La productivité des travailleurs du savoir: le plus grand défi.

Ceci est l'une de mes notes de lecture.

  • Titre: Knowledge Worker productivity - The biggest challenge
  • Auteur: Peter Drucker
  • Source: California Review Management
  • Langue de lecture: Anglais
  • Année de publication: 1999
La productivité des travailleurs du savoir: le grand défi.

Principe (et histoire brève) de la productivité du travail manuel

L'atout le plus important du XX siècle était l'équipement de production. L'atout le plus important du XXI siècle est le travailleur du savoir et leur productivité.

Frederick Winslow Taylor (1856 - 1915) est le premier à avoir étudié les travailleurs manuels à des fins d'amélioration.

Le travailleur manuel pouvait uniquement produire plus en travaillant plus dur ou plus longtemps.

Tous les progrès apportés dans l'amélioration de la productivité des travailleurs du savoir nous ont menés aux pays développés que nous connaissons aujourd'hui.

Taylor a analysé la tâche, la manière de la réaliser, et a ensuite apporté des modifications. Les principes de Taylor semblent évidents. C'est toujours le cas des méthodes efficaces.

Note perso : comment n'y ai-je pas pensé?! = bonne idée

Avant Taylor, tous disaient que seule la compétence était importante. Taylor a dit "non, c'est uniquement une série de mouvements à réaliser". Ce qui rend une personne plus productive, c'est la connaissance. Quand des mouvements isolés sont mis ensemble, organisés et exécutés. Taylor était le premier a appliquer la connaissance au travail (de manière délibérée).

Taylor est le premier a vouloir payer le travailleur pour leur productivité (le résultat plutôt que les ressources, c'est à dire, le temps passé sur une tâche).

Par la suite pleins de méthodes sont arrivées avec d'autres noms (méthode PDCA; roue de deming, kaizen, etc). Elles se basent toutes sur le principe de Taylor: réduire la fatigue du travailleur afin d'augmenter la productivité.

Le futur de la productivité du travail manuel

Initialement le job de Taylor était d'améliorer le travail manuel d'usine.

Mais il y a beaucoup d'opportunités d'amélioration de la productivité hors usine (y compris, dans le service).

Il y a beaucoup de travail manuel qui nécessite des connaissances avancées.

Le défi des pays développés est de rendre le travailleur du savoir plus productif (car les pays développés ont sous-traité la production qui ne nécessitait pas ou peu de connaissances).

Note perso : avec le COVID, ça risque de changer.

Ce que nous savons sur la productivité du travailleur du savoir

6 facteurs déterminent la productivité du travailleur du savoir:

1. La productivité du travailleur du savoir nécessite de se demander: quelle est la tâche?

Question cruciale. Avec le travail manuel, la question est: comment doit-on faire le travail?

Note de Julien: pour avoir bossé sur les chantiers, il est vrai que le travail à faire est souvent évident. En bossant avec de l'info, c'est tout de suite moins clair.

Est-ce que j'écris un article, je réponds à des commentaires, est-ce que je traite mes emails, etc.

Le défi est de trouver la tâche et de se concentrer sur celle-ci en éliminant le reste.

Pour trouver la tâche, certaines questions peuvent aider: quelle est la tâche du moment? Qu'est-ce qui devrait plutôt être fait? Qu'est-ce qui vous empêche de bosser correctement sur votre tâche?

Souvent les travailleurs du savoir pensent à ces questions... MAIS cela nécessite des efforts considérables de restructurer leur travail. Mais se poser ces questions et passer à l'action permet de doubler ou tripler la productivité d'un travailleur du savoir.

Des infirmières dans un hôpital étaient divisées sur les tâches à faire... mais totalement d'accord sur les tâches qui les empêchaient de bosser correctement (et donc les tâches à supprimer).

2. Elle nécessite de laisser la responsabilité au travailleur du savoir. Ils doivent être en mesure de se gérer tout seuls.

3. L'innovation continue doit faire partie du travail et responsabilité du travailleur du savoir.

4. Le travailleur du savoir doit continuellement apprendre et enseigner.

5. Le travailleur du savoir ne se base pas sur la quantité, mais sur la qualité du résultat. Le challenge est de définir la qualité.

6. Le travailleur du savoir doit être vu comme un atout et pas un coût. Cela nécessite que le travailleur du savoir veuille travailler pour l'entreprise.

Une question qui mérite d'être répondue: c'est quoi la qualité pour le travailleur du savoir?

La clé est de définir la tâche.

Note: pas sûr de ce passage, je pense qu'il veut dire, définir le sens qui se trouve dans la tâche à accomplir.

Deux entreprises pharma ont des tâches similaires, une souhaite avoir très peu d'erreurs et avoir des améliorations prévisibles, alors que l'autre cherche à faire des découvertes faramineuses.

Note: Il s'agit donc du SENS et du but poursuivi. On peut écrire des articles pour informer ou pour déranger. Pour divertir ou pour montrer une évolution.

Le travailleur du savoir, un atout capital.

En économie, ce qui coûte doit être réduit. Alors qu'un atout (asset) doit être augmenté.

Les ressources humaines pensent souvent qu'un travailleur manuel peut facilement être remplacé par un autre travailleur manuel. Ils ont certes de l'expérience, mais cette expérience est utile uniquement avec un certain équipement parfois très coûteux.

Ce qui n'est pas le cas pour le travailleur du savoir.

Le travailleur du savoir possède la production en lui. C'est ce qu'il a entre ses oreilles. Ce qui le rend mobile.

Le but des RH est de garder les atouts de l'entreprise, dans l'entreprise.

Les technologistes

Les technologistes sont les travailleurs du savoir et les travailleurs manuels. Ils appliquent la connaissance à un niveau d'expertise très élevé.  Par exemple un chirurgien.

Les pays qui ont le plus de probabilités de prospérer sont ceux qui investissent sur les technologistes. Car la qualité de leur travail dépend de leur équipement.

Le travail du savoir en tant que système

La productivité du travail du savoir nécessite un système.

Caterpillar s'est posé la question "pour quoi sommes-nous payés?"

Réponse: "nous ne sommes pas payés pour créer des machines. Nous sommes payés pour ce que ces machines font sur le chantier des clients".

Note: En se posant les bonnes questions, on sort des entreprises SILO et on pense Workflow / système.

Quand un groupe est responsable d'un résultat et que ce groupe passe régulièrement les tâches réalisées (et le processus) en revue, les progrès réalisés sont fulgurants.

Comment commencer ( à créer des travailleurs manuels productifs)?

Le changement est à faire au niveau de l'attitude. Pour augmenter la productivité d'un travailleur manuel, il "suffit" de lui dire d'être plus productif (et lui montrer comment).

Ce changement d'attitude est a faire chez le travailleur du savoir, mais également au sein du management.

Comme tout changement, celui-ci doit être piloté.

Il faut commencer là où des travailleurs du savoir sont intéressés par le changement.

La deuxième étape est de travailler avec patience, sur la durée, avec ce petit groupe.

Une fois la productivité améliorée, il faut implémenter les pratiques dans le reste de l'entreprise (système) en gardant en tête la résistance inévitable qu'amène un changement (middle management par exemple, qui doit s'organiser, travailler et mesurer différemment).

La gouvernance de l'entreprise

Que signifie pour les gouvernants, l'émergence des travailleurs du savoir et la structure du système économique?

Rapidement, il faudra satisfaire les investisseurs et les travailleurs du savoir qui possèdent la production.

La qualité de vie sera de plus en plus importante pour les travailleurs du savoir. La capacité à attirer et surtout, retenir, les travailleurs du savoir, sera la précondition fondamentale de toute réussite.

Est-ce que cela peut-être mesuré? Ou est-ce que cela restera intangible? Qu'est-ce que cela signifie pour le capitalisme quand le savoir gouverne (et non l'argent)?

Ces questions vont bien plus loin que le champ de cet article, mais ce qui est certain, c'est que l'émergence d'autres questions fondamentales sur les travailleurs du savoir vont apporter des modifications importantes dans la structure et la nature du système économique.

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