instable n'est pas toujours la meilleure chose à faire.
Une fois par semaine permet de prendre de la distance avec l'information.
Rappelez-vous : Feedly est un outil. Sans la méthodologie et les comportements adéquats, il va simplement augmenter votre infobésité.
Julien
PS : Mon nouveau livre "En finir avec l'infobésité" est désormais disponible.Cliquez ici pour voir s'il reste un exemplaire.