Êtes-vous du genre à contrôler compulsivement votre smartphone, à la quête d’un shoot de dopamine?
Êtes-vous du genre à reposer votre smartphone, puis de vous souvenir que vous deviez chercher une information, mais que vous avez été distrait par les notifications?
Ha… vous vous dites peut-être « Julien vient de mettre les mots sur ce que je vis au quotidien ». Ou pas.
Quoi qu’il en soit, les 2 questions que je viens de vous poser me concernent aux premiers plans.
Et après avoir lu Cal Newport et son livre « Deep work » puis l’économie de l’attention (sous la direction d'Yves Citton) et quelques articles qui m’ont fait comprendre que l’on avait tous une machine à sous dans notre poche… j’ai décidé de réfléchir à la manière de me séparer des réseaux sociaux (tout en restant dessus) et surtout, les manières de retrouver une certaine paix mentale dans un environnement peuplé de TIC (technologie de l’information et la communication).
Le problème des applications qui doivent vous aider à mieux gérer votre consommation
Le problème des applications qui doivent vous aider à mieux gérer votre smartphone (et l'addiction), c’est qu’elles se trouvent sur le support dont elles sont censées vous protéger.
Le chat se mord-il la queue?
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle je suis resté au papier pour m’organiser (le support me laisse tranquille).
Certains arrivent à bien gérer, mais ce n’est pas mon cas.(Sans oublier que la technologie est bien plus récente que le papier et je doute qu’elle puisse tenir très longtemps… au rythme où nous consommons nos ressources. Ceci est un autre débat, néanmoins plus que pertinent).
Un autre problème avec les applications qui vous aident à gérer votre attention...
C’est qu’elle ne vous aide pas à reprendre le contrôle de votre attention. Comme le patch nicotiné dont on ne peut plus se passer… Elles ne vous rendent pas plus autonome.
Si vous avez un jour besoin de vous concentrer et que vous n’avez pas votre application… qu’allez-vous faire?Et personnellement, je ne suis pas un fan des demi-mesures.
Avec moi, c’est tout ou rien. Je suis d'ailleurs monsieur Monotâche par excellence...Et je dois admettre que j’éprouve des difficultés à me battre contre la horde d’ingénieurs qui savent où appuyer pour me rendre addict à leur produit. Vous savez les gars que vous croisez dans le train et qui sont en train de conquérir le monde…
Les mecs avancent à 200 KM/H et sont en train de conquérir le monde
Le jour où je me suis piégé
J’ai donc mis en place des pièges qui m’étaient destinés, car comme vous, je suis un être émotionnel et passé un certain niveau de fatigue / de stress / de faim, je succombe à mes tentations.
J’accepte cet aspect et j’ai appris à me protéger contre mes propres envies.
C’est comme mon dernier stage de 6 semaines à l’armée. Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que je mange rarement du sucre en journée et que je fais attention à ce que je laisse rentrer dans mon corps (y compris ce que je lis).
Durant ce stage, j’étais souvent fatigué, stressé et parfois en colère.Lorsque j’allais me prendre un café, combien de fois, à votre avis, ai-je succombé aux distributeurs de bonheur instantané qui se trouvait à côté de la machine à café?
Un nombre incalculable de fois.Tout ça pour souligner un aspect que Benjamin aborde souvent sur son site, et que j’aime rappeler dans les fondamentaux de l’Organisologie : votre environnement vous influence bien plus que ce que vous pouvez imaginer.
Quand je pense à l’environnement, je pense aux gens que vous côtoyez dans cet environnement, mais également à la proxémie (comment l’environnement est structuré), à ce qui compose cet environnement, à votre smartphone dans votre poche VS dans votre sac à dos. Et souvent, on se dit « Oui, mais de si petits changements ne peuvent pas avoir de grands impacts dans ma capacité à travailler, à m’organiser ou à me concentrer. »
Et pourtant, la loi de Pareto est claire sur ce propos: de petites actions / de petits efforts peuvent avoir de grands effets. C’est la loi du levier.
C’est l’étude que je suis en train de réaliser sur le cobaye le plus disponible de la planète: moi.
Grâce à l’application RealizD, je vais placer mon smartphone dans 3 configurations spécifiques.
1. Smartphone à côté de mon clavier (ou dans la poche de mon jeans) avec les notifications activées.
2. Smartphone à côté de mon clavier (ou dans la poche de mon jeans) sans les notifications activées.
3. Smartphone dans mon sac à dos ou sur l’étagère hors de portée de main / de vue, notifications désactivées.
Chaque test durera 1 semaine et on verra au final le temps passé sur le smartphone.
Revenons à votre envie de mieux gérer votre consommation des réseaux sociaux
Je vais vous donner 2 méthodes pour retrouver une paix mentale, un semblant de conscience de votre environnement et peut-être, qui sait… du bonheur?
Méthode N°1 -> Le non-retour
- Téléchargez et installez Keepass- Définissez un mot de passe pour Keepass- Rendez-vous sur vos réseaux favoris qui vous rendent malheureux à la longue (à force de se comparer et de courir après des like…)
- Définissez un mot de passe aléatoire compliqué
- Changez tous les mots de passe de vos réseaux sociaux et déconnectez tous les appareils mobiles de votre compte Facebook / twitter /, etc.
- Vous voilà prêt à ressentir le manque!
Méthode N°2 -> Distanciation physique
Je me balade régulièrement avec un sac Blackhawk 3 Day assault parce qu’il est vraiment bien et qu’il passe inaperçu. Pourquoi un sac de 37 litres au quotidien?
Parce que je trimballe avec moi du matos qui me permet de survivre un peu plus longtemps que cas de problème ou d’aider les gens à survivre en cas de problème. Mais ça c’est mon truc à moi. Une sacoche fait très bien l’affaire.
Lorsque j’arrive au travail, je laisse mon smartphone en mode avion / silence dans mon sac. Résultat? Je le consulte un moment à midi et un moment le soir.
Mais j’ai poussé le truc plus loin en achetant un Nokia 150 (600 heures de veille, envoi des messages et permet d’appeler), doublé d’une deuxième carte SIM avec le même numéro en indiquant à mes contacts Whats’app qu’en cas d’urgence, il fallait m’appeler.
Dans mon sac à dos, j’ai mon mac book air et ainsi, lorsque je veux me connecter à internet, l’effort est plus important à faire que de simplement saisir un smartphone et glander sur les réseaux sociaux. Après quelques réflexions, je pense que je vais bientôt passer à une tablette. À présent, je vous laisse avec une vidéo d’Adam Alter, auteur du livre Irresistible.
Ce que j’aime dans cette vidéo, c’est le fait que les gosses à Steve Jobs n’ont pas d’iPad. Un peu comme les cartels de drogue qui vendent leurs drogues, mais n’en consomment pas.
La méthode la plus efficace? La première. Mais la deuxième solidifie le tout! Entre nous le côté « vieux téléphone » ça fait toujours son petit effet ;-)
Et vous, quelles sont vos astuces pour protéger votre attention?
Quelle est votre tactique pour gérer l’horde d’ingénieurs qui cherchent à vous dilapider de votre attention?Partagez vos réflexions avec nous :-)