On n'apprend pas de notre expérience, mais de notre réflexion sur notre expérience - John Dewey
If you're thinking without writing, you only think you're thinking. - Leslie Lamport
Aujourd'hui je publie mon bilan 2024, ou devrais-je dire, une partie de mon bilan 2024.
Hormis le bilan 2023 que je n'ai pas encore publié (j'étais dans une période sombre), vous trouverez les bilans des années 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022 en effectuant une recherche sur ce site.
Ce que je voulais réaliser en 2024 (la théorie)
Dans l'ensemble, je voulais réduire mon exposition au marché de la formation en ligne qui s'essoufflait.
Eh ouais, durant 2020, 2021 et 2022, tout le monde s'est mis à faire des formations en ligne et tout le monde a acheté des formations en ligne.
Forcément, 2023 c'était le crash pour beaucoup de formateurs légitimes.
Pour ne rien arranger : mon trafic Google a chuté de 70% (causée par une dette technique / architecturale). De quoi bien travailler mon stoïcisme.
Armé de mon système d'organisation, je me fixe ces objectifs :
Attention, il s'agit d'une image prise le 20241227. Ça signifie qu'au début de l'année 2024, je n'avais pas inscrit les objectifs T2, T3, T4.
J'avais une vague idée de ma destination annuelle, mais une bonne idée de ma destination dans 5 ans (j'en parle dans la stratégie).
Je pense qu'il est inutile de définir des objectifs au-delà d'un horizon temporel de 90 jours.
Ce que j’ai réalisé 2024 (la réalité)
L'image précédente montre bien ce que j'ai fait / pas fait. Mais je les rajoute ici :
- T1
- Lancer offre coaching -> fait
- Lancer Votre Assistant Personnel -> pas fait. J'ai lancé la sentinelle à la place.
- Écrire / mettre à jour un article par semaine -> fait
- T2
- 1 article à mettre à jour (seo, maintient) -> fait, SEO continue de chuter
- ouverture coaching Année des 90 jours (beta, 3 places en avril) -> fait. 5 places, un ghost.
- 1 page concept podcast terminé -> terminé
- Migration site web démarré -> fait
- T3
- 3 places coaching / mois -> pas fait (septembre 1 place sur 3)
- Lancement nouveau site web 01.09.2024 -> fait
- Préparation concept newsletter -> fait
- T4
- MAJ 1 formation / mois
- Septembre : maj e-mail -> pas fait
- Octobre : planification temps -> pas fait
- Novembre : maj pde, zero email -> fait
- Décembre : maj zera faute -> en cours
- 5 ans sans alcool, vidéo à faire -> fait
- Tester positionnement - Maintenir Linkedin / SEO -> en cours
- Chercher des intervenants pour le podcast Process Advantage -> fait
- MAJ 1 formation / mois
Ce concept de "fait / pas fait", je l'utilise dans mes révision quotidiennes et hebdomadaires.
L'idée est d'être radicalement honnête vis-à-vis de soi-même. Le pire est de se voiler la face en pensant que la situation va s'améliorer.
En 2024, j'ai toujours un pied dans l'armée suisse (dans un état major) et je continue de maintenir ma force (entraînement kettlebell, j'ai d'ailleurs repassé ma certification en mai 2024).
J'ai également suivi un accompagnement pour me lancer sur LinkedIn afin de diversifier ma visibilité.
Deux highlights de l'année 2024
Je garde les moments persos pour moi.
Le lancement de mon offre d'accompagnement "L'année des 90 jours"
On sait tous ce qu'il faut faire pour mieux dormir, mieux s'organiser, mieux manger.
La difficulté est de ressentir les bénéfices pour que les nouvelles pratiques soient une évidence.
Là un accompagnement prend tout son sens.
Et je m'étais aussi éloigné de la réalité du marché, dans ma bubulle de créateur de formation en ligne.
Au final, mes semaines se sont bien remplies, j'accompagne des gens incroyables et je les vois changer grâce à une organisation adaptée à leur besoin.
J'ai besoin de très peu de clients (et donc ça me permet d'être relax sur l'acquisition SEO).
De plus ? Le fait d'être au contact de la réalité m'aide à développer mes modèles et théorie bien plus rapidement.
Tout le monde est gagnant, je crois.
La migration de mon site
Deuxième highlight : quitter Wordpress. L'une des meilleures décision de l'année car je traînais une dette technique monumentale (qui a fait chuter mon trafic, en plus de l'arrivée de l'intelligence artificielle qui ne va pas arranger les choses).
Je voulais un site simple, unique, et cohérent qui allait retransmettre ce que je veux fournir dans mes formations et accompagnements : de la vitesse, de la structure et du minimalisme.
Bosser sur le backend d'un business n'est pas sexy : ça ne rapporte pas de nouveaux clients (sur le court terme), mais ça fait toute la différence.
Aujourd'hui je ne dois plus mettre à jour mon site, je ne peux plus créer des pages au look différent (qui crée une sensation incohérente pour le visiteur), je ne vérifie plus mes statistiques.
Les obstacles et erreurs (qui expliquent la différence entre la théorie et la réalité)
Je vous parle des obstacles principaux. Je garde les détails de la vie de parents hors de ce bilan ;)
Difficulté dans mon positionnement
Je pense qu'il y a un décalage entre mes contenus et la personne à qui s'adresse mes formations.
Historiquement, Organisologie suivait la personne que j'étais à un moment donné. Manager quand j'étais manager. Chef de projet quand j'étais chef de projet. Solopreneur quand j'étais solopreneur.
De plus l'organisation est une compétence transversale qui est utile à une maman qui doit gérer le foyer, un boulanger qui veut apprendre l'anglais, un salarié qui veut centraliser ses informations, un entrepreneur qui doit jongler entre ses différentes casquettes.
Ça se ressent encore chez les personnes qui rejoignent la minute des pros (ma newsletter)
L'année des 90 jours s'est adressée au début, à des solopreneurs (freelance, entrepreneurs avec petites équipes) puis à des entrepreneurs de PME qui veulent quitter l'opérationnel.
Dans ma tête ce n'est pas facile de créer du contenu, mais au dernier trimestre de l'année 2024, je me recentre sur l'entrepreneur seul ou avec une petite équipe.
Je pense que savoir s'organiser à cette étape là offre le plus grand potentiel d'amélioration.
Je le vois aussi dans mes accompagnements privés : le retour sur investissment est le plus important pour les entrepreneurs qui ont déjà des clients.
Aujourd'hui le positionnement est clair, reste à améliorer le message. Mais j'ai perdu pas mal de temps (et de lecteurs) dans le zig-zag.
Gestion addictive de LinkedIn
Je mentirais si je disais qu'au quotidien je mesure toujours mes tops et mes flops. Mais je tente de le faire chaque jour.
Et en recherchant dans mes flops le mot linkedin, je vois 18 occurrences.
Partant du principe qu'avant juin 2024, je postais automatiquement mes dessins sans mettre le nez sur le réseau... c'est un problème.
Il y a toujours un avantage et un désavantage à faire quelque chose, à utiliser un outil, un réseau.
Pour LinkedIn l'avantage est plus ou moins connu (visibilité, trouver des clients, des personnes à inviter sur mon podcast, etc).
Le désavantage est celui des réseaux sociaux : les extrêmes (surtout positives) ont le plus de visibilité. Et c'est addictif.
Donc je gagne en visibilité mais je perds en focus. J'hésite à me remettre à la publication automatique, le temps d'avoir consolidé mon offre.
Acquisition qui stagne
Je n'ai pas retrouvé le momentum que j'avais eu en 2021 et 2022. La raison ?
Probablement la chute de mon référencement qui a continué jusqu'en septembre 2024. Date à laquelle j'ai publié le nouveau site (sur lequel vous vous trouvez en ce moment).
En ce moment, je délègue mon SEO car rester à jour devient de plus en plus difficile (comme la TVA et les règles des bureaucrates, qui pour justifier leur salaire, complexifient encore un peu plus les règles).
Pour le moment mon focus n'est pas l'acquisition. Mais la création d'un univers via mes modèles (notamment la pyramide de l'Organisologie, qu'on me copie de plus en plus en changeant un ou deux trucs), les illustrations, le développement d'une offre d'accompagnement (l'année des 90 jours) mais aussi la communauté.
Le jour où je dois faire de l'acquisition, j'ai deux trois idées en tête. Naturellement, j'ai parfois YouTube qui me démange et qui provoque des tentatives infructueuses de "retour".
Activcampaign qui me rackette
Je vous la fait courte tellement les types m'énervent. En septembre, je veux tester une nouvelle fonctionnalité chez Activcampaign (le logiciel que j'utilise pour envoyer des e-mails à mes lecteurs).
Le vendeur me dit "pas de problème mais tu passeras sur le nouveau plan, ça te coûtera tant et tu pourras avoir cette fonctionnalité".
Il active la fonctionnalité, mais je perds le droit d'envoyer autant d'e-mails que je veux, toutes mes automatisations se mettent sur pause, je perds des fonctionnalités qui m'allaient très bien. bref. L'enfer qui commence.
Ce que j’ai mesuré en 2024
Je passe moins de temps à mesurer le nombre de personne qui s'inscrive sur ma liste... même si je pense avoir identifié un goulet d'étranglement récemment au niveau de la validation de l'adresse e-mail.
Pour éviter d'avoir des bots (des robots) qui s'inscrivent en masse à ma liste emails... et donc de voir la "delivrability" de mon adresse email couler (et finir dans le dossier spam... de lecteurs qui veulent recevoir mes mails) je demande qu'un nouvel abonné valide son adresse email avant de recevoir mes emails.
On appelle ça le double-optin. La quantité d'e-mails baisse, mais la qualité des emails augmente. C'est un compromis intelligent (je pense).
Mais je trouve la différence vraiment haute.
Évidemment, c'est sur un jour, ça ne veut pas dire grand chose. Mais c'est pour illustrer mon point : qu'est-ce qu'il se passe pour les 210 contacts ?
Et on arrive sur une partie intéressante pour votre business ou organisation : je peux augmenter mes efforts d'acquisition... mais est-ce vraiment le goulet d'étranglement ? N'ai-je pas plus de contrôle sur les gens qui s'inscrivent et ne valident pas leurs adresses e-mails ?
De la même manière, j'ai testé le logiciel Tana comme alternative à Workflowy, mais je me suis vite arrêté en me posant la même question : est-ce mon goulet d'étranglement ? Non.
Taux de satisfaction à mes e-mails
Je mesure depuis quelques mois si mes e-mails du lundi (ON) sont top, bof, ou affreux. C'est biaisé évidemment, vu que les gens qui ne les lisent pas, vont pas prendre le temps de voter. Mais ça donne une tendance.
Mes mesures personnelles
Ce qui ne se mesure pas ne se gère pas.
Ci-dessous, les mesures mesurées.
Dans la réalité, c'est probablement plus.
Lecture : 141 sessions
Sport : 112 sessions
Événement sociaux : 92
Écriture : 216 sessions
Revue de couple hebdomadaire : 29 sessions
Ce que j’ai appris (ou réappris)
Deux trois trucs que je souhaite garder en tête.
Gmail + Calendrier délégués = paix mentale
Entre février 2023 et août 2024, Miriam gère à merveille ma boîte mail. Mon plus grand regret ? Avoir attendu si longtemps avant de déléguer mon calendrier.
Depuis qu'elle a accès à mon agenda Workflowy, je peux réduire encore plus le temps passé dans mes mails.
D’abord faire fonctionner puis améliorer
En fait, c'est le contact de mes actions dans la réalité qui me permet d'obtenir le meilleur feedback au monde : du feedback adapté à ma personne, à un moment précis, dans un contexte donné.
Mon job est donc d'agir et de réfléchir sur mes actions. Est-ce que j'approche de mon objectif ? Je continue. Est-ce que je m'en éloigne ? Je dois changer quelque chose.
Le tout en avançant à mon rythme, car se comparer aux résultats des autres n'est pas pertinent. Pour évaluer un résultat, il faut connaître les ressources utilisées pour atteindre ce résultat. Et ces ressources sont rarement connues ou publiées sur les réseaux sociaux.
Terminer avant de commencer
L'inverse (commencer avant de terminer) est la voie royale à la dispersion. Et plus vous avez des ressources, plus la dispersion est grande.
J'ai un budget de projets (5) que je tente de respecter. Si je veux démarrer un nouveau projet, je dois en terminer un OU le mettre sur pause OU l'abandonner.
Faire du travail sérieux sans me prendre au sérieux
La vie est trop courte pour se prendre au sérieux. Se prendre au sérieux, c'est faire un pas dans une direction dangereuse : tenter d'avoir raison. La limite est fine.
Protéger ce que l'argent ne peut acheter
Dans la famille, un homme de 34 ans a un cancer avancé. Forcément ça fait réfléchir.
Si je veux pouvoir m'adapter à mon environnement qui évolue et change de plus en plus vite (dans une année, l'intelligence artificielle fera des trucs à peine imaginables) alors mon job est, avant de réussir à créer une entreprise incroyable, de ne pas être un poids pour mes proches et la société. Ne pas faire faillite. Ne pas être stressé. Ne pas faire de burn-out. Ne pas faire de divorce.
Ça commence par supprimer ce qui m'empêche d'être en bonne santé (comme l'alcool, 5 ans sans alcool déjà), mais aussi le sucre, les traitements douteux, et j'en passe.
Il dépend de moi de tirer un avantage de tout ce qui m'arrive
Tout ce qui est douloureux est une invitation à la réflexion et au développement.
Quand ça fait mal, je dois ralentir, me poser, réfléchir. Identifier mon objectif, identifier le problème (et spécifique) et ensuite seulement, réfléchir à comment résoudre le problème.
Avec ça, il dépend de moi de tirer un avantage de tout ce qui m'arrive.
Stratégie 2025
La stratégie est alignée avec ma semaine idéale : passer du temps avec des gens inspirants, créer du contenu sur internet sans être derrière les écrans, continuer d'étudier et enseigner les ficelles d'une organisation efficace dans un monde chaotique.
Avec l'accélération de l'IA, n'importe qui pourra copier mes articles, en faire des vidéos, en ajoutant des concepts d'autres auteurs.
Quand je m'apprête à me lancer dans un projet, je me pose toujours la question suivante : est-ce que je peux (aujourd'hui ou dans un futur proche) le faire en pressant sur un bouton ?
Si la réponse est oui, je ne commence même pas.
Les raccourcis font perdre du temps.
À l'heure d'internet, ce qui est facile est difficile. Facile = attire beaucoup de monde, et donc devient difficile. Ce qui est difficile = attire peu de monde et donc devient facile.
Pour cette raison je vais :
- Lancer mon podcast (mon focus du premier trimestre)
- Améliorer mon accompagnement "L'année des 90 jours"
- Actualiser mes formations (dans l'ordre : Zéro faute, zéro paperasse)
- Prendre soin de ma communauté (qui a une bonne gueule !)
Une fois que le backend sera actualisé (les formations mise à jour selon mon modèle actuel) alors je pourrais à nouveau me concentrer sur la visibilité d'Organisologie.
D'ici là, rester pro, faire du travail sérieux, ne pas s'affoler, ne pas s'apitoyer, ne pas mourir, lire du stoïcisme, soulever des kettlebells, profiter de ma famille et boire des cafés.
C'est quand même ma meilleure année en terme de chiffre d'affaires.
*Je prends ma main droite, et je tapote mon épaule gauche*
Julien