Maude pose son smartphone sur la table sans se douter du racket qui l'attend.
*Tap*
J'enclenche le minuteur.
Elle sirote son Aperol Spritz en faisant semblant d'écouter ses copines.
Puis Maude déverrouille son smartphone.
*Tap*
J'arrête le minuteur.
Elle retourne voir sa photo Instagram (c'était difficile de ne pas voir ce qu'elle faisait... je sais... ce n'est pas bien).
Elle replace son smartphone sur la table.
*Tap*
J'enclenche le chronomètre pendant que Maude continue d'écouter d'un air distrait ses amies...
Elle reprend son smartphone (sur ce coup elle bat tous les records, elle a à peine eu le temps d'avaler une gorgée de sa boisson).
J'arrête le chronomètre.
*Tap*
À chaque saisie, Maude ressemble à un fumeur qui fume sa première cigarette de la journée. Ou d'un coké qui prend son premier rail.
Un air niais et heureux sur son visage.
Pas besoin d'être un spécialiste des addictions pour se rendre compte que Maude a quelques soucis... (nomophobie, vous avez dit?)
Elle like frénétiquement les gens qui likent ses photos.
La machine est bien huilée et modifie de manière durable l'une des ressources les plus importantes pour être efficace.
Quand Maude ne voit aucune notification sur Instagram. Puis elle rafraîchit plusieurs fois d'affilié son inbox. Elle se jette sur Facebook (et y laisse un commentaire).
Puis elle ouvre what's app pour répondre aux nouveaux messages... et elle termine sa ronde mentale sur Instagram.
Elle lâche un dernier like en espérant recevoir la pareille.
Mais ce n'est pas certain.
Et cette incertitude transforme des millions (milliards?) de gens en Zombies.
Ces copines continuent de papoter... sans se soucier de ce corps physiquement présent... mais mentalement absent.
Maude est dans les limbes.
Entre Internet et le monde réel.
Le racket orchestré par les réseaux sociaux continue... jusqu'à ce que je demande l'addition.
À ce stade, une définition s'impose:
Racket: Anglicisme qui signifie une extorsion d'argent ou d'objets, par chantage, intimidation ou terreur.
Dans le cas de Maude, extorsion d'attention par chantage indirect.
Quel chantage indirect pensez-vous?
"Si tu n'es pas sur les réseaux sociaux, tu es personne. Tes amis t'oublient."
Alors évidemment, vous n'êtes pas Maude.
Vous savez que les réseaux sociaux vous poussent à la comparaison malsaine...
...Que les outils numériques non maîtrisés vous empêchent de vous concentrer.
...Que les réseaux sociaux créent de l'insécurité en vous bombardant de la meilleure partie de millions de gens... et donnant cette impression que tout le monde va bien tout le temps...
Vous avez peut-être mis en place des stratégies pour conserver votre attention.
L'excellente nouvelle ?
Si vous arrivez à contrôler votre attention 30 minutes de suite, vous êtes plus compétitif que tous ceux que la majorité des gens qui travaillent avec un ordinateur.
Petit rappel: Une personne a besoin entre 10 et 20 minutes pour atteindre son niveau de concentration optimale. Chaque interruption remet le compteur à zéro.
Quel a été le résultat de Maude?
Voici le temps écoulé entre chaque tournée sur les réseaux sociaux
Parce qu'il y a pénurie d'attention sur le marché du travail.
Si vous améliorez votre capacité attentionnelle (même de 10%) vous pourrez :
- apprendre plus rapidement de nouvelles compétences.
- créer avec plus d'efficacité un produit, un article, une présentation.
- avoir plus d'idées (et des idées meilleures).
- Faire la différence avec la concurrence.
Créer le bon environnement (ou changer d'environnement) est la stratégie la plus simple pour réussir à protéger et développer votre attention.
Mais vous trouverez d'autres stratégies et techniques ici.
Julien
PS: Votre attention est l'un des éléments les plus importants de votre productivité. Ne la laissez pas se faire détruire par les réseaux sociaux.
Un beau story telling que cette histoire de Maude et ses réseax sociaux !