Vous ne faites pas partie des malchanceux pour qui tout a fonctionné du premier coup ? Vous n'avez pas encore trouvé votre voie professionnelle ?
Ça tombe bien. Il n'est jamais trop tard pour changer.
Cela m'a pris des années pour trouver ma place dans notre vaisseau spatial nommé "Terre".
L'école n'a jamais été ma tasse de thé (et ce n'est pas Jean-Paul Brighelli, auteur du livre "La fabrique du crétin" qui va me contredire).
Pour gagner en autonomie et ne plus dépendre de mes parents, j'ai fait une formation de paysagiste. J'ai géré des équipes sur des chantiers de construction. Puis j'ai implémenté une gestion documentaire dans une entreprise (gestion de projets).
Durant tout ce temps, je cherchais.
Car dès que l'on ne se contente pas du choix qui se trouve sur le menu (avocat, charpentier, médecin, etc.) trouver sa voie n'est pas facile.
Dans la suite de cet article ?
Je partage avec vous le chemin qui m'a amené à me présenter comme "Organisologue". Un terme qui n'existait pas, que je me sentais d'inventer.
Sans cela, la meilleure des organisations est inutile
Si vous n'avez pas encore trouvé votre voie, je vous recommande d'éviter l'erreur populaire suivante : tenter de se convaincre que tout va bien.
La direction est bien plus importante que la vitesse. Vous pouvez avoir les meilleurs outils d'organisation, avoir des comportements adéquats et une stratégie qui apporte de bons résultats, si la direction n'est pas la bonne ?
Vous risquez de passer votre vie à gravir les échelons d'une échelle... et vous rendre compte, une fois en haut du mur, que celle-ci n'est pas appuyée sur le bon mur.
La direction plutôt que la vitesse
Si vous êtes sur la mauvaise voie, aller vite ne fera qu'aggraver la situation. L'avantage d'aller vite et de vous agiter ? Vous avez peu de temps pour réfléchir à la direction.
Mais vous êtes là... donc ce n'est pas votre cas.
Aujourd'hui, vous êtes peut-être dans une voie que vous avez prise pour faire plaisir à papa et maman. Peut-être que vous recherchiez l'approbation des autres. Peut-être que vous n'aviez aucune idée de ce que vous vouliez faire... alors vous avez fait au mieux.
Je pense que c'est normal.
Quand j'ai signé mon contrat d'apprentissage, j'avais 14 ans. Comment puis-je savoir à 14 ans ce que je veux faire de ma vie ?
Donc souvent, on fait un apprentissage ou des études que l'on a commencés sans vraiment décider.
Mais l'erreur, je le répète, est de chercher à se satisfaire plutôt que d'investir un peu de ressources pour continuer à chercher, comme le chercheur d'or que je vous présente un peu plus loin.
Les 3 grandes décisions de la vie
Dans son livre Navalmanack, Eric Jorgenson cite l'entrepreneur américain Naval qui parle des 3 grandes décisions de la vie.
La première décision est votre entourage (le monde qui vous entoure)
Qui fréquentez-vous ?
- Est-ce que ce sont des connards qui veulent vous voir échouer pour qu'ils puissent se sentir bien ?
- Sont-ils accros à différentes substances / comportements ?
- Est-ce que ce sont des pervers narcissiques qui ont besoin d'émotions et de votre attention pour se sentir exister ?
Ou est-ce que ce sont des individus qui cherchent la tranquillité ?
- Des individus qui veulent accomplir des projets utiles pour eux et la communauté ?
- Est-ce que ce sont des personnes qui peuvent dire "je ne sais pas", "j'ai fait une erreur" et "je m'excuse" ?
- Est-ce que ce sont des personnes qui mangent bien, qui boivent avec tempérance et qui cherchent à supprimer un vice chaque jour ?
Fuyez la première catégorie, embrassez la deuxième. Quitte à être seul un moment.
La deuxième décision est votre lieu de vie
Allez-vous vivre dans une ville qui vous aidera à trouver des opportunités plus facilement ? Ou dans une campagne qui vous permet d'être plus serein ? J'ai vécu à Berlin, à Londres, à Lyon. Au moment d'écrire ces lignes, je vis en campagne.
Nous sommes influencés par notre environnement. Il est facile de réussir dans le bon environnement, même si vous êtes mauvais. Il est difficile de réussir dans le mauvais environnement, même si vous êtes bon.
La troisième décision, celle qui nous importe dans cet article, est ce que vous allez faire de votre quotidien
Où passez-vous vos journées ? Travaillez-vous comme une machine ? Alors préparez-vous à être remplacé par une machine. Travaillez-vous de manière créative ? Est-ce que votre job nécessite de la collaboration, un esprit critique et une communication utile ? Dans ce cas, l'automatisation aura moins de prise sur vous.
Mais plus important encore, est-ce que vous nourrissez vos intérêts en travaillant ? Je pense que suivre ces intérêts est sous-évalué et devrait être enseignés à l'école. Malheureusement ? L'école nous apprend à nous comparer aux autres. Recette de la frustration et du doute.
Donc comment suis-je passé du métier de paysagiste à ma carrière d'Organisologue ?
Certes, il y a des points communs entre les deux activités : la créativité, la communication, la réflexion. Mais les outils ne sont pas les mêmes.
En tant que paysagiste, mes outils de prédilection étaient la tondeuse, la brouette, la pelle et la pioche. En tant qu'Organisologue, mes outils sont les livres, mon ordinateur, mon clavier.
L'impact que j'ai sur le monde est différent : en tant que paysagiste j'apportais de la sérénité en créant des espaces. Aujourd'hui j'apporte de la sérénité (et du temps libre) avec mes formations.
Les points communs ? Ils existent : ma créativité, mes capacités d'organisations, (organiser un chantier / organiser une formation / organiser la création et publication d'un livre) et penser plus loin que mes conséquences de premier niveau.
Ces points communs, il est intéressant de les lister et de les garder à l'esprit si vous voulez changer de voie. Car durant des années, vous les avez alimentés et ils peuvent être utiles. Ce serait dommage de repartir de zéro.
Si aujourd'hui vous êtes dans une situation désagréable, je le répète, ne tentez pas de vous satisfaire de la situation. L'humain est excellent pour se berner et se convaincre que tout va bien. Il suffit de voir les politiciens et le climat. Tout va bien.
Si aujourd'hui vous êtes dans une situation financièrement confortable, c'est encore pire : vous risquez de devenir dépendant de votre salaire mensuel. Trouver votre voie sera encore plus difficile.
Si je devais changer de voie aujourd'hui en étant salarié ? Je m'assurerais de trouver un job peu payé, qui m'offre les ressources pour me former et trouver ma voie : le temps. Le mieux serait d'avoir un bon revenu et un temps partiel.
Mais que font la plupart des individus ?
Ils se laissent avoir par l'adaptation hédonique. Ils sont insatisfaits parce qu'une ou plusieurs des grandes décisions de leur vie n'a pas été considérées. Et quoi ?
Ils pensent combler cette insatisfaction avec du matériel ou l'approbation des autres. Mais ne vous leurrez pas : la satisfaction ne peut pas venir de l'extérieur.
Si aujourd'hui votre situation n'est pas agréable et que vous en êtes conscient (vous lisez cet article) vous êtes bien mieux équipé qu'une personne qui tente d'éviter de se poser la question "Comment trouver sa voie?"
Alors que faire pour trouver sa voie ?
Changer de direction nécessite des ressources. Si vous êtes le capitaine d'un navire, vous devrez ralentir, orienter les voiles dans une autre direction et monter les voiles. Ces manipulations nécessitent du temps, de l'énergie et parfois certainement des compétences (qu'il faut acquérir).
En un mot, trouver sa voie nécessite des ressources.
Quand je regarde en arrière, voici ce que j'ai fait :
1. Ne pas chercher à me satisfaire, mais faire de mon mieux
Durant tout le temps où je n'étais pas satisfait de mes journées (il m'arrivait d'avoir des chantiers pénibles), je tentais de faire de mon mieux (le temps passe plus vite quand on cherche à faire de son mieux et d'optimiser ses pratiques, c'est le concept de la pratique délibérée) tout en gardant ma nouvelle destination en tête.
Au début, je ne connaissais pas ma nouvelle destination, mais je savais que je n'étais pas au bon endroit : c'est suffisant. Si aujourd'hui vous n'avez pas trouvé votre voie, prenez de quoi écrire et listez tout ce que vous ne voulez PAS faire.
2. Réduire mes dépendances (un projet en soi!)
Pour un patron, avoir un père de famille qui a des dettes, c'est la garantie d'un employé docile. Pensez-y : attaquerez-vous la main qui vous nourrit. Quelle idée!
Votre job, bien avant de trouver votre voie, est de réduire vos dépendances. Vos dépendances financières, vos dépendances émotionnelles, vos dépendances identitaires. Vous n'êtes pas un assureur de luxe. Vous n'êtes pas un chef de projet. Vous n'êtes pas un CEO.
Comment j'ai fait pour réduire mes dépendances ?
J'ai gardé mon coût de ma vie bas (je continue de faire cela aujourd'hui, certains appellent cela du minimalisme, j'appelle cela du pragmatisme), car je comprends comment fonctionne mon cerveau : une nouvelle voiture me fera plaisir durant 3 mois. Une nouvelle maison me fera plaisir une année. Ensuite ? Je voudrais plus.
Parce que je ne me demandais pas comment payer mon prochain leasing, j'ai pu réduire mon temps de travail (quand j'étais salarié). Je suis passé à 80%. À l'époque, j'ai utilisé le prétexte de l'écriture de mon premier livre. Mais vous pouvez dire que vous allez vous former...
Réduire vos dépendances à des effets bénéfiques. Et ceci bien avant de trouver votre voie : vous dormez mieux. Vous dites non plus souvent.
3. Chercher ma voie (sans bilan de compétences)
La plupart des gens s'imaginent que trouver sa voie est quelque chose de logique, cartésien. Et les bilans de compétences vous font croire cela...
Mais vous n'avez pas besoin d'un bilan de compétences pour trouver votre voie. En tout cas, je n'ai jamais fait de bilans de compétences. En revanche ? J'ai testé plusieurs méthodes que je développe ci-dessous.
3 méthodes testées pour trouver sa voie et entamer une reconversion professionnelle
1. Start With Why
Dans son excellent livre, Start with why, Simon Sinek donne un exercice intéressant pour trouver les valeurs et activités à tester pour trouver sa voie. Il s'agit de repartir dans le passé et de lister les activités durant lesquelles le temps passait plus rapidement.
Après tout, le temps est élastique : parfois il semble passer lentement (comme quand on est gamin et qu'on attend son anniversaire, ou les cadeaux de Noël, pour ceux qui célèbrent Noël)... alors que parfois le temps semble passer vite, comme quand on a un rendez-vous galant avec une femme intéressante ou qu'on scrolle sur les réseaux sociaux (avouez ;-))
Les moments où le temps passe vite sont des moments où l'activité vous force à utiliser la grande partie de vos ressources cognitives.
Stimulation cognitive élevée = sensation que le temps passe vite.
Vous trouverez des contre-exemples, il y a toujours des contre-exemples, mais c'est une bonne règle du pouce. Donc listez les activités où le temps passe vite.
Oui, c'est le moment de passer à l'action, sinon vous allez arriver à la fin de cet article, et vous passerez au suivant sans n'avoir rien fait.
2. Une variation de l'ikigaï
Une autre méthode qui a gagné en popularité ces dernières années et l'ikigaï. Vous pouvez lire un article sur le sujet ici. À l'époque je n'utilisais pas l'ikigai, mais j'ai utilisé l'exercice suivant qui consiste à :
- Faire une liste de ce que j'aime faire
- Faire une liste de ce que j'ai de la facilité à faire
- Faire une liste de ce qui m'intéresse
- Faire une liste de l'aide qu'on vous demande
Respirez un bon coup, je détaille chaque point maintenant.
Ce que vous aimez faire
Si vous avez fait l'exercice précédent, vous avez déjà un début de réponse. En général, ce que vous aimez faire vous stimule, et donc le temps passe plus vite.
Aujourd'hui j'adore écrire et dessiner sur ma tablette. J'adore prendre des notes et créer des formations. À l'époque, j'aimais jouer à des jeux vidéos, écrire, lire, trouver des solutions et m'organiser. Listez tout.
Ce que vous avez de la facilité à faire
À l'époque :
- Jouer à un jeu vidéo.
- Conduire des équipes.
- Respecter des deadlines et m'organiser.
- Tailler des rosiers.
- Etc.
Je ne vais pas vous mettre la liste complète de l'époque, je ne l'ai plus. Mais vous comprenez l'idée : vous notez ici tout qui vous semble facile, mais où les gens vous disent souvent "cela semble si facile".
Ma conjointe par exemple ? Elle parle 5 langues. Moi je galère avec les pronoms anglais depuis des années. Je trouve juste fou à quel point certaines personnes ont l'oreille développée.
Eh oui! Vous l'avez compris : le but n'est pas de créer vos talents, mais d'identifier ceux-ci.
Faites une liste de ce qui vous intéresse
Alors là cela devient très intéressant.
À ressources égales, qui sera un meilleur manager ? Celui qui s'intéresse au management ? Ou celui qui s'est retrouvé là par un concours de circonstances et qui s'intéresse aux voitures durant son temps libre ?
Vous l'avez deviné : la personne qui est intrinsèquement intéressée par un domaine va s'améliorer plus vite qu'une personne qui ne s'intéresse pas.
La vérité qui fait mal ? Celui qui ne progresse pas régresse.
Comment savoir ce qui vous intéresse ?
- Où passe votre argent aujourd'hui ?
- Où passe votre temps ?
- Quelles thématiques se trouvent en majorité dans votre bibliothèque ? Dans votre Kindle ?
Faites une liste des conseils qu'on vous demande
Peut-être que vous êtes toujours là pour donner de bons conseils (ou posez les bonnes questions) sur un sujet X. Ou alors, s'il faut déplacer un truc lourd d'un point A à un point B, c'est vous qu'on appelle.
C'est une question intéressante, car les gens vous voient déjà comment compétent dans ce domaine, donc légitime. Il doit y avoir une raison...
Une fois que vous avez vos quatre listes, vous regardez si un élément se trouve dans les quatre listes. Si c'est le cas, BINGO.
Qu'attendez-vous ? J'espère que vous êtes déjà en train de changer de voie. À ce stade vous aurez besoin d'une bonne organisation. Car dans un quotidien surchargé... la discipline ne sera pas suffisante.
Je me souviens que pour quitter les chantiers, j'ai suivi une formation en management et leadership qui a duré 2 ans en cours du soir... et qui m'a coûté 18'000.
À l'époque, c'était pas mal.
Mais le fric n’était qu'un des aspects. L'aspect le plus important était de réussir, malgré la fatigue (je bossais sur les chantiers la journée), à mémoriser ce que j'apprenais, réussir les différents examens, tout en profitant la moindre de la vie (et dormir 8h par nuit).
Il y a une autre question qui peut être intéressante à se poser : est-ce qu'il y a un marché ?
Admettons que gérer des équipes vous anime à fond. Cela vous intéresse et vous lisez beaucoup sur le sujet. Est-ce qu'il y a un marché pour ça ?
Bien sûr. Vous pouvez gérer des équipes. Mais vous pouvez aussi gérer des équipes et écrire des livres sur comment gérer des équipes. Vous pouvez même devenir groupologue si l'envie vous en dit.
Mais est-ce qu'il y a un marché pour la ciné thérapie (admettons que vous aimez la psychologie et les films) ?
Pas sûr.
L'absence de marché ne devrait pas démolir vos intérêts. Mais il est intéressant, dans un monde capitaliste, de faire un tour sur Amazon et de regarder si des livres se vendent sur le sujet. Faites un tour sur Udemy ou une autre plateforme de formations en ligne. Regardez si des objets se vendent... bref, renseignez-vous.
Vous avez fait ces exercices et vous n'avez pas trouvé un élément qui se trouve dans 3 ou 4 listes ? Je vous recommande d'utiliser la stratégie du chercheur d'or.
3. La stratégie du chercheur d'or
Imaginez un peu le scénario : vous êtes un chercheur d'or.
Vous commencez à chercher un gisement. Après quelque temps, vous trouvez un gisement. Là ? Vous vous dites : "est-ce que j'exploite le gisement à fond, jusqu'au dernier gramme d'or..."
Ou...
"est-ce que je continue d'explorer les alentours ?"
Parce qu'un gisement d'une meilleure qualité ne se trouve peut-être pas si loin.
Mais voilà... en quittant ce gisement, vous n'êtes pas sûr d'en trouver un meilleur... ni de pouvoir revenir sur celui-ci au cas où (il sera peut-être occupé par un autre chercher d'or).
Que faire face à ce dilemme du chercheur d'or ?
Parce que dans la vie, c'est pareil : vous avez un bon business, mais vous ne voulez pas lâcher celui-ci pour en lancer un nouveau. Vous ne voulez pas brûler vos bateaux.
Et vous avez raison.
La solution au dilemme est simple : investissez 80% de vos ressources à faire ce qui vous permet de vivre aujourd'hui. Investissez le 20% de vos ressources restantes pour explorer d'autres voies.
Formez-vous. Utilisez une partie de vos moyens pour lancer un petit business (Organisologie, c'était ça au début).
À ce stade ? L'organisation devient (très) utile
Là ? vous devrez améliorer vos systèmes défaillants.
Ces améliorations vous permettront de gagner (chaque jour) du temps, de l'énergie et de la disponibilité mentale. Sans mentionner les éventuelles économies. Mais les systèmes défaillants sont difficiles à repérer. Comment la mauvaise isolation d'une maison : vous ne le voyez pas, mais chaque année, ce sont des centaines / milliers d'euros que vous dépensez.
Là ? Vous pourrez faire des plans et utilisez des objectifs.
Mais retenez-vous d'utiliser des plans complexes avant d'avoir trouvé un meilleur gisement. Avant de partir pour 10 ans d'études en médecine, explorer. Rendez-vous dans un bloc opératoire. Regardez les tripes, le sang, la cervelle. Ce serait dommage de perdre 10 ans pour vous rendre, en fin de compte, que la vue du sang vous fait vomir.
Explorer les environs, explorer, avec une partie de vos ressources, différentes voies.
Et quand vous trouvez votre voie ? Quand le temps passe vite ? Quand votre bibliothèque se remplit de livre sur un sujet ? Quand vous écumez des forums et de communauté sur un sujet ?
Alors là, embrassez cet intérêt, alimentez-le, et passez à la deuxième phase : l'exploitation. Vous avez trouver votre voie.
Accélérez.
Julien