Le Podcast · Actualisé:

Gérer 3 entreprises en 2 jours / semaine - le cas Cédric Watine

Imaginez diriger trois entreprises florissantes… en seulement deux jours par semaine. Utopie ? Chimère ? Non, réalité pour Cédric Watine, créateur du podcast n°1 en français sur le management, « Outils du Manager ».

Cédric Watine Podcast
🤖
Ce texte a été créé en utilisant Notebook LM, Chat GPT et une relecture attentive de Julien. Quand un contenu est rédigé avec l'aide de l'IA, une annonce comme celle-ci se trouve au début de l'article.

Imaginez diriger trois entreprises florissantes… en seulement deux jours par semaine. Utopie ? Chimère ? Non, réalité pour Cédric Watine, créateur du podcast n°1 en français sur le management, « Outils du Manager ».

Dans un monde où l'entrepreneur est souvent glorifié pour ses 80 heures de travail hebdomadaires et son épuisement, Cédric propose une voie différente : celle de l'entrepreneur libéré, un « stratège fainéant ».

Dans cet article, nous allons plonger dans les principes qui permettent à Cédric de jongler avec ses entreprises tout en préservant sa liberté et son équilibre.

Préparez-vous à revoir vos fondamentaux, car ce que vous allez découvrir pourrait bien bousculer votre approche de l'efficacité et du leadership.


Le Piège Insidieux de l'Entrepreneur "Héroïque"

La plupart des entrepreneurs se heurtent à un problème majeur : ils sont esclaves de leur propre création.

Cédric cite Michael Gerber, l'auteur de The E-Myth, qui l'a profondément influencé : « Si tu travailles dans ton entreprise, tu n'as pas une entreprise, tu as un job.»

Beaucoup d'entre nous tombent dans le piège de travailler dans notre entreprise plutôt que sur celle-ci.

Nous sommes les « héros » du quotidien, gérant toutes les urgences, prenant toutes les décisions, réinventant la roue en permanence. Le résultat ? Épuisement, stagnation et une entreprise qui, malgré nos efforts acharnés, ne peut pas croître au-delà de notre capacité personnelle. C'est une prison dorée, où notre valeur personnelle devient un plafond pour la valeur de notre entreprise.

Quand la vie te force à réinventer l'rfficacité : Le "Pourquoi" de Cédric

Ce besoin viscéral de liberté et d'efficacité chez Cédric n'est pas né d'une simple envie, mais de contraintes profondes.

Dès son plus jeune âge, il recherchait des après-midis entiers pour la création. Mais un événement personnel a agi comme un puissant catalyseur : la naissance de sa fille polyhandicapée, dont l'espérance de vie était limitée à 16 ans.

Face à cette réalité, l'idée de sacrifier les années précieuses passées avec sa famille pour le travail était impensable. Il ne pouvait se permettre le raisonnement typique de l'entrepreneur :

« Je mettrai toute ma vie dans mes boîtes, et je profiterai de ma famille plus tard. »

Pour Cédric, le temps alloué à l'entreprise devait être extrêmement limité et incroyablement efficace.

Ajoutez à cela une énergie qu'il qualifie de "normale" - pas un de ces super-entrepreneurs qui dorment trois heures par nuit - et un passé d'adolescent "absolument désorganisé".

Cédric a dû se passionner pour l'organisation personnelle et en faire un sujet d'obsession pour se construire un système qui lui permettrait d'être productif sans se "foutre en l'air".

Son parcours est la preuve vivante que des contraintes peuvent devenir des tremplins pour une organisation exceptionnelle.

La philosophie du canard : Ralentir pour Avancer Plus Vite

Si vous passiez une semaine avec Cédric, deux choses vous frapperaient :

  1. Le peu de temps de présence dans ses entreprises (une à deux journées par semaine pour trois boîtes).
  2. Son calme olympien même quand "ça pédale à fond" sous la surface, tel un canard.
Être un canard - meme

Son ancien directeur commercial le décrivait comme un canard : calme en surface, mais qui pédale à fond en dessous, sans stress, mais en avançant "super vite". Pour Cédric, on peut faire des choses formidables et être ultra-efficace tout en restant zen.

Sa règle d'or quand tout part en vrille ? Ralentir.

C'est contre-intuitif, car notre réflexe naturel est de s'affoler et d'accélérer. Mais Cédric insiste : « Plus c'est le bordel, plus les gens s'affolent, moi, plus je ralentis. »

C'est dans le chaos qu'il faut prendre du recul, même si cela va à l'encontre de nos instincts. Cette capacité à s'observer et à résister à l'urgence est un muscle qui se développe, notamment grâce à des outils comme le journal, qui force à la prise de recul.

Le management avant les processus : L'humain est le système maître

Avant même de parler de processus, Cédric pose un préalable essentiel : la qualité du management.

Une équipe qui s'entend bien sera toujours supérieure à une équipe qui s'entend mal, même si cette dernière a des processus rodés. Si les collaborateurs ne sont pas engagés, les processus ne servent à rien.

Le système de management est le système maître, car ce sont les humains qui créent les processus, pas l'inverse.

Même pour un indépendant, Cédric conseille de créer son propre organigramme. Il s'agit de différencier ses "casquettes" (stratège, vendeur, monteur, marketeur...) pour s'assurer d'avancer sur tous les fronts et de construire sa "boîte" de manière structurée.

Le jour où l'on souhaite déléguer ou embaucher, la fiche de fonction est déjà prête, facilitant la transition.

Les processus : une libération, pas une prison

Une entreprise sans processus fonctionne à 100% en "mode héros" : l'énergie est gaspillée à réinventer constamment, sans capitalisation du savoir-faire, menant à l'épuisement. À l'inverse, une entreprise à 100% en "mode processus" est trop rigide pour s'adapter et étouffe la créativité.

La vision de Cédric est l'équilibre : les processus doivent prendre en charge 80 à 90% des cas.

Cela permet aux opérationnels de concentrer leur intelligence et leur créativité sur les cas non prévus, et même de "violer" le processus si nécessaire. Le processus devient alors un référentiel évolutif : si l'on désobéit trop souvent, c'est le signe qu'il doit être modifié et amélioré.

Un point crucial : ne pas morceler excessivement les processus entre trop de personnes. Cédric préconise, quand c'est possible, que la même personne gère l'intégralité d'une tâche ou d'un projet. Cela donne du sens au travail, favorise l'appropriation et développe un sentiment de maîtrise. C'est un principe essentiel pour éviter les "bullshit jobs" et motiver les collaborateurs.

Kronos vs. Kairos : L'Art de l'Intentionnalité

Cédric introduit deux concepts grecs pour illustrer sa gestion du temps :

  • Kronos : Le temps chronologique, linéaire, mathématique (24 heures dans une journée, faire tant de choses en une heure). C'est la logique de l'organisation pure et dure.
  • Kairos : Le temps de l'opportunité, le moment propice. C'est être attentif à ce qui se passe et être prêt à saisir les occasions.

L'efficacité, selon Cédric, ne doit pas être un but en soi.

« Complètement débile de vouloir être efficace pour être efficace, » lance-t-il, un brin provocateur.

L'efficacité (Kronos) doit avoir un but : libérer du temps pour la créativité, la stratégie, l'exploration et les opportunités (Kairos).

Se créer une routine minimale et efficace permet de devenir un "robot" pendant une courte période, pour ensuite avoir du temps pour être un "stratège". Le risque est de tomber amoureux de l'efficacité et de se créer une prison où l'on cherche à optimiser chaque minute, perdant ainsi le sens de la liberté.

Le « stratège fainéant » : levier de développement

Cédric résume son approche par la figure du « stratège fainéant ». Ce n'est pas une incitation à la paresse, mais à l'intelligence et à l'analyse.

Le stratège fainéant est quelqu'un qui, conscient de ses limites énergétiques, cherche en permanence les meilleurs leviers, les meilleurs actifs, le meilleur 20/80 pour maximiser les résultats sans s'épuiser.

L'image du lion qu'il utilise est parlante : le lion dort beaucoup, mais son regard est perçant, et quand il passe à l'action, il est redoutablement efficace. Il a aussi "bien délégué" aux lionnes la plupart des tâches.

Pour un entrepreneur, être un stratège fainéant, c'est chercher le "pourquoi" derrière chaque action et prioriser le résultat plutôt que l'agitation.

L'objectif est clair : se libérer du quotidien pour se consacrer à la vision, à la culture de l'entreprise et à la création d'actifs. L'entrepreneur travaille sur sa boîte, pas dans sa boîte.

L'écosystème d'actifs : bâtir une machine qui dure

Cédric conçoit ses entreprises comme des systèmes générant de la valeur à travers des "actifs". Un actif est « quelque chose qui génère de la valeur future, sans que tu aies besoin d'y travailler tous les jours ».

C'est l'essence même de l'entreprise qui fonctionne bien : une machine qui tourne, alimentée par le management et les processus, créant de la valeur à l'infini.

Cette approche est capitale pour la valorisation de l'entreprise. Une entreprise qui ne dépend pas à 100% de son dirigeant ou d'un collaborateur clé est infiniment plus valorisable.

C'est le principe d'une franchise, où le système peut être reproduit et fonctionner avec l'état d'esprit initial, même sans la présence constante du fondateur. Cédric a lui-même racheté une entreprise où les anciens propriétaires avaient tout "mis au carré", facilitant grandement la reprise.

Organisation personnelle : le cadre pour la liberté

Comment Cédric organise-t-il concrètement ses semaines ? Il suit un rituel hebdomadaire pour planifier, avec des créneaux récurrents pour le sport, les réunions clés, et la production pour son podcast "Outils du Manager".

Ces "processus" personnels ne doivent pas dépasser 70% de son temps, idéalement 30%, afin de laisser de la place au Kairos, à l'improvisation et à l'exploration.

Un outil essentiel est son journal quotidien. Il y note ses actions, ses réflexions, ses "déclics". Ce journal, qu'il relisait mensuellement et trimestriellement, est maintenant synthétisé par une IA, lui permettant d'avoir des conversations "rigolotes" avec ChatGPT pour prendre du recul sur ses cycles et son état d'esprit.

Chacun de ses business dispose également d'un "business de poche" : un fichier Excel avec six onglets regroupant la vision, les objectifs, les clients/marchés, les projets, l'organigramme et les processus. C'est la modélisation complète de son business, partagée avec ses directeurs pour s'assurer que tout le monde est aligné.

Prioriser et dire « non » : Le shotgun et l'intentionnalité

Quand on a de nombreuses opportunités, comment prioriser ? Cédric est intransigeant : il filtre énormément en se basant sur sa vision et son intentionnalité. Pour qu'une nouvelle opportunité soit saisie, elle doit être "énorme" et cohérente avec ses buts déjà définis.

Sa capacité à dire non est redoutable. Il utilise une méthode qu'il appelle "gérer son agenda avec un shotgun" : passer en revue ses engagements et éliminer sans pitié ce qui est incohérent, même si c'est inconfortable.

« Ta vie d'aujourd'hui, c'est le résultat de tes choix passés. »

Cette rétro-analyse permet d'identifier les mauvais choix passés et d'éviter de les reproduire, en se posant la question de la réversibilité et des dommages. C'est la vraie proactivité : comprendre comment nos propres actions nous ont mis dans certaines situations pour mieux les anticiper.

La leçon ultime : l'humain au cœur de tout

Après avoir tout exploré, Cédric confesse que sa plus grande évolution et leçon de vie est l'importance de l'humain.

Au-delà de l'efficacité et des processus, l'humain est le meilleur levier, le meilleur "actif antifragile" de l'entreprise, et là où il faut investir du temps.

Il a lui-même démarré sans y croire, mais a réalisé que le management et les relations sont finalement le moyen le plus puissant d'obtenir des résultats, de créer de la valeur et d'avoir une vie épanouie.

Pour aller plus loin : inspirations et ressources

Cédric s'inspire de nombreux penseurs pour son approche :

  • Michael Gerber (The E-Myth) pour la sortie de l'opérationnel.
  • Richard Koch (Le principe 20/80) pour l'optimisation des efforts.
  • Nassim Taleb pour l'antifragilité et la résistance au chaos.
  • Simon Sinek (The Infinite Game) pour la vision du "jeu infini" en opposition aux "jeux finis" qui mènent à l'épuisement. C'est l'idée de bâtir des relations et des systèmes qui durent infiniment, plutôt que de chercher à "gagner" un coup ponctuel.
  • Luca Delana (Long Term Games).
  • François Julien (Traité de l'Efficacité) pour la stratégie et le Kairos.

Pour écouter l'épisode :

Julien Gueniat

Julien Gueniat

Fondateur d'Organisologie.com. Auteur de 3 livres. Ex-commandant de compagnie dans les troupes de sauvetage. Titulaire d'un brevet fédéral en leadership et management. Papa. Buveur de café.