(3/3) La fin du perfectionnisme: 2 Stratégies pour une fin réussie!

Vous êtes sur le troisième article d'une série ayant comme objectif d'en finir avec le perfectionnisme.

Si vous tombez sur cet article en premier... je vous invite de faire preuve d'un peu de patience et de commencer par le commencement:

1. En finir avec le perfectionnisme: 7 stratégies illogiques (mais ingénieuses)
2. Clouez le bec au perfectionniste qui sommeille en vous

Si vous attendez fébrilement la suite et fin de cette série... accrochez-vous, car le meilleur est à venir! 


Stratégie 6 - Mesurer vos progrès pour battre votre progression imparfaite…

anti-perfectionnisme avec la mesure


L’échec fait plus de bruit que le progrès. Et grâce à la mesure, vous êtes en mesure de contrer cet effet insidieux. En ce sens, le perfectionnisme déteste la mesure. 


Combien de temps joueriez-vous sans voir les quilles tomber? Certainement très peu de temps, j’aime à croire. En tout cas moi je ne commencerais même pas. Vous n’aimez pas le bowling? Prenons le tir: combien de temps tireriez-vous si vous ne pouviez pas consulter les trous dans la cible?


Vous n’aimez pas le tir? Combien de temps joueriez-vous au golf si vous ne pouviez pas voir où arrivait la balle? Voyez-vous le truc? Chaque jeu a un score et donc une mesure. Grâce à cet élément, le feed-back est rapide et vous pouvez savoir si vous êtes en train de gagner et de perdre.


Mais il y a un autre effet dont j’aimerai vous parler, il s’agit de l’effet bougie.

L’effet bougie stipule que plus vous faites des progrès, plus vous avancez vers votre objectif, et moins ceux-ci seront visibles.

C’est à ce moment que le perfectionnisme viendra vous décourager, sauf si vous avez mis en place un système de mesure…

L’effet bougie:

L'effet bougie

Quand vous allumez une bougie dans une pièce noire, la différence est remarquable. Pareil lorsque vous allumez la deuxième bougie. Et la troisième. Mais petit à petit, si vous continuez à allumer des bougies, la différence sera bien moins visible. Est-ce que vous réaliserez une différence de luminosité en allumant la 20e bougie? Je ne crois pas.


Comment voir que vous continuez à progresser? En mesurant le nombre de bougies que vous allumez (vos actions) plutôt que la luminosité (les effets de vos actions).


En ce sens, le fait de mesurer certaines actions peut faire une très grande différence. Le perfectionnisme utilise la contraction du progrès pour vous indiquer que les choses ne se passent pas bien (relisez ce paragraphe.)

Mais ne le laissez pas prendre le dessus. N’écoutez pas les émotions et fiez-vous aux chiffres. 

Le système scoreur s’appuie essentiellement sur le fait de rendre visibles vos unités de mesure. En commençant à mesurer, vous êtes en mesure de savoir si vous êtes dans les temps, si vous devez faire plus. Vous pouvez faire des ajustements avant de vous retrouver au pied du mur. 

Et quand je parle d’unité de mesure, je ne parle pas uniquement d'une unité de mesure, mais plusieurs unités.

Par exemple dans le cas de la perte de poids, vous pouvez mesurer le nombre de kilo perdus, mais cette unité de mesure est une unité morte. Qu’est-ce que j’entends par là? Une fois que vous êtes sur la balance, le chiffre qui s’affiche vous indique les conséquences des actions passées. Mais le train est passé.

Certes ce chiffre est important pour vous donner une idée si les actions étaient suffisantes, mais dans un cas comme dans l’autre (j’ai perdu le poids fixé ou je ne l’ai pas perdu), il est intéressant de mesurer les actions qui vont mener à la perte de poids:

- Le nombre de minutes passé à courir

- Le nombre de km parcouru dans la semaine

- Le nombre de jours passés à faire un jeûne intermittent

- Le nombre de calories ingurgité

- Le nombre de pas réalisés par jour

- Le nombre de repas à manger dissocié

- Etc. 

Ainsi, si vous n’atteignez pas le chiffre espéré (votre objectif) vous avez une idée des causes.

Surtout qu’avec le temps, on a tendance à oublier ce qui faisait que quelque chose fonctionne ou ne fonctionne pas.

L’idée d’écrire tous les jours est identique. Si je me demande tous les soirs ce que je compte améliorer ou les problèmes que j’ai rencontrés, après quelques années je ne pourrais prendre le temps de relire ces notes et me dire “ah ouais… cela fait 2 ans que je dis que ma relation est vouée à l’échec. Pourquoi suis-je toujours là?

Regardez le chemin parcouru

Regarder le chemin parcouru


Ce qui est intéressant avec la mesure, c’est que vous êtes capable de voir ce que vous avez réalisé. Évidemment qu’il est important de regarder où vous allez, mais je me souviens lorsque j’ai réalisé ma marche de 100km en 21 heures, je me suis longtemps concentré sur la distance que j’avais déjà réalisée, plutôt que la distance restante.

Imaginez-vous: au 35km j’avais le loup (le loup est l’irritation provoquée par le frottement des cuisses). C’est assez douloureux. Si au 35km je m’étais dit “OK, il me reste 65 km à parcourir” j’aurai tiré la gueule (bon je tirais de toute façon la gueule). Alors qu’en me disant “Julien, tu as déjà fait 35 km” cela me permettait de replacer l’effort dans le contexte.

Que faire si vos mesures vous indiquent que vous prenez du retard?

Premièrement dites-vous que c’est normal. Souvenez-vous du biais de l’optimisme mis en avant par Daniel Kahneman. Ensuite, dites-vous que des projets pilotés par des spécialistes ont pris beaucoup de retard (pensez à l’aéroport de Schönefeld à Berlin, mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres). 

Puis, vous pouvez travailler sur 3 variables pour compenser l’espace qui se trouve entre la pratique et vos plans.

1. Votre objectif (la qualité)

2. Votre plan horaire (la deadline / le timing)

3. Vos actions (les ressources à votre dispositions)

(Jon Acuff, auteur du livre Finish, dont je m'inspire pour écrire cet article, parle de ces éléments dans ce livre sans citer ceux entre parenthèses. Ceux-ci concordent avec le triangle coûts - qualité - ressources, utilisé en gestion de projets).

triangle du chef de projet


Votre objectif: vous pouvez le couper en deux, le rendre plus fun, augmenter la pression, mais également réduire les caractéristiques de celui-ci. Si vous vouliez créer un superbe site web, avec des effets animés, et en codant la totalité du site tout seul, vous pouvez vous dire qu'un thème wordpress à 50 euros, sans effet, fera très bien l'affaire. 


Votre plan horaire: vous pouvez revoir la durée nécessaire à l’accomplissement de l’objectif. Si vous êtes dans les choux, vous pouvez corriger la deadline. Mais parfois ce n’est pas possible, simplement parce qu’il y a un examen agendé, parce que l’objectif est vital pour un autre projet, il fait partie du chemin critique d’un projet plus grand, etc. Dans ce cas, il faut bosser sur les actions.

Vos actions. Augmentez l'effort. Augmentez le nombre d’actions. Améliorer votre performance durant vos actions, en gros travaillez différemment. Virez le smartphone. Mangez mieux. Dormez mieux. Bref, des actions plus efficaces.

Quels outils pour mesurer vos progrès?

Une solution clé en main se trouve dans Le Coach Numérique. Pour ceux qui ne sont pas prêts à passer le cap, je vous propose le bon vieux tableau Excel (avec l’application google sheet). Cela vous permet de générer des tableaux facilement.

Stratégie 7 - Le jour avant l’accomplissement

Baisser les bras avant la réussite


Certaines personnes s’arrêtent lorsqu’elles voient la ligne d’arrivée.

Durant tout ce temps, ces personnes se sont littéralement battues avec elles-mêmes pour réaliser leur objectif, et le voici à portée de main.


Durant tout ce temps, ces personnes se sont identifiées à leur objectif. Elles l’ont chérie. Elles en parlaient autour d’elles. Elles s’entouraient de personnes comme elles. Et voici que l’objectif est en ligne de mire.


Certaines personnes s’arrêtent là. C’est comme si une fois mon livre terminé, en écrivant les remerciements, j’eu décidé de ranger mon ouvrage dans une boîte sous mon lit… c’est comme si j’étais pris de panique.


Quelles sont les trois peurs qui alimentent le perfectionnisme sur la dernière ligne droite… au point d’abdiquer après tous ces efforts? 


Peur N°1 - La peur de ce qui se passera après l’objectif


Quand votre livre pourra être critiqué sur Amazon par exemple (si vous l'avez lu, profitez pour me donner votre avis ici)

Certaines personnes préfèrent s’arrêter avant leur accomplissement, car elles conservent le contrôle sur les événements. Une fois le livre publié, tout ça leur échappe, le contrôle disparaît. 


Pour avoir fait quelques vidéos sur YouTube, je peux vous dire ceci: une critique en dit bien plus sur le critiqueur que l’objet de la critique. J’ai littéralement reçu, pour le même résultat, des critiques diamétralement opposées. Si vous êtes satisfait du travail, publiez-le. Plus vite vous le publierez, plus vite vous pourrez recevoir du feed-back pour améliorer celui-ci.


Peur N°2 - La peur de ne pas être parfait


Dans le sens, pas comme imaginé. Vous réussissez vos examens… que se passerait-il si vous remarquez que les chasseurs de tête ne vous démarchent pas. Que vos lettres de motivation restent sans réponse? Que dire à votre entourage si vous n’arrivez pas à trouver du travail? Mais tout ceci est dans votre tête et il se pourrait bien qu’une personne vous remarque lors de la remise des diplômes et que les événements se passent mieux que prévu. 


À mon sens, vous n’avez rien à perdre.


Peur N°3 - La peur du “et maintenant”?


Imaginez être une star de football. Toute votre vie tourne autour de ce monde, et du jour au lendemain, vous devez ou décidez d’arrêter. Plus d’interviews, plus de photos de vous dans la presse, beaucoup moins de fans. 


À mon sens, quand on travaille pour une cause, on peut toujours améliorer la manière de travailler sur cette cause ou de toucher plus de monde. Il n’y a pas de fin. Je ne me vois pas cesser de créer du contenu. Le format peut changer. Mon ton peut changer. Mon style peut changer. Mais aider les gens avec mes doigts, je trouve ça cool.


Je ne me vois pas arrêter de faire du sport (même si un jour je réussis mon certificat d’instructeur de kettlebell). Il y a évidemment le niveau 2. Mais comme disait mon patron une fois mon CFC en poche (certificat fédéral de capacité): “c’est maintenant que tu vas commencer à apprendre”.


Derrière le certificat d’instructeur, la cause est évidemment plus grande: “Rester en forme”. Le sport peut varier. L’intensité peut varier. Les objectifs peuvent varier, mais la cause demeure.

On en revient toujours à la base: pour obtenir quoi faites-vous ce que vous faites? 

Stephen R.Covey appelle cela “le nord” dans son livre “priorité aux priorités”


Une dernière question si vous êtes du genre à rebrousser chemin en voyant la ligne d’arrivée


Qu’est-ce que vous obtenez en ne terminant pas vos objectifs?


Avant de continuer la lecture... répondez honnêtement à la question. 












Il y a toujours quelque chose. Voici 3 éléments:


1. Le contrôle sur le résultat


Si j’essaie, je peux échouer. Si je n’essaie jamais, au moins je connais d'avance le résultat. C’est l’exemple du livre: si je ne le publie pas, je sais que rien ne se passera, si je le publie, je perds le contrôle. 


2. Les louanges d’être un martyr


Si vous sacrifiez vos objectifs (surtout à la fin) au profit de quelqu’un d’autre, vous serez bien perçu par votre entourage. Faites gaffe aux nobles causes.


3. Les attentes des autres n’augmenteront pas


Admettons que vous ayez réussi un projet professionnel complexe en très peu de temps, certes vous serez félicité, mais ensuite on reviendra vers vous… et on vous dira “le dernier projet, tu l’as terminé en 2 mois, celui-ci tu devrais y parvenir en 1 mois et demi”.


Cela peut arriver, mais restez relax: chaque projet est différent. Vous pouvez toujours justifier des délais supplémentaires, et rien ne vous oblige de tout accepter.


Pour conclure avec le perfectionnisme


Félicitation, vous ne vous êtes pas fait avoir par le perfectionnisme, qui, comme je l’ai dit, se cache tous un peu en nous. Vous êtes venu à bout de cet article et je vous en félicite.


Cet article est basé sur le livre “Finish” de Jon Acuff (qui n’a pas été traduit en français. Je trouvais cela dommage). 

Presque toutes les stratégies s’y trouvent, exceptée une que je n’ai pas vraiment trouvé intéressante.

Qu’avez-vous pensé de cet article? 

Qu’est-ce qui changera à la suite de votre lecture?


Partagez vos retours avec nous dans les commentaires et recevez le podcast sur le triangle Coût / Qualité / Délais (en postant votre commentaire, vous serez instantanément redirigé)


Merci pour votre attention

J~ 

Ne jamais terminer
  • Salut @Julien,

    merci pour cette série d’articles intéressante 🙂

    Un truc qui m’aide pour me mettre à faire quelque chose qui me fait peur et ne pas abandonner ou procrastiner dessus, me poser les questions :

    > Quelle différence ça peut faire dans 10 ans si je me mets à ce truc maintenant ?
    > Est-ce que je risque de regretter de ne pas avoir tenté le coup à la fin de ma vie ?
    (C’est pas joyeux, mais ça aide).

    Il faut aussi savoir adapter comme tu l’écris : se poser un moment pour évaluer régulièrement et ajuster sa stratégie (quitte à changer d’options) ce n’est pas de la procrastination et ça aide à avancer.
    Les objectifs c’est bien, la direction c’est encore plus important (j’en parle dans mon dernier article).

    Excellente semaine 🙂
    @+

  • Salut @marine ! Yes c’est intéressant comme question “Quelle différence ça peut faire dans 10 ans si je me mets à ce truc maintenant ?” j’en parlais sur mon précédent blog. Je m’en souviens. Elle a le mérite de mettre en perspective la “significiance” (je ne trouve pas le nom, cela n’existe pas en français. Je dirais l’impact sur le long terme) de tes actions.

    Yes il ne faut pas perdre le nord 😉

  • Merci beaucoup pour cet article. Je l’ai lu jusqu’au bout ! Et je laisse un commentaire ! Un bon coup de pied au cul à cette saleté de perfectionnisme.

  • Hahaha!

    Pour faire l’avocat du diable, je dois tout de même dire que j’attends de mon chirurgien ou horloger un certain perfectionnisme 😀

  • Marie-Cécile dit :

    Bonjour Julien,

    Je rebondis sur ton commentaire… peut-être qu’a la place de perfectionnisme on pourrait dire rigueur. Tu attends d’un chirurgien ou de l’horloger de la rigueur. Non ?
    Je suppose qu’un chirurgien perfectionniste va avoir du mal à commencer une opération à cœur ouvert… vu l’enjeu… mais il aura besoin en revanche de rigueur.
    Un musicien sur scène se doit de laisser tomber le perfectionnisme, mais pas la rigueur de son jeu, sinon la musique n’aura pas de vraie vie, de swing. Bref ! J’arrête la sous peine de glisser vers un perfectionnisme du mot juste :))
    Merci mille fois pour ces trois articles extrêmement poussés et qui vont beaucoup m’aider. À mette en action maintenant bien sûr !

  • Salut @marie-cecile !

    Merci pour ton message. Je lis ton message et je me dis “est-ce une perfectionniste?” haha!

    Je pense que le terme de rigueur est intéressant pour faire la différence entre le bon et le mauvais perfectionniste!

    À très vite !

  • Merci pour l’article je me suis reconnu dans bon nombres de comportements, notamment les nobles causes et place cachées dont j’ignorais l’existance. Je compte mettre en place des mesures et ne plus me concentrer sur le progrès aussi! En tout cas gros gros merci

  • Vous m’avais boulvercė par votre description; c’est exactement ça le perfectionisme. Merciii beaucoup pour toutes ces informations profondes et ces astuces intėressantes. Merci encore une fois ☺

  • Sébastien dit :

    De la bombe !

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