S’organiser avec un nouveau-né : l’épreuve des 30 premiers jours

Pour certains, le rôle de papa était ce qu'il me manquait pour pouvoir parler d'organisation. C'est chose faite.

Et dans l'article qui suit, je partage avec vous ce que nous avons mis en place pour ne pas trop finir sur les rotules durant ce premier mois de vie à 3.

organisation familiale

Notre lieu de vie

Pour être honnête avec vous, je ne pensais pas un jour écrire un article sur l’organisation avec un nouveau-né. Je m'étais fait à l'idée de ne pas avoir de famille.

De toute manière, l'état de notre planète ne donne pas envie de faire des enfants. La guerre, l’environnement, l’intelligence artificielle si menaçante pour certains. Mais aussi mes valeurs qui ne semblaient pas se marier avec l’idée de famille : l'autonomie et la liberté.

J’ai revu mes plans en rencontrant Madame.

De discussions en réflexions, de réflexions en discussions, ma position change. le COVID a aussi aidé : nous avons passé beaucoup de temps avec mes parents, mon frère et sa copine, Madame et moi.

Créer une famille en faisant un (ou plusieurs) enfant n’est pas une garantie de les avoir proche de soi lorsqu’ils grandissent ni de bien s’entendre avec eux, mais ne pas en faire est la garantie de ne pas avoir cette ambiance chaleureuse.

Une autre raison était la curiosité de voir ce que le mélange de nos gênes allait produire. C’est égoïste, mais je pense que beaucoup de parents font des enfants pour ça : voir la magie de la nature prendre forme.

Bref, je vous la fais courte. Les discussions, le journaling, le stoïcisme et peut-être l’arrêt de l’alcool m’a fait réaliser qu’objectivement, en 2022, j’étais la meilleure version de moi pour concevoir un enfant.

Et c’est parti.

Dans la suite de cet article, je partage ce que nous avons fait pour anticiper au mieux l'arrivée de notre générateur d'entropie (le petit surnom qui désigne notre fils). J’aime bien dire qu’il est complètement fou de tirer des conclusions en se basant sur une seule observation. Donc ne tirez pas de conclusion sur ce qui suit.

Voyez cela comme une page de mon journal de bord que j’ouvre au public. Croisez vos sources et rappelez-vous : vous n’êtes pas une moyenne.

Préparation (à partir de 6 mois avant la naissance)

Tous les parents nous disaient "vous n’allez pas dormir, ce sera difficile, vous n'aurez plus une minute pour vous"... et je les croyais.

Mais je gardais aussi à l'esprit que la plupart des parents qui nous disaient ça, étaient des manches en organisation avant l'arrivé de leur progéniture... sans surprise, rajouter un enfant dans une organisation qui est déjà chaotique... ne va pas comme pas magie instaurer de l'ordre et de la sérénité.

Notre générateur d'entropie allait arrivé en Mars. On savait à quoi s’attendre, mais même avec une bonne organisation, on allait être surpris.

On savait que l’on ne pouvait pas se préparer à tout. Mais on avait déjà mis en place une habitude qui nous a permis de désamorcer pas mal de merdes avant qu’elles explosent, j’ai nommé…

...

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Roulement de tambours…

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La révision de couple.

Un moment que l’on prend avec Madame, le dimanche soir, dans lequel on passe en revue certaines questions. À la fin de cette révision, on se fait un selfie que l’on date… dans notre Cerveau Numérique (oui Madame utilise aussi un Cerveau Numérique).

Cette habitude que l’on maintient avec plus ou moins de régularité nous permet de maintenir la communication ouverte. Je pense que c’est le point le plus important dans un couple avec et sans bébé.

(Parce que j’ai cette tendance à ne pas voir l’aspirateur au milieu du chemin, les habits secs suspendu sur le pendoir depuis deux semaines, et j’en passe. Apparemment c’est une capacité toute masculine qui laisse pantois une bonne partie de la gente féminine.)

Quand on a su que notre couple allait subir une profonde transformation, nous avons pris les devants pour accueillir le petit.

Madame a cessé de travailler. Je reprends (de manière temporaire) la responsabilité financière de la famille. Cela lui a permis de se préparer et préparer notre domicile, de faire des recherches sur le matériel qu’il fallait, de prendre des cours de préparation à l’accouchement… et fondamentalement de réduire le stress.

On s’est documenté sur les bases de l’éducation et les premières semaines en tant que parents.

Encore une fois, documenté ne signifie pas TOUT lire. Pour ma part j’ai lu le livre The book you wish your parents had read (and your children will be glad that you did) et le livre A general theory of love.

Ce que j’avais besoin de savoir et de lire, ce sont les témoignages d’autres parents épuisés qui demandent de l’aide… et d’avoir des spécialistes qui disent « c’est normal ».

Je pense que trop lire nous fait tomber dans le syndrome de vouloir tout faire juste et de culpabiliser quand cela ne se passe pas ainsi.

Quelques points que j’ai retenus de mes lectures (et qui m'ont été utiles)

  • Les pleurs sont le seul moyen, pour un nouveau-né, de communiquer
  • La chaleur humaine est très importante pour le bébé et l’humain
  • Tu ne peux pas te préparer à ce qui vient

D’autres actions préventives ont été prises :

  • J’ai engagé une personne pour traiter mes mails (Miriam), j’ai accepté à l’idée de réduire mon chiffre d’affaire et d’être moins présents pour l’Organisologie.
  • J’ai aussi préparé une liste de repas divisés en deux catégories : les ingrédients et la recette. Ainsi quand je dois faire mes courses, je vais copier / coller les ingrédients dans ma liste de course. C’est con, mais cela me fait gagner un temps fou.

Et puis nous avons défini nos rôles que je détaille plus loin.

Jour J - L’arrivée du générateur d'entropie (et de joie)

Je précise, nous vivons en Suisse.

Le système de soin est l’un des meilleurs au monde et le soutien que nous avons reçu est juste incroyable. Cela a un coût évidemment (le coût de la vie est l’un des plus élevés au monde) mais nous sommes reconnaissants de l’attention portée à notre histoire unique.

C’est arrivé quand j’étais à l’armée.

J’ai délégué la gestion de ma compagnie à mon remplaçant durant mon absence et cela m’a permis d’être là et faire mon mieux pour soutenir Madame.

Mais ensuite, nous avons profité de notre droit de maternité de 4 jours. Nous sommes restés 4 jours à la maternité pour apprendre les ficelles des sages-femmes qui voient passer des couples comme nous jour après jour.

Et quand je suis allé chercher la famille, pour la ramener dans notre domicile, c’est là que tout a commencé. Adieu le soutien logistique et émotionnel pour Madame. Adieu les repas tout prêts. Adieu les épaules des sages-femmes pour nous consoler.

Et le monde n'allait évidemment pas s'arrêter de tourner. Devenir parent est l'un des trucs les plus anodins... quand on n’est pas le parent concerné.

Je crois que c’est ce qui m’impressionne le plus : donner vie est transformateur à un niveau individuel, mais au niveau de notre humanité, c’est ce que nous savons faire le mieux. Donc cela reste banal.

Je fais un parallèle avec l'organisation : réussir à s'organiser c'est transformateur et permet de vivre tellement mieux... mais au niveau de notre humanité, tout le monde s'organise et pour beaucoup, c'est banal.

Je pense que beaucoup de parents passent par là : c'est incroyable pour soi et le couple, banal pour les autres. Certaines choses sont intransmissibles avec des mots. Peut-être que devenir parents fait partie de ces domaines intransmissibles.

L'arrivée à la maison avec le petit (J+4)

Je commence par ce qui m'a sauvé la vie.

La chambre à part

Madame et moi ne dormons pas dans la même pièce. Mis à part le seul inconvénient d'augmenter les coûts de notre loyer, les avantages sont nombreux : ma qualité de sommeil est meilleure.

Quand je me réveille la nuit, je ne suis pas stressé à l'idée de la réveiller. Je peux passer du temps dans ma bulle si j'en ai besoin, lire un peu, faire mes exercices de respiration si je dois me rendormir. La distance crée le désir et je pense que faire chambre à part y contribue.

Je suis toujours amusé de voir certains couples qui semblent horrifiés à l'idée de dormir en chambre à part. Quand je me retrouve avec l'un deux, il n'est pas rare que j'aie droit à ma petite confession "j'aimerais tellement faire chambre à part. Tu as trop raison".

Comme beaucoup de choses dans notre société, nous nous imposons nos propres maux. Les gens vivent comme ils commencent de vivre. Et pas comme ils décident de vivre.

La chambre à part permet d'avoir toujours un parent avec ses heures de sommeil. Et cela permet à ce parent (souvent moi) de supporter l'autre parent qui est au bout du rouleau (Madame, bien qu'elle soit une source de résilience impressionnante).

Notre générateur d'entropie dort avec sa Maman, pour des raisons logistiques simples : elle peut nourrir le petit sans quitter son lit. Certaines nuits (une fois par semaine, le week-end) je dors avec le petit et je réveille Madame pour les sessions d'allaitement. Entre deux, celui lui permet de rejoindre un sommeil profond qu'elle n'aurait pas.

Mon hypothèse est simple : les parents qui dorment dans la même chambre vont ramasser.  Leur sommeil va se détériorer et cela se répercutera en quelques jours sur le couple (irritabilité, engueulades, etc.).

Vous ne contrôlez pas votre gamin. Mais vous pouvez contrôler l'environnement que vous mettez en place pour qu'un gamin qui ne dort jamais ait moins d'impact sur le couple.

Un autre point qui semble nous sauver pour l'instant (au moment d'écrire ces mots, le petit à 6 semaines)...

La répartition claire des tâches

Madame s'occupe d'elle et du petit.

Je m'occupe de moi et de faire les courses, préparer les repas, faire la lessive et réduire l'entropie dans notre domicile. Les premiers temps, une personne vient nous aider à faire le ménage.

Ainsi les attentes sont communiquées : quand je bosse, je m'attends à ce que Madame ne vienne pas me demander de m'occuper du petit sans prévenir.

C'est arrivé et c'est OK. Mais le but est que je puisse avoir des moments à moi pour faire le minimum sur Organisologie.com et terminer mon livre.

À un moment je suis tombé malade. C'était difficile pour Madame qui devait s'occuper de 3 personnes. Mais c'est allé, la famille nous a aidés (c'est aussi une raison pour laquelle nous avons quitté Berlin pour revenir en suisse : avoir des gens proches de nous qui peuvent nous aider).

Mais certaines nuits Madame, avant que notre générateur d'entropie face plus que 5kg), dormait peu. Donc le matin, je vais me promener avec le petit en écharpe et à mon retour, s'il dort toujours, je tente d'écrire. La qualité de ma concentration n'est pas idéale, mais cela fonctionne. C'est mieux que rien.

(Porter le petit en écharpe, c'est vraiment pratique).

Certains jours (comme hier) je dois revoir mes plans, je ne peux pas avancer, et deux choses m'aident beaucoup :

1. Éviter les échéances importantes et conserver un agenda vide (pour ceux qui se plaignent, je vous garantis que cela se prépare)

2. Répéter les chapitres mémorisés du manuel d'Épictète.

Vous pouvez utiliser la matrice RACI pour la répartition claire des tâches.

Le travail à domicile

Nous avons la chance de pouvoir travailler à domicile. Madame ne travaille pas pour le moment, mais a l'intention de le faire d'ici quelques mois. Quant à moi, vous le savez, je bosse sur Organisologie.

Vous savez aussi que je suis un passionné des pauses. Je pense qu'il s'agit (après la balade matinale quotidienne, l'arrêt de l'alcool et l'utilisation d'un Cerveau Numérique) de la pratique à insérer dans vos journées pour maintenir votre énergie à un niveau intéressant... et éviter d'exploser en vol.

Les pauses à la maison avec un nouveau-né sont différentes : je vais jeter un œil pour voir si ça roule. Parfois j'arrive au moment d'une explosition de caca qui me permet de pratiquer le changement de couche. Les pauses me permettent aussi de remplir la bouteille d'eau de Madame ou suspendre une lessive.

Ces petites actions font qu'en fin de journée je n'ai qu'à préparer le repas du soir et du lendemain midi (je suis un fan des "one pot" qui consiste à mettre tous les ingrédients dans une marmite et d'avoir de la nourriture pour 2 jours).

J'imagine qu'il y a des inconvénients de travailler à domicile : se changer les idées est un peu plus difficile. Mais ici en pleine nature, il me suffit de marcher 2 minutes pour me retrouver sur le pont en dessus de la rivière.

Vu la situation, je pense que beaucoup de parents qui ne travaillent pas chez eux aimeraient être à ma place.

Je continuerais d'écrire sur cette expérience de devenir parent et l'organisation que je mets en place pour concilier vie de couple, vie de parents, business et simplement voir mes potes.

Je le répète : vous venez de lire un compte-rendu subjectif qui se base sur une seule observation, n'en tirez pas des conclusions. Croisez vos sources.

Pour les parents qui m'avez lu jusqu'ici : qu'avez-vous fait pour vous organiser avec votre enfant ? Je suis curieux... d'autres le sont aussi... aidez-nous en venant discuter sur la vidéo YouTube que j'ai faite pour l'occasion.

Julien 

PS :

1. Le mérite revient à Madame. Sans elle, je n'aurais probablement pas trouvé le temps d'écrire ces mots. 

2. D'une manière générale, les pleurs du petit n'ont pas été trop problématiques. Excepté lors des coliques (maux de ventre). Passé un certain stade, ses pleurs me traversaient de part en part... là ? Les Pamir de tir m'ont bien aidé.

3. Je vous laisse avec un beau message qui m'a été envoyé par Christian, un lecteur.

"Félicitations à toi et surtout à la maman pour ce beau petit bonhomme.

Bienvenue à B. dans ce monde complexe et exigeant.

La seule chose à entendre en tant que parent est que nos enfants sont venus pour nous enseigner (et non l'inverse) :

1/ L'AMOUR qui est l'énergie sous-jacente à toute la création de l'univers. J'ai appris l'amour avec mes filles et tu (vous) allez continuer d'apprendre l'amour avec Boris et peut-être ses futur(e)s frères et sœurs

2/ Les écouter, les observer, les accompagner est un exercice d'humilité et d'apprentissage : leur âme sait pourquoi elle est venue s'incarner dans une famille et quelle est sa mission de vie. Ils sont préparés dans leur for intérieur aux temps exigeants qui nous attendent.

Tu verras, toi qui est né en 1988, B.  est plus véloce, plus intuitif et bien plus clairvoyant que toi.

Écoute-le bien, car il saura te (vous) prodiguer des visions très éclairantes.

Je vous souhaite beaucoup de bonheur à tous les 3."

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