La vie est une succession d’évènements.
Bons ou mauvais, ils impactent l’homme dans les quatre dimensions qui le caractérise (personnelle, professionnelle, sociale et spirituelle). L’être humain est donc très souvent le produit de son environnement.
S’il n’a pas véritablement d’emprise sur le cours de sa vie, il peut néanmoins mettre en place une organisation de sorte à minimiser les effets pervers au quotidien. L’une des clés pour y parvenir c’est de trouver son ikigaï.
Ikigaï : une technique d’organisation efficace pour vivre heureux
La méthode ikigaï nous vient d’Okinawa, un archipel situé à l’extrême sud-ouest du Japon, à mi-chemin entre Taiwan et Kyushu. Dans cette région du Japon, les habitants ont la réputation d’avoir une espérance de vie largement supérieure à la moyenne dans le monde. On ne compte pas moins d’une cinquantaine de centenaires pour une population de 100.000 âmes.
Leur secret, c’est d’avoir trouvé leur mission de vie au milieu de la multitude d’activités auxquelles ils s’adonnent au quotidien.
Présenté de la sorte, cela peut sembler quelque peu improbable. Bien évidemment, cette philosophie de vie est associée à une alimentation saine et à la pratique d’une activité physique régulière.
De nombreux livres et articles parlent de cet art ancestral japonais. Pour le succès qu’il a connu à sa publication, je vous recommande le bouquin « Le petit livre de l’Ikigaï », de l’auteur d’origine japonaise Ken Mogi.
Trouver son ikigaï, c’est-à-dire sa raison de vivre ou sa mission de vie, permet sans doute de vivre longtemps. Au Japon, même l’enfant qui vient de naître est instruit à cet art pour perpétuer en quelque sorte cette tradition de longévité.
Mais, comment est-ce que cela se traduit dans le quotidien d’une personne en entreprise et au-delà de ce cercle ?
En quoi consiste l’ikigaï ?
On pourrait assimiler l’ikigaï à une forme de spiritualité étant donné l’intérêt que suscitait la religion chez les autochtones à cette époque (aujourd’hui aussi d’ailleurs). Cette comparaison ne reflète pas la réalité. Lorsqu’on parle de trouver sa véritable vocation ou profession en pratiquant l’ikigaï, il s’agit en fait d’une démarche organisationnelle.
Ainsi, la pratique de l’ikigaï, ne consiste pas tant en une démarche de l’esprit, qu’en des actions concrètes qui donnent envie de se lever de son lit chaque matin. Ainsi, toute personne qui désire changer ses habitudes au travail ou trouver un but à son existence, peut introduire progressivement ce modèle d’organisation dans son quotidien.
L’effet sur le corps et le mental est très souvent perceptible à moyen ou long terme.
Quels sont les 5 piliers de la méthode ikigaï ?
Pour trouver cet équilibre qui vous maintiendra dans un parfait état de santé mentale et physique au quotidien, vous pouvez vous fier aux 5 piliers de l’ikigaï qui sont :
- Commencer petit,
- Se libérer soi-même et entrer dans le flow,
- Rechercher l’harmonie et la durabilité,
- Se réjouir des petites choses et...
- Être ici et maintenant.
Commencer petit
Ce premier pilier ikigaï se traduit par cette expression japonaise « kodawari ». En français, ce terme signifie « obsession » ou « détermination ». Pour illustrer l’idée du kodawari, prenons l’exemple d’une personne qui évolue dans un cercle professionnel donné et qui souhaite accomplir une mission.
Le kodawari représente ici toutes les petites tâches réalisées dans le but d’atteindre son objectif.
On pourrait aussi évoquer le cas d’un enfant qui désire faire de sa passion son métier plus tard. Chaque étape qu’il aura franchie est un kodawari qui le rapproche un peu plus de son but.
Se libérer soi-même et entrer dans le flow.
Pour une bonne organisation, au travail par exemple, il faut se débarrasser de la pression qui réduit le champ d’expression des talents.
Le principe du « se libérer soi-même » est un appel à la prise de conscience de ses propres compétences et valeurs dans la profession qu’on exerce. Cela suppose toutefois une négation du soi pour accéder un à état dit « de pleine conscience ». Dans cet état, on est appelé à vivre des expériences sensorielles uniques au quotidien.
Si à cette étape l’objectif c’est de se soustraire de son égo, c’est pour mieux s’introduire dans le flow. Le flow, c’est l’état de grâce par le biais duquel on est en mesure de réaliser plusieurs activités successivement dans l’exercice de son métier avec une passion qui semblait avoir disparu avec le temps.
Le flow augmente l’efficacité et de la productivité, ainsi que le bonheur et la joie de vivre en entreprise comme l’évoque Ken Mogi dans son livre.
Rechercher l’harmonie et la durabilité
Cet art japonais encourage la poursuite d’un objectif de manière discrète, mais durable. Ainsi, exit les ambitions personnelles pour lesquelles les actions sont immédiates et les résultats temporaires. Ce qui prime avant tout ici, c’est la satisfaction du collectif. Dans ces conditions, la préparation est bien plus élaborée et les solutions proposées ont plus de chance de s’inscrire dans la durée.
Cette notion de durabilité fait référence à une autre : l’harmonie. Il faut savoir que c’est l’harmonie qui est la clé de toute durabilité. Autrement dit, pour que les résultats soient permanents, il faut trouver la formule pour harmoniser la pratique de même que les techniques utilisées pour exécuter une activité professionnelle.
Ces deux notions participent à la réalisation de sa véritable vocation. L’une fait appel à l’autre et vice versa.
Se réjouir des petites choses
L’homme doit faire preuve d’une grande ouverture d’esprit en toute circonstance pour apprécier les petites choses de la vie. Ce quatrième pilier se rapproche quelque peu du premier qui préconise de ne pas négliger les petits commencements, quelle que soit l’activité professionnelle qu’on exerce.
Avoir l’ikigaï, c’est donc pouvoir tirer profit de toutes les situations qui se présentent au quotidien. La clé, c’est la capacité d’adaptation à son environnement. La satisfaction ici naît du fait d’avoir participé à la création de quelque chose et du plaisir personnel qu’on éprouve à chaque étape du processus.
Être ici et maintenant
Ce dernier pilier est celui qui fédère tous les autres. On ne saurait commencer petit, être dans le flow, allier harmonie et durabilité ou encore trouver son plaisir personnel dans les petites choses sans chérir l’instant présent. Le passé n’existe plus, encore moins l’avenir, quand on intègre totalement ce principe dans toute activité professionnelle. Tout est remis en jeu et tout redevient possible. Vous avez donc toutes les cartes en main pour améliorer vos conditions de vie et de travail.
Dans cette philosophie de vie, une place de choix est accordée au bien-être au détriment de la performance.
C’est en cela que l’ikigaï se démarque des autres méthodes d’organisation qui ont été expérimentées sans grand succès.
Ce concept s’invite de plus en plus dans le milieu du travail. C’est une bonne nouvelle pour la profession de salarié qui était en perte de vitesse jusque-là.
Cet article a été écrit par Pierre Cocheteux, auteur du livre "Mettez votre Ikigaï au service de votre réussite professionnelle."
Merci à lui !