[INTERVIEW] Samuel, ambulancier : comment bien vivre le travail de nuit ?

comment bien vivre les horaires de nuit

Dans cet échange vidéo, vous découvrirez Samuel, ambulancier depuis 16 ans qui travaille en horaire irrégulier.

Je l'ai rencontré afin de comprendre comment il fait pour gérer sa famille, ses passions et son travail, sans ressembler à un zombie.

Sous la vidéo se trouve une table des matières qui vous permet de directement aller au point de l'échange qui vous intéresse. 

Sans oublier le retranscription intégrale qui permettra aux plus curieux (et les moins pressés) d'entre vous d'accéder à des conseils qui ne figurent peut-être pas dans le résumé de fin de page.

Dernier point, si vous avez des questions par rapport aux horaires irréguliers, vous pouvez contacter Samuel via son profil Linkedin.

Bon visionnage!

Index de la vidéo

1:48 - La journée type de Samuel, ambulancier aux horaires irréguliers

4:35 - Est-ce qu'il est possible d'avoir un quotidien régulier avec des horaires irréguliers?

9:01 - Quels sont les avantages des horaires variables ?

12:50 - Le calcul à faire avant de choisir les horaires irréguliers

14:40 - Quelle a été ta plus grosse difficulté quand tu as commencé à travailler en horaire irrégulier ?

16:28 - Comment faire pour gérer ton irrégularité professionnelle et ton sommeil ?

21:50 - Retrouver un rythme normal après une nuit de travail

26:25 - Connaître ses phases de sommeil

30 :40 - L’importance des rituels pour bien dormir

39:45 - L’une des astuces de la productivité la plus efficace

41:10 - Comment gérer ses passions et objectifs qui se trouvent en dehors du travail ? 

45:33 - Comment gérer la vie de famille avec des horaires irréguliers ?

51:40 - Les horaires irréguliers sur la durée

54:10 - L’alimentation durant le travail de nuit

59:55 - Par où commencer à mettre de la régularité dans son travail irrégulier ?

61:00 - S'autodiscipliner pour changer

65:30 - Les somnifères, allié ou ennemi ? 

Retranscription complète de l'échange (texte)

En italique dans le texte - Julien
En texte normal dans le texte - Samuel

- Bonjour, bonjour, je suis en compagnie de Samuel. Samuel, tu es ambulancier et récemment, on s’est rencontrés et vu que tu as une vie assez, on va dire mouvementé et irrégulière, je me suis dit que ça allait être intéressant de te poser certaines questions que mes lecteurs ont tendance à me poser. Notamment par rapport aux horaires irréguliers. Et avant de plonger dans le sujet, je te laisse te présenter.

- Ok, je m'appelle Samuel, j'ai 37 ans, je suis marié, j'ai 3 enfants. Effectivement, je fais de l’ambulance depuis maintenant 16 ans cette année, donc ça fait un petit paquet d’années. Et puis, j’ai toujours été intéressé par beaucoup de choses donc il y a le côté ambulance, et j'adore la musique, j'adore découvrir de nouveaux domaines. 

- Ouais, de nouvelles passions ?

- Ouais, je suis curieux de nature. Et puis un peu hyperactif, aussi.

- J’imagine. Donc tu fais quoi comme instrument, là ?

- Je fais de la batterie et puis un peu de guitare. Principalement de la batterie.

- Ok. Et puis donc ça fait 16 ans que tu bosses en tant qu’ambulancier, c’est ça ?

- Ouais, c’est ça.

- Et donc, moi, ce que je trouve intéressant avec ce genre de métier parce que mon frangin, il est aussi, tu le connais, vous bossez ensemble, c’est cette notion de "comment vous faites". Explique un petit peu ton quotidien avant de parler des enjeux, des problématiques, des avantages, etc. Explique un petit peu une journée type pour toi, à quoi ça ressemble, si tu en as, des journées types.

À quoi ressemble un journée type aux horaires variables?

- Il y a quand même certains éléments qu’on retrouve tous les jours.

Déjà, c'est des journées qui sont des journées de 12h.

C’est-à-dire qu'on commence assez tôt le matin, on commence à 7h, mais je termine à 19h en général. 

Et puis les nuits, du coup, on fait 19h - 7h et il y a une alternance entre les jours et les nuits. Donc ça, c’est le principe de base.

Une journée type est une journée avec certains rituels. Par exemple, on doit s’assurer que le contenu de l'ambulance soit présent et puis que le matériel qu’on a besoin soit là, on doit s’assurer que les équipages sont conformes, qu’il soit suffisamment formé et puis après, voilà, il y a la grande inconnue.

La grande inconnue est « qu’est-ce qui va tomber comme intervention ? » et puis « quel type ? ». Et puis après, il y a vraiment cette priorité qui est donnée à l'intervention. Ça veut dire que, en gros, s’il y a une intervention, tu poses tout et puis tu pars. Tu peux partir toute la journée comme tu peux quasi ne pas partir.

Après, on a tous quelques tâches annexes ou quelques activités. Typiquement, moi je m'occupe pas mal des étudiants, c’est-à-dire qu’une journée où je n'ai pas d'intervention, je vais préparer un peu de la matière ou du suivi des étudiants, remplir leur rapport de stage, des choses comme ça. Puis il y a une partie de formation personnelle aussi, on essaie de suivre un peu les sujets du moment.

- Te tenir à jour ?

C’est ça. Et puis après, on mange ensemble, c'est ces moments sympas de la vie de caserne, les repas en commun. Et puis quand on rentre le soir (à la maison), on ne sait jamais si on sera a l'heure, on finit assez souvent en retard. Donc la vie de famille ou de maison, quand je travaille de jour n’est pas vraiment possible. Elle est difficile, voire inexistante. C’est-à-dire que quand je rentre, souvent, mes enfants sont déjà au lit.

- Bon, comme tu m'expliques, tout ce travail d'urgence où finalement, tout tourne autour des imprévus c'est difficile de mettre de la régularité. Est-ce qu’il y a quand même une certaine forme de régularité, je ne sais pas, sur les semaines ou sur les mois où tu peux te dire « bon, là, cette semaine ou tous les lundis, mardi, mercredi, je travaille ». Je dis n’importe quoi, mais…

Est-ce qu’il est possible d'avoir une organisation régulière avec des horaires de travail irrégulier?

- Ouais. Alors, ça, c’est vraiment quelque chose que tout le monde demande, avoir un peu de régularité.

Et puis, il y a plusieurs méthodes dans les différentes boites que j’ai travaillées.

Il y avait des méthodes qui n’étaient pas similaires.

Ici (dans mon job actuel), il y a une régularité, c‘est-à-dire que ce sont des semaines de 6 jours. Donc le travail est réparti sur des semaines de 6 jours.

Sur une semaine de 6 jours, il y a 2 jours de jour et une nuit. Ça, c’est régulier. Et puis où j’étais avant, c’était des semaines de 8 jours donc il y avait…

- Des semaines de 8 jours ?

Oui, c’est ça. C’est 2 jours de travail et 2 nuits de travail sur 8 jours. En fait, il y a une espèce de motifs qui se répète indéfiniment.

- Ah OK, une sorte de rythme ?

- Oui. Puis il y a d’autres boites qui choisissent des motifs sur 21 jours. J’avais vu ça une fois, c'est-à-dire dire qu'ils ont un motif qui se répète tous les 21 jours.

- Une sorte de cycle sur 21 jours ?

- C’est ça. Après, tu choisis un peu le cycle qui te convient, mais moi, je dois vraiment t‘avouer que quand j’ai choisi de venir travailler ici, c’est le premier truc que j’ai regardé.

- Donc ici tu as dit, c’est sur une semaine, tu as 2 jours de travail de jour, de nuit ?

- Non. 2 jours une nuit. 

- 2 jours, 1 nuit ?

- Si on se réfère à une semaine de quelqu’un de normal, ça ferait que, par exemple, lundi je travaille 12 h donc je commence 7h à 19h.

Mardi, je travaille 12 h, 7h - 19h

Et le mercredi, je fais 19h - 7h. Je finis jeudi matin et puis je recommence dimanche.

Vu que c’est une semaine de 10 jours, ça se décale comme ça. C’est un peu particulier, mais en fait, il y a un peu 2 grandes tendances.

Il y a les services qui essaie d'alterner jour nuit en essayant de minimiser l’impact de la nuit sur la vie du professionnel en se disant que si on ne fait qu'une nuit, probablement qu'ils ne vont pas être complètement déglingués. Ils ne vont pas passer 3 jours de zombisme à récupérer de leur nuit. Et puis il y a d'autres services qui disent « OK, sur cette partie du mois on fait que des jours, et sur cette autre partie on ne fait que des nuits. Comme ça il y a une semaine par mois durant laquelle ce sont des zombies mais ils font toute leur nuit à ce moment-là ».

- Je me suis un petit peu intéressé au sujet des horaires irréguliers avant de te rencontrer. Et j’ai dû remonter dans les pages 3, 4 ou 5 de Google, parce que tu arrives souvent sur l’aspect légal du contrat, etc., mais quand t’approfondis la recherche, tu peux trouver des gars qui ont fait des recherches et ce qui revenait, c’est qu’il n’y avait pas forcément une solution idéale aux horaires irréguliers. Finalement c'est à l’organisme, à l’entreprise, d’essayer de trouver le meilleur arrangement avec ces travailleurs.

- Je trouve qu’il y a un mécanisme de compensation qui est intéressant aussi. C’est que, en fait, personne n’a envie de travailler de nuit. 

- C’est clair.

- Tu n’as pas envie de faire ça.

- On est des « animaux de jour ».

- Du coup, tu fais ça parce qu’on t’offre une compensation d’une manière ou d’une autre et puis suivant ta situation, tu trouves que cette compensation est bien ou pas.

Souvent, c’est une compensation financière, c’est-à-dire que tu as une compensation salariale et puis des fois, tu as une compensation dans ta vie. Par exemple, le fait de faire des nuits, des fois, le système dans lequel tu évolues change donc ça te donne une plus grande autonomie par exemple ou admettons que tu aimes être plutôt un peu seul ou à éviter la foule, tu es le seul débile qui va se trouver au cinéma le jeudi après-midi à 4 h, tu vois. Si tu veux un peu éviter la foule ou tu as envie de skier quand il n’y a personne, il faut faire des nuits.  

- C’est clair (ou entrepreneur), il n’y a pas de secret. 

Quels sont les avantages des horaires variables ?

Alors, là, maintenant, j’en ai plus beaucoup.

Ok.

J’en ai eu pendant des années. Non, mais, pour nous, comme ambulancier, ça a vraiment changé.

Il y a 10 ans, quand on venait au travail pour faire des nuits, c’était du présentiel. T’es là, tu n’as pas d’autres tâches, tu dois juste pointer, être là, dispo.

Et s’il y a une intervention, tu es là.

Et puis, franchement, les interventions de nuit, il y en avait peu. C’était anecdotique.

En fait, ça avait un côté hyper sympa. On venait, on s’organisait pour le souper et puis on passait la soirée à souper, c’était chill et le personnel aux urgences, c’était la même chose. Ils étaient là, ils mangeaient ensemble, parfois il y avait des patients dont il fallait s’occuper.

- Il y avait de grosses interventions, mais c’était rare ?

- Ouais. Et puis du coup, quand tu avais une nuit qui était exécrable, tu avais fait ton quota dans l’année. Maintenant, ce n’est plus du tout ça. Les fois où l’on peut manger ensemble… c'est rare.

- Et à ton avis, c’est lié à quoi ? Les gens appellent beaucoup plus les urgences ?

- Moi je dirai qu’il y a beaucoup plus de gens qui vivent la nuit, principalement.

Et juste pour revenir à ta question des avantages. Avant, quand je n’avais pas d’enfant, je profitais vraiment de faire des activités sportives quand il n’y avait personne, ça, c’était sympa.

J’ai fait du parapente c’était la classe mondiale, j'étais tout seul, c’était cool. Et puis après, quand tu as des petits enfants, tu es un papa à la maison, donc c’est cool.

Et puis, maintenant que tous mes enfants sont scolarisés, je suis le seul de la famille qui travaille en irrégulier. Donc, les avantages, je ne les ai plus. Enfin presque, car quand je vais les chercher à l’école, c’est un avantage, ça fait plaisir de pouvoir participer à ça.

Après, si je travaille un weekend complet de jour, mes enfants, ils ont la semaine avant, moi je travaille le samedi, dimanche, je ne les vois pas et après, ils reprennent l’école.

Mais il y a une ambiance très particulière la nuit que moi j’aime beaucoup. J’aime bien ce truc-là.

- C’est ce que j’ai vu sur certains forums. C’est qu’il y a des personnalités qui kiffent ça, qui aiment être décalées par rapport à la masse. Les gens qui font du 9 – 17 h.  Et comme tu le dis, il y a des avantages. Moi je le vois depuis que je suis indépendant, je n’ai plus ce truc de « je dois aller à la banque ». Et tu vois, de temps en temps, j’invite mes potes pour aller boire un café, un mercredi à 15 h, « ouais, mais mec, je bosse ». Donc ça, c’est les avantages et il y a une manière pour savoir si ça nous plait, c’est de tester.

Le calcul à faire avant de choisir les horaires irréguliers

Après, je pense, pour moi, je fais toujours cette espèce de calcul entre ma vie décalée et puis la vie de toutes les autres personnes normales. Comment ça va matcher.

Typiquement, les anniversaires, tu n’es jamais là.
Les mariages, tu dois demander congé 6 mois à l’avance.

Donc, je pense qu’il y a ce calcul de « qu’est-ce que ça va me demander comme énergie à fournir pour rester quand même au contact avec la société ». Parce que la société s’en fiche vraiment que tu fasses du travail la nuit.

Typiquement, je te donne un exemple vraiment stupide, mais je vais me parquer à la gare parce qu’il n’y a pas d’accès au train plus proche de là où j’habite. Je vais me parquer à la gare la nuit, c’est un parking qui se paye par jour.

Si je travaille la nuit, je me gare le soir, je repars le matin, je vais payer 2 fois mon parking. Tu as beau leur écrire, quoi que ce soit, la société ne va pas s’adapter à ça. Alors, il faut être un peu conscient de cet effort que ça va demander, dans le sens où le décalage va être présent, mais il y a des moments où il faut un peu matcher avec la vie de société.

- C’est clair. C’est quoi le plus gros désavantage, la plus grosse difficulté on va dire, quand tu as commencé à travailler avec des horaires irréguliers?

Quelle a été ta plus grosse difficulté quand tu as commencé à travailler en horaire irrégulier ?

- Pour moi c’était par rapport à la pression qu’on a. Quand tu pars à 3 h du matin pour une urgence vitale, je me disais « mec, à 3 h du matin, tu ne vois plus clair ».

Il y a un souci quand même d’arriver à être performant dans le job et puis je trouve que c’est encore un problème maintenant. Si on parle en termes d’efficacité, elle est hyper réduite aux heures cruciales. Tu as besoin d’un moment pour faire le chemin entre le cerveau et les mains.

Alors, c’était ça et de base, moi, je suis un assez bon dormeur et puis le fait de s’adapter à ces horaires, comme ça, bizarre, alterner jour et nuit. J’ai commencé à 21 ans, ça, ça m’a posé 0 problème, mais je pouvais m’endormir un peu partout.

- Dans le document que j’ai lu, le dossier, ils analysent les erreurs en fonction des heures et entre 3 et 6 c’est le moment où il y a le plus d’erreurs. Ça arrive et c’est normal, les entreprises savent.

- Clairement. Après il y a la question est-ce que tu peux te reposer pendant ton travail de nuit ou pas ?

Comment faire pour gérer ton irrégularité professionnelle et ton sommeil ?

- Parle-moi un peu de ça. Comment toi tu fais pour gérer ton repos ? C’est un gros sujet, ça, je sais, mais vu que tu l’abordes.

- Pendant les gardes ?

- Tu peux parler d’une journée type, professionnelle, on va commencer comme ça. Donc, dans ton service, comment tu fais pour gérer ton sommeil et ensuite, sur une semaine, comment tu fais pour gérer ton sommeil ?

- Souvent, ici, on ne fait qu’une nuit. Avant ça, j’en faisais 2 d’affilée. Je te donne les 2 cas de figure comme ça, c’est intéressant de les comparer, je trouve.

Avant ma nuit de travail, je fais une sieste l’après-midi. Enfin, se poser, entre 20 minutes et 1 h. Je mets un réveil pour pas que je parte au boulot en retard, mais généralement, j’ai les enfants qui me réveillent avant. 

- Par exemple, tu vas travailler à 19 h donc tu fais une sieste en début d’aprèm ?

- Début 14 h, après le dîner.

Après, j’arrête de boire du café, c’est peut-être pas mal d’en parler.

Mon dernier café est au plus tard à 16 h. Mais ça, c’est tous les jours, indépendamment de si je travaille ou non. Et puis après, je commence à 19 h ma nuit de travail du coup et puis, en général, entre 23 h et minuit, je vais me coucher, s’il n’y a pas d’intervention.

Et puis dans ma tête, ce que je me dis à ce moment-là c’est « de toute manière, tu peux dormir, l’alarme va te réveiller ». C’est une alarme qui est forte, c’est impossible de ne pas l’entendre. 

Mais je me dis « ne t’inquiète pas », ça, ça fait aussi quelque chose, d’être tout le temps sur la brèche. Donc je me couche en me disant « ne t’inquiète pas, tu peux t’endormir tranquille, tu seras réveillé s’il faut ». Puis après, c’est la nuit qui dicte un peu le déroulé.

Des fois tu vas te réveiller 2 fois, 3 fois. Donc en gros, tu vas en interventions, tu reviens, tu dors 20 minutes puis tu repars.

Ça peut être comme ça, ça peut être continue donc tu enchaînes. Mais après, je mets toujours mon réveil à la même heure le matin. Donc moi, 8 h 45, toujours (les journées où il ne doit pas travailler). En fait, c’est le train qui me dit ça. Je me réveil à la même heure, je range mes affaires, je bois un café et puis je me mets en route pour la gare pour rentrer chez moi.

- Donc même si tu n’as pas eu tes heures de sommeil ?

- Ouais.

- Donc même si tu es fatigué ?

- Ouais.

En fait, ce que j’essaie de faire est de garder une régularité dans ce truc irrégulier et puis je mange toujours. Ça, c’est hyper important pour moi.

C’est-à-dire qu’après (ma nuit), je rentre à la maison, j’ai déjà quelque chose dans le ventre, et puis je bois 1 litre de flotte le matin. C’est crucial parce que sinon, tu es un peu perturbé le matin, tu es un zombie.

Des fois tu oublies de boire et puis après tu le paies. Car ton corps a besoin de ça donc je me bois 1 litre d'eau le matin, un café et puis un truc à manger, au moins avoir un petit quelque chose dans le ventre.

Ensuite, je rentre chez moi.

Le matin, je fais des activités qui me maintiennent réveillé.

Typiquement, je fais de la batterie, mais je ne fais pas d’activités compliquées, je fais des trucs de plaisir ou j’écoute de la musique ou je vais marcher. C’est comme une espèce de récompense d’avoir passé une nuit compliquée au travail, c’est le moment de s’aérer.

Tu n’as pas de pression, de temps, je n’ai pas de challenge.

Puis après, je mange avec les enfants. Si j’ai une nuit qui était compliquée, je ne bois plus de café, pour pouvoir m’endormir vraiment bien plus tard. Après le repas je vais directement au lit.

- OK. Donc après le repas avec les enfants ?

- Ouais. Avec la famille. Ça, c’est le truc que j’essaie de faire, de manger à la même heure. Ensuite, pas de café, au lit directement.

Et puis, si j’ai une nuit compliquée (peu de sommeil), je dors plusieurs heures d’affilée, je me réveil à 16 h 30, 17 h.

- Ok.

- Donc ça fait de 13 h à 16 h 30 et puis si j’ai eu une nuit qui était à peu près convenable, je dors 2 h. 

- C’est ça que je trouve fou.

- Après, le soir, je reprends un rythme normal.

- C’est-à-dire que tu vas au lit à 22 h, 23 h ?

- Ouais, ouais, par là.

Retrouver un rythme normal après une nuit de travail

- Mais tu arrives à t’endormir ?

- Ouais, ouais, mais c’est parce que je trouve que la caféine, c’est vraiment trompeur. Ça a une durée vraiment longue.

- 24 h je crois, voire plus.

- J’ai vu qu’il y a une espèce de pic puis après jusqu’à 6 h, c’est encore bien présent, après, je ne me souviens plus.

- Mais pareil, j’arrête à 15 h, mon dernier café.

- Par contre, en dehors de ce lendemain de nuit, je vais me réveiller toujours assez tôt. Avec la vie de famille je prolongerai bien, mais quand je n’ai pas besoin de me lever à 7 h pour venir travailler, je me lève entre 7h et 8h, ça dépend du bruit dans la maison et puis je me couche en général à 23h. Si je fais une nuit à la maison ce sont de bonnes nuits de sommeil et puis, avec les années, il me faut à peu près 7 h 30 de sommeil pour avoir une bonne nuit de repos.

Maintenant, avec notre horaire, si je pars à 5 h 30, pour être ici à 6 h 30. Il faut se coucher tôt pour avoir 7 h 30 de sommeil. Donc en fait, il y a petit effet de dette.

- Ah oui la dette du sommeil. Tu évites en fait d’avoir à la fin de la semaine une grosse dette. Tu essaies, au cours de la semaine, d’avoir des 7 h 30 de sommeil par nuit ?

- Ouais. Et je pense qu’il faut payer cette dette tout de suite.

Je l’ai remarqué tout de suite (la dette) par rapport à l’irritabilité, la frustration.

Je veux dire, si tu arrives au boulot et que tu as de la peine à te concentrer, à être bien là, la question n’est pas « qu’est-ce qui m’arrive ? » la question est « pourquoi je n’ai pas assez dormi ? », mais pour moi, ça a un impact important. 

Tu vois, on a déménagé un peu à cause de ça parce qu’on habitait dans un appartement, on avait des gens au-dessus qui avaient des enfants, c’était un enfer.

- À chaque fois que tu voulais prolonger ta nuit de sommeil, tu te faisais réveiller ?

- Ouais. J’ai envoyé un message à mes voisins, on essayait de s’arranger un peu, faire en sorte que les enfants n’aillent pas dans la chambre juste au-dessus d’où je dormais, mais malgré ça, c’était catastrophique.

- Et donc, ta décision a été de changer d’environnement, de déménager ?

- Oui. On a pris un appartement juste sous le toit.

Ça change vraiment et puis il y a un autre truc par rapport au bruit, c’est les protections pour les oreilles.

Moi j’en avais pour la batterie donc c’est marrant, tu vois, parce que pour la batterie, quand j’ai commencé, je mettais le gros casque avec les lunettes, ça traverse, le son, ce n’est pas terrible (pour dormir) puis mon prof m’a dit « va t’en faire des sur-mesure » et moi j’étais là « ah bon ? Je ne savais pas que ce se faisait ». Du coup, j’en ai fait des sur-mesure et ça, si tu veux dormir à la maison, c’est tellement la classe.

- Ah bon ?

- Ouais.

- Mais c’est électrique, il y a une batterie ?

- Non.

- Ok et c’est vraiment parfait ?

- Ouais. Après, si c’est pour dormir il en faut d’autres sinon ça te fait mal, mais c’est vraiment bien.

- Je vais tester. Que ce soit dans un avion ou que tu veux dormir. En fait, ce que j’ai remarqué c’est que quand j’essaie de dormir la journée, je suis plus sensible au bruit.

Connaître ses phases de sommeil

- Clairement. Il y a aussi ces phases de sommeil, ça a été étudié.

On a eu une fois un cours là-dessus, j’ai trouvé ça brillant, tu as 5 phases de sommeil. Si tu mets l'éveil en haut et le sommeil profond en bas et que tu analyses une courbe de sommeil, en fait, il y a certaines personnes qui mettent un peu plus de temps à arriver au sommeil profond et puis d’autres qui font une espèce de chute et moi je fais partie de ces personnes-là. Je fais partie des personnes qui tombent vite dans un sommeil profond.

- Tu as analysé ça ?

- Non, mais j’ai l’impression, vraiment. Je peux te dire comment j’ai remarqué ça.

Quand je suis à la maison et que je m’endors, des fois je m’endors avant que ma femme s’endorme parce qu’elle adore bouquiner et si elle (ou un de mes enfants) me réveille, je suis déjà tellement loin dans mon sommeil que je me demande si ce n’est pas déjà 3 h du matin. Et puis en discutant avec d’autres, je remarque qu’il y a des gens qui ont besoin de temps pour dire « OK, tu descends ». Et puis, là où je veux en venir, tu me dis si je parle trop...

- Non, non, vas-y, c’est bon, moi j’adore ça. Pas besoin de poser trop de question et c’est intéressant.

- ...Cette phase de sommeil profond, tu l’atteints quand ton corps est bien, OK pour fermer les écoutilles parce que dans cette zone de sommeil profond qui ne dure pas très longtemps, c’est moins d’une heure, ça dépend des individus, mais en général, un peu moins d’une heure, tu perds l’ouïe.

- Ouais, tu es vraiment déconnecté et très vulnérable.

- Donc quand je suis au travail, je sais que je ne vais pas atteindre cette zone de sommeil profond où je vais vraiment pouvoir me reposer.

Et puis donc, je vais descendre, je sais que je n’aurai pas de repos complet et je pense que c’est ça qui se ressent le lendemain matin, tu n’as pas les idées claires parce que tu n’as pas eu ce moment de repos. Après, je rentre à la maison et justement, après le dîner, c’est comme si je me conditionnais pour me dire « OK, il faut que tu aies une période de sommeil profond ». Je ferme les volets, je ferme les stores.

- Une sorte de rituel qui informe ton corps ?

- C’est le signal et puis, par rapport à ça, c’est assez intéressant de voir des preuves que le rituel fonctionne. Par exemple, si tu vas en voyage, la première nuit en voyage, c’est assez rare que tu passes une bonne nuit. C’est parce que ton corps est encore à l’écoute.

- Il n’est pas dans un environnement connu.

- Ouais et puis en fait, les bruits que tu entends te réveillent parce que tu es encore un petit peu en alerte et la deuxième nuit, tu sais quels bruits sont normaux.

- Tu commences à t’habituer.

L’importance des rituels pour avant d’aller au lit

- Et puis peut-être aussi un mot par rapport au rituel. Moi je trouve que c’est bien d’avoir un rituel pour aller dormir et il y a quelques petites choses qui, pour moi, sont assez importantes.

J’ai tendance à pas mal bosser sur l’ordi. En fait, si moi je vais me coucher avant midi, je mets mon écran en mode nuit parce qu’il devient un peu jaune l’écran. 

La température. J’avais lu, je ne me rappelle plus trop où. La pièce dans laquelle tu dors est plutôt fraîche et tu as ton duvet. Quand tu te couches, ton corps a besoin de descendre en température et tu te mets dans un bon environnement. Là je te parlais de quand je faisais qu’une nuit, mais quand je faisais 2 nuits, en fait j’essayais de faire une différenciation entre la sieste et la récupération.

- En termes de rituels ?

- C’est-à-dire que j’avais le canapé au salon et mon lit dans ma chambre et quand j’avais une première nuit qui ne m’avait pas trop déglingué, j’allais sur le canapé, toutes lumières et puis j’allais me coucher et je savais que c’était pour récupérer un petit peu.

- Petite sieste ?

- Ouais, petite sieste. Et quand j’allais dans ma chambre, c’est comme si disais à mon corps « gros dodo ».

- C’est intéressant. Est-ce que tu as des livres à recommander sur le sommeil, des trucs comme ça ?

- Non.

- Je ne sais pas si tu en as lu ou si c’était des rapports, des discussions. Parce que ce que tu dis, là, moi je m’étais intéressé à la sieste aussi et pareil, le gars disait « quand on fait une sieste, ne le faites pas dans le même endroit que le lieu où vous allez dormir » 

- Écoute, c’est un peu dommage parce que je n’ai pas vraiment gratté le sujet. J’ai cherché un peu, on a eu 2 – 3 formations là-dessus et j’avais été discuter avec l’orateur après parce que je trouvais ça vraiment crucial.

- Ouais, je vois. Si je résume un petit peu ce qui a été dit. Régularité dans l’heure de réveil, si possible dans l’heure du couché aussi, éviter la caféine après 16 h, en tous cas, il faut se méfier.

- Oui et si tu dois dormir, aussi. Tu vois, par exemple si tu bois un café le matin et que tu dois faire la sieste l’après-midi. Arrête toi à un café.

- L’environnement, faire attention au bruit, à la lumière. Ne pas hésiter à investir pour les protections auditives sur mesure et les repas. Je trouvais ça intéressant cette notion de sommeil parce que le sommeil, tu ne le contrôles pas forcément, on est d’accord ?

- Ouais.

Pour avoir eu des insomnies, je pouvais faire la danse du sommeil et prier autant que je voulais pour dormir, ça ne venait pas. Alors que le repas, c’est quand même un besoin de base et tu peux rajouter de la régularité avec ça.

- Ton corps, quand tu manges un repas, il a une phase de digestion. On a tous connu cette phase où tu as un coup de barre, mais ce truc-là, ce n’est pas pour rien, c’est un appel.

Typiquement, on dit qu’il ne faut pas aller faire de sport parce que ça enlève le sang du système digestif pour l’emmener aux organes et au cœur. Quand tu te poses comme ça, après le repas, c’est vraiment bon, enfin, moi je trouve que c’est hyper bon pour le corps. Et puis je trouve que c’est une période qui favorise l’induction du sommeil.

C’est plus facile à l’endormir juste après le repas qu’à 10 h.

- Après on bon plat de pâtes carbonara. Oui et peut-être aussi, si je fais le lien, c’est que ça, peut-être, après ce n’est qu’une théorie, mais ça apaise ton corps de savoir que malgré l’irrégularité de la nuit, il reste une forme de régularité dans tes repas. Et peut-être que, justement, tu amènes cette stabilité, peut-être.

- Ouais. Je pense que notre corps a instinctivement besoin d’être rassuré. Tu lui dis « OK, tu auras à manger ». Déjà, « tu auras quelque chose à ce moment-là ». En tous cas, c’était un vieil ambulancier qui m’avait dit ça, lui, il se levait le matin plus tôt parce qu’il voulait déjeuner à la même heure quand il venait au travail donc il se levait plus tôt, mais il disait que le truc qui fait que ça fonctionne est qu’il mange aux heures fixes. Et moi, je peux un peu confirmer cette règle. En tous cas, pour moi, ça fonctionne bien. Et l’hydratation, c’est hyper important et je pense que ça vaut la peine.

- 1 litre au réveil.

- Ouais, c’est un peu extrême, on force un peu.

Et puis, un truc. C’est aussi stupide que ça, mais en fait, si tu veux t’hydrater, il faut t’hydrater tôt le matin. Pourquoi ?

Admettons que je veux aller ma sieste à 13h après le repas, si je m’hydrate à 11 h – 12 h, je vais me relever à 13 h 30 pour aller aux toilettes.

Ça tombe un peu sous le sens, mais c’est pour ça que j’aime bien m’hydrater et puis je pense que l’histoire de la charge cognitive est aussi intéressante parce que, clairement, tu es moins productif les lendemains de nuit et ça amène une certaine frustration. Enfin, au niveau du sport, par exemple.

Au lieu d’aller faire de la course ou un truc où tu dois performer les lendemains de nuit, c’est compliqué. Et moi je trouve ça, déjà, rien que d’aller dormir quand il fait beau, ça me frustre donc si en plus, tu rajoutes de la frustration par rapport à ça, c’est un peu dommage.

Donc je trouve qu’il faut être assez malin dans l’organisation. Typiquement pour le sport, si tu as quelqu’un qui a envie de faire quand même de la performance, il faut choisir des exercices qui vont favoriser ta performance, mais sur le long terme.

Les jours où tu es en forme, tu as envie de faire péter le compteur donc tu es là, tu te challenges. Par contre, les jours où tu n’es pas en forme, il faut bosser des trucs faciles.

- Le but est de se maintenir la routine, faire du stretching.

- Exact. La batterie était aussi incroyable pour moi. C’était une école de vie. Tu vois, si tu fais de la batterie, tu dois concentrer avec des espèces de roulements droite, droite, gauche, gauche. En fait, si je faisais ça les lendemains de nuit, je deviendrais cinglé parce que je n’arrivais pas à me concentrer. Par contre, il y a une partie du jeu où tu dois arrêter d’être dans le contrôle.

Parce que tu comptes chaque et des fois, il faut lâcher le contrôle, laisser sortir.

- La partie créative ?

- C’est ça. Et puis moi, les lendemains de nuit, lâcher le contrôle, ça marchait tout seul, je ne le faisais pas exprès.

Et puis mon prof, il s’adaptait à mes horaires et d’un coup, ça a merdé dans notre planification. Je me suis retrouvé, à la suite d’une nuit de travail, à devoir suivre un cours d’1h30 intense au possible. J’étais là « mais je ne vais pas tenir le coup ». Et puis, on a commencé à jouer. Il a vu que cela n’allait pas. Donc on a travaillé un peu le reste et puis il m’a dit « tu n’as pas jamais joué aussi libre que ça ».

Et c’est fou, mais si j’avais eu quelque chose de technique à ce moment-là, ça aurait été un fiasco.

L’une des astuces de la productivité la plus efficace

- Ça revient sur ce que tu dis, l’efficacité maximale est de faire matcher ton énergie et ton état mental avec la tâche à faire et beaucoup de gens essaient de forcer et de se dire « OK, j’ai eu une nuit de merde, mais je fais ce que j’ai planifié de faire ». Alors que non, tu repousses ça à demain.

- C’est ça.

- C’est vraiment des points super intéressants.

- Et puis le sport aussi, c’est intéressant parce qu’il faut faire attention. Typiquement, le soir, ça te met au taquet. Des fois je fais du sport quand je suis travail. Maintenant, je vais faire un peu de vélo et puis du stretching. Mais 2 – 3 fois je me suis couché, j’avais les phares allumés.

- C’est vrai que moi, je vais faire en fin d’aprèm, vers 17 h et ensuite ça me permet de terminer vers 22 h.

- C’est ça qui est cool, ça permet de créer de la bonne fatigue.

- Tu parles de la batterie, mais maintenant on va parler un peu de ton organisation pour gérer la régularité que tu essaies de stabiliser au mieux. Comment est-ce que tu fais pour gérer tes passions, tes objectifs que tu as à côté de ton job ?

Comment gérer ses passions et objectifs qui se trouvent en dehors du travail ?

- C’était un petit peu pour moi une frustration au début.

Ça, c’est un truc qui a changé. C’est qu’avant, je me consacrais plusieurs heures à mes passions. Par exemple, le parapente, je mettais 1 h à 2 h à pied.

Ensuite tu voles, si tu peux, si tu ne peux pas, tu attends un petit peu. Donc tu te fais un bloc de 4 – 5 h de hobby.

Et maintenant, avec les enfants et les horaires irréguliers, ce n’est pas possible donc maintenant, je fais des blocs beaucoup plus courts. Et puis, comme tu dis, l’organisation du travail, typiquement, si je veux progresser à la batterie, je dois avoir au moins 10 min. par jour d’un certain exercice. Le fait de faire 1 h – 2 h de cet exercice-là un jour par semaine est beaucoup moins productif que d’en faire 10 minutes tous les jours.

- Ouais, donc vraiment, une pratique quotidienne, c’est un peu le secret.

- C’est cool parce que c’est 10 min. tu peux le faire.

J’essaie un peu de cloisonner des trucs et puis tu vois, pour les cours d’anglais, c’était un problème. Comme je n’ai pas de régularité d’une semaine, je ne peux pas dire que je vais aux cours le lundi soir, car je sais que je vais en rater un sur deux, au minimum. Mais maintenant, avec Internet, c’est la classe pour ça parce que j’ai trouvé un site qui s’appelle Preply où tu peux choisir un prof de n’importe quoi. Il y a des profs de tout, c’est hyper cool et tu as leurs agendas qui s’affichent.

- Et tu peux sélectionner où ça t’arrange ?

- C’est ça. Et en fait moi j’ai fait ça pour l’anglais. J’avais un examen en août 2019, avec une certaine exigence donc j’ai cherché « online teacher », etc. et je suis tombé là-dessus et vu que les bons moments pour moi pour étudier c’est le matin. Je suis assez performant le matin pour me concentrer. En fait, j’ai trouvé une prof en Australie qui pour elle, c’était le soir. Elle donnait les cours en dehors de son job.

Il y avait le décalage horaire. C’était parfait. J’avais 1 h 30 par semaine de cours puis après, j’avais de la production écrite à faire et puis des podcasts à écouter. Les podcasts, je les écoutais en allant le matin travailler.

- Tu profitais des temps morts.

- Exact. Après, le danger est d’être tout le temps au taquet. Mais pour moi, ça va. Je pense que c’est bien d’avoir cette alternance où tu es au taquet et une journée par semaine, pas de téléphone portable.

- Tu le fais ?

- Ouais.

- Ça va ?

Il faut.

- Moi j’essaie le dimanche, mais il y a des jours où je n’arrive pas.

- Ou une demi-journée. Typiquement, moi, l’été, je vais sur le lac faire du paddle, me baigner ou marcher. Sur cette période-là, je me dis « OK, je n’ai pas d’écran, rien », c’est pour l’esprit et le corps.

- Je vois très bien, tu déconnectes vraiment. Le gros problème que je vois avec les écrans est que tu t’empêches juste de réfléchir tout seul et ça, ça manque beaucoup. On est dans une société où, dès qu’on s’ennuie, tac, on prend le fil d’actualité, n’importe lequel et on remplit et on évite de se poser des questions. 

Est-ce que je suis heureux ?  Comment je peux améliorer ma vie ? Etc.

- Maintenant, je pense que dans mes lecteurs, j’ai des gens qui ont aussi des horaires irréguliers. 

Comment ça s’est passé pour toi et ta compagne, ta femme, comment ça s’est passé pour gérer ça ?

Comment gérer la vie de famille avec des horaires irréguliers ?

- Jusqu’à 10 ans, l’enfant n’arrive pas vraiment à comprendre qu’il ne faut pas venir te réveiller.

Il y a 2 semaines, je me suis fait réveiller par mon grand qui a 12 ans. En fait, pour eux, ils doivent demander avant de demander partir jouer dehors, tu es à la maison. S’ils sortent sans te demander, ils font quelque chose de pas bien, s’ils demandent, ils font quelque chose de pas bien.

- C’est intéressant ce point (pour le lecteur qui est toujours avec nous, jetez un oeil au terme injonction paradoxale sur Google)

- Donc ce qu’on a fait est un petit tip qui marche vraiment bien c’est qu’il y a mon planning dans la cuisine, sur un agenda papier. Si on voit le jour où on est et ils voient si j’ai travaillé de jour ou de nuit.

C’est le premier truc. Et l’autre truc est peut-être, moi je n’ai jamais fait ça, mais dans l’appartement où j’étais avant, on aurait pu faire un petit panneau sur la porte du genre « papa dort ». Des fois, ils m’ont réveillé, ce n’était pas un truc hyper réfléchi. 

- Il voulait partager quelque chose avec toi.

Ouais. Après, clairement, la qualité de mon sommeil a pris un grand coup avec les enfants. Celle de ma femme aussi alors qu’elle ne travaille pas en horaires irréguliers. Du moment où tu dois t’occuper d’enfant, ta qualité de sommeil prend un grand coup.

Après, c’est histoire de contextualiser le fait que tu dois te reposer.

Et en informer les gens avec qui tu vis.

Et après, si je ne dors pas bien les lendemains de nuit, il y a cette irritabilité. Ça, c’est vraiment embêtant. Moi je vois que je suis beaucoup plus irritable les lendemains de nuit. Ce que je fais est que je mets des bouchons d’oreille.

- Tu ne les entends (les enfants) plus avec ?

- Si, j’entends quand même, mais je ne les mets pas tout au fond. Je ne sais pas si je te l’ai dit, mais ma femme est maman de jour donc on se retrouve avec beaucoup d’enfants le jour donc des fois, les lendemains de nuit, on a 7 enfants à la maison donc j’ai juste envie de disparaitre 😉 

Mais typiquement, les lendemains de nuit avec les enfants, on fait un jeu de plateau. Lancer un dé et avance le nombre de case, c’est dans mes capacités cognitives les lendemains de nuit.

- C’est intéressant.

- Les enfants, eux, ont cette régularité.

Ce n’est pas à eux de s’adapter à nous. En tous cas, moi je le prends comme ça. Je suis conscient que ma vie est un peu bizarre et j’essaie d’arranger ça avec eux, mais typiquement, ça pose problème quand tu dois les amener à leur activité le mercredi après-midi alors que tu dois dormir normalement.

Donc tu prends un peu sur toi, tu conduis, tu leur dis « amuse-toi bien » et tu dors un moment dans la bagnole. Ça ne veut rien dire.

Mais c'est comme ça.

- Je pense que même plus que la notion de travail irrégulier, je pense que dans la vie, on y gagne beaucoup à se dire « OK, comment moi, je peux changer pour m’adapter à la situation plutôt que de vouloir changer chez les autres ». Qu’importe que tu aies des gosses ou non.

- Complètement.

- Et je me souviens, des fois je voulais dormir, il y avait du bruit et je peux me plaindre autant que je veux, je peux essayer de faire changer tout mon voisinage, ou alors j’achète des boules quiès. Ça m’hallucine de voir certaines personnes qui investissent énormément d’efforts pour faire taire leur voisinage alors que là, la question à se poser est « OK, qu’est-ce que je peux faire, de ma volonté pour changer ? ».

- Mais avec les enfants, je dois vraiment les informer que le sommeil, pour papa, c’est important et puis je trouve que ça va aussi bien avec le fait qu’ils peuvent aller jouer dehors. C’est bien pour eux. C’est bon pour eux.

- C’est bon pour toi.

- C’est bon pour moi.

Avant, ils avaient un moment d’écran où ils avaient le droit, quand j’avais congé l’après-midi par exemple. Mais ça ne marchait pas très bien, ils mettaient le volume et puis après, ils se battaient du coup, maintenant, ils peuvent faire leur écran avant que j'aille me coucher et après, c’est une heure dehors.

En fait, je me donne une heure pour m’endormir. C’est cette phase qui est un peu critique. Après, quand tu es bien endormi, ça dépend des gens, mais moi je suis moins "réveillable. Tandis que l’induction du sommeil, le moindre bruit te réveille.

Les horaires irréguliers sur la durée 

- Tu te vois continuer de continuer de faire des horaires irréguliers ?

- Écoute, moi je trouve que je travaille trop. Comme beaucoup de monde sur cette planète, je trouve. Mais ma condition pour rester encore en horaire irrégulier ça va de pair avec une réduction de pourcentage, je pense.

- Par exemple, tu travailles à 80 % ?

- Ouais. Mais je te dis ça, mais en fait, tous mes choix ces dernières années ont été dictés par le fait de faire moins de nuits déjà.

Tu vois, je fais moins de nuits ici que dans la boite précédente.

- Parce que ce sont les nuits qui cassent cette régularité.

- Exact. Alors, je pense que si tu es dans une optique où tu te dis « OK, je peux travailler de nuit, mais j’ai plus de temps pour récupérer », je pense que ça peut bien fonctionner.

- C’est entre moins de nuits et un plus petit pourcentage ?

- C'est ça.

Mais clairement, ça a un impact sur la santé.

Sur ton bien être, mais moi je trouve qu’il faut relativiser ce truc-là dans le sens où j’ai un pote qui est charpentier et son travail a aussi un impact sur sa santé. Donc il faut choisir quel impact tu veux.

Ah oui, je ne t’ai pas parlé d’un truc qui est hyper intéressant pour ça. J’ai pris 6 mois sabbatiques il y a quelques années, beaucoup trop longtemps d’ailleurs.

Et pendant 6 mois, j’ai dormi régulièrement. Et ça m’a fait un monstre bien. Et ça, c’était hyper intéressant parce que je pense que le fait de même prendre 1 mois sabbatique, pendant lequel tu repasses en mode circadien normal, c’est assez cool.

- Et les gens qui disent « ouais, mais je n’ai que ça comme vacances », tu prends un mois non- payé. Il faut aussi penser à ce genre d’option.

L’alimentation durant le travail de nuit 

- Je t’ai parlé des heures de repas et en fait, il y a un truc pour le travail de nuit qui est hyper dur à gérer, c’est le "qu’est-ce que tu manges la nuit ?"

Parce qu’en fait, il y a le cycle circadien qui dit que tes hormones te poussent à te réveiller et à avoir faim. Il y a un truc qui moi, a changé ma vie, c’est d’apprendre qu’à partir de 22h le soir jusqu’à tôt le matin, la faim que tu as n’est pas une faim physiologique, c’est une faim psychologique.

- Parce que tu es stressé ?

- Parce que tu es debout et que tu ne devrais pas l’être.

Mais ça veut dire que physiologiquement, ton corps n’a pas besoin d’avoir un apport nutritionnel calorique dans cette période-là.

Donc quelqu’un de normal qui va dormir, le jeûne fait partie du processus de récupération. Et puis toi, quand tu te retrouves à bosser là nuit, je me retrouve à me demander si je vais réussir à tenir toute la nuit avec ce que j’ai mangé la journée. Et je trouve que c’est assez légitime comme question puisque tu n’es pas en train de dormir dans un lit.

Tu dois être présent, tu dois être là, tu dois porter.

Et la réponse à cette question pour moi est que les apports nutritionnels sont suffisants.

Il faut bien boire, encore une fois, mais je n’ai pas besoin de manger quelque chose pour être en forme et produire de l’énergie et puis, le fait que cette faim-là est psychologique, ça veut dire une chose.

C’est que tu n’auras pas sentiment de satiété (après avoir mangé).

Pourquoi ? Parce que quand tu manges ton repas, tu as le sentiment de satiété, c’est pour ça que tu arrêtes de manger, parce que tu as assez mangé. C’est un sentiment hyper agréable, tu es bien. Mais si tu manges à partir de 22 h le soir, tu n’as plus ça.

Donc je me suis dit « à quoi bon manger ? ». Si tu n’as pas le sentiment derrière, ça n’a pas de sens.

- Et donc, ça risque de chambouler aussi tout rythme ?

- Ouais, mais je te promets que j’ai faim la nuit et que je pourrais manger le frigo entier, mais je ne mange pas parce que je sais qu’à la fin de l’acte de manger, il ne se passera rien parce que ce n’est pas hormonal. 

- C’est un bon point que tu soulignes.

- Moi, clairement après 22 h, je ne mange plus rien, sauf si je suis parti en intervention à 19h et que je rentre à 23h.

Et du coup, je trouve que tu sais que tout ce que tu manges pendant cette période, tu ne manges pour rien et tu n’as pas de sentiment de satiété donc je trouve que ce sont 2 bonnes raisons.

- Pour les gens qui sont toujours avec nous, je fais du jeûne jusqu’à midi. Certes peut-être que je me dépense moins, mais à un moment donné, je faisais du jeûne sur les chantiers et ça passait.

- Ah ouais ? Ok, cool.

- Après, je pense qu’il faut tester. La durée du jeûne peut varier d’un individu à l’autre, mais je pense qu’il y a beaucoup de choses. La durée dépend beaucoup des habitudes et je pense que la nuit, c’est bien de laisser le système digestif se reposer.

Par où commencer à mettre de la régularité dans son travail irrégulier ? 

- Si une personne n’est pas régulière dans ses repas, n’est pas régulière dans son sommeil, bois trop de café, etc. tout ce que tu ne fais pas maintenant et qu’elle a envie de changer. Par où tu lui conseillerais de commencer, selon toi ?

- Moi je commencerai avec le café.

- Avec le café ? Donc c’est-à-dire, après 15 h, arrêter de boire le café ?

- Oui et par exemple, prendre un café le matin, avoir du plaisir à le prendre. Moi j’aime tellement le café que je pourrai en boire 20 par jour.

- Moi aussi.

- Mais je me suis fixé maximum 3 par jour, mais je commencerai avec le café et je trouve que commencer par le café est de dire à ton corps « je reprends un peu les rênes du truc ».

Donc je commencerai juste avec ça et puis après, petit à petit, essayer de changer les choses que tu sais qui vont avoir un impact positif assez vite, histoire d’avoir un peu les fruits dans le début de la démarche.

- Avoir des récompenses ?

- C’est ça. Je trouve que le café est un bon exemple et puis après je pense derrière il y aura les repas.

- Essayer de mettre de la régularité dans les repas et puis le sommeil ?

- Exact. 

- Le sommeil, c’est compliqué.

- Oui, c’est compliqué.

- Parce que le truc quand on est en manque de sommeil est qu’on a moins de discipline, on est plus irritable, on a tendance à manger plus de merde aussi. 

Ça, c’est un truc que j’ai vu, le lendemain des jeûnes, c’est très difficile. Tu manges des trucs très caloriques.

- D’ailleurs, il y a une belle analogie avec les bébés. Tu sais, il y en a qui inversent jour/nuit.

- Il y a des enfants qui switchent entre le jour et la nuit. Ça veut dire qu’ils dorment toute la journée et la nuit, tu as envie de mourir quand tu es parent.

Et puis, quand ils sont fatigués, ils sont tellement fatigués qu’ils n’arrivent pas à dormir.

En fait, il nous arrive la même chose. On l’a un peu en nous. Et puis, la privation de sommeil, la dette du sommeil, elle favorise l’accroissement de la dette, elle ne favorise pas le sommeil, c’est assez chaud.

- Ouais, c’est un peu le problème des insomniaques. Au bout d’un moment, ils se disent qu’ils sont comme ça, qu’ils dorment 4 h par nuit et je vais essayer de m’habituer à ça.

- Et je trouve que moi, je ne suis pas un type hyper discipliné de base, ça me saoule.

S'autodiscipliner pour changer

- C’est marrant, tu dis que tu n'es pas très discipliné mais tu l'es devenu.

- Là où je veux en venir est que je n’arrive pas à me dire « OK, maintenant, tu dois faire ça ».

Moi, je dois comprendre le gain que j’ai derrière à faire ça. Et puis, je pense que c’est une bonne approche. Si les gens ont de la peine, il faut que je fasse ça, si tu remarques comme tu es mieux après, ça ne va plus devenir une contrainte. 

- Je pense qu’on a ces 2 parties dans notre cerveau, ce singe qui a besoin justement de comprendre rapidement pourquoi il faut faire quelque chose qui est apparemment désagréable sur le court terme. Et comme tu dis, je pense que plus tu arrives à avancer le retour sur ton investissement, plus tu peux enclencher une nouvelle dynamique.

- Lancer la dynamique, c’est le pas difficile. Mais je peux te dire ça que ça vaut la peine parce que ça va changer vraiment.

- J’imagine. Surtout que toi, tu peux voir au sein de ton service à quel point ce sont des zombies plus longtemps que toi.

- Ou il y a ceux qui expriment un sentiment de mal-être par rapport à ces nuits.

Qu'as-tu enlevé de ton sac à dos pour avancer plus facilement dans ta vie?

- C’est une question que je pose toujours aux gens avec qui j’échange. En plus, tu fais du sport, donc c’est très bien. 

Tu sais, quand tu vas marcher, que tu as un sac à dos, en fait, si tu marches avec un sac de 15 kg ou de 10 kg, il y a une grosse différence.

Donc toi, dans ta vie, de manière générale, qu’est-ce que tu as arrêté de faire ? Qu’est-ce que tu as enlevé de ton sac à dos pour avancer plus rapidement ou plus sereinement ?

Ça peut être philosophique autant que tu veux ou très concret.

- Je pense que c’est un peu philosophique. Il y a des traits de mon caractère qui m’agacent ou qui ne sont pas comme j’ai envie, tu vois et puis, avec le temps, on va dire, je les ai acceptés un peu plus facilement. Avec un peu de fatalisme, on va dire.

- On est comme on est.

- C’est un peu ça. Et puis essayer d’aborder le problème un peu différemment. C’est-à-dire, qu’est-ce que j’ai comme qualité qui peuvent contre balancer, tu vois ? Au lieu de dire « il faut que j’enlève mes gros défauts » et puis donner 1.000 watts d’énergie pour enlever ça, dire « OK, est-ce que je ne peux pas amener un peu plus de qualité ? ».

- En te basant sur tes forces ?

- Voilà, pour que dans l’équilibre, ça penche un petit plus, enfin que les qualités penchent un petit peu plus.

- Plus travailler sur tes forces.

- Et puis ne pas avoir peur de dire « je ne suis pas cette personne-là », « ça, ce n’est pas mon truc ».

- C’est intéressant.

- Alors, il faut quand même garder un équilibre général, c’est bien si tu n’as pas un point où tu es très en bas, mais dans un équilibre, c’est normal d’avoir des points en bas.

Et puis je trouve qu’il y a une, enfin, moi, je me suis souvent mis une pression par rapport à ça dans le sens que tu vois les gens qui sont différents de toi. Il y a des gens qui sont absolument brillants et tu as envie d’être un peu comme ça. 

- C’est vrai.

- Mais ça rejoint les révélations que j’ai eues en 2019 par rapport à ça où j’étais là « oui, mais si lui arrive à faire ça, je devrais y arriver » et au final, en fait, non.

Et accepter, ça permet de bouger rapidement sur d’autres trucs, comme tu l’as dit.

- Génial! Tu avais un autre truc à rajouter ? Que tu aurais voulu dire ? Que je n’aie pas abordé et qui te semble important ?

Les somnifères, allié ou ennemi ? 

- Il y a peut-être juste un point, qui est assez intéressant. Je pense spécialement pour le personnel soignant. En fait, on a accès à tout plein de somnifères.

Il n’y a pas mal de monde qui a tendance à boire un verre de rouge avant d’aller ce coucher parce que ça tasse un peu et puis c’est hyper courant. 

Et puis, je comprends que la privation de sommeil te met dans des états extrêmes, il n’y a pas de doute. Il y a une différence à faire entre une phase un peu de tous les jours et une phase aigüe.

Tu vois, si tu n’arrives pas à dormir et que tu dois bosser et que tu n’arrives vraiment pas à dormir, tu dois faire quelque chose pour que ça change. Là, je comprends qu’il y a un suivi ou un traitement pour un moment. Mais en fait, souvent, ce qui se passe est que c’est plus facile de prendre un médoc avant d’aller se coucher que de changer son contexte.

Pour favoriser le sommeil.

C’est, à mon avis, un faux calcul.

Par rapport à ces médocs ou à l’alcool, le prix, on le paie quand même.

C’est un peu sur le long terme. On en parlait un petit peu avant, mais pour moi, c’est un sujet qui vaut vraiment la peine d’être abordé dans le sens qu’il y a vraiment une satisfaction, je trouve, d’arriver à avoir son contexte, tu vois, tu te prépares pour t’endormir, pour faire la sieste et tu t’endors comme un gros bébé.

Ça veut dire que tu as bien fait cette préparation.

- Je suis d’accord avec toi. C’est vrai que c’est peut-être tellement évident que je n’en ai pas parlé.

C’est un point où je m’identifie beaucoup parce que j’ai des insomnies pendant 4 mois, c’est assez chaud quand même.

Et puis c’est progressif, mais au bout d’un moment, tu es là, t’y penses aux somnifères et tout, mais au final, j’ai dit non parce qu’en fait, pour moi, la perte du sommeil est un signe de ton corps qu’il y a un problème. Et en fait, ce que tu fais.

- Tu coupes le signal.

- Mais c’est rapide.

- C’est certain.

- Et pareil, l’alcool. C’est marrant ce que tu dis parce que je suis en train de lire un livre Why We Sleep, je ne sais pas si tu en as entendu parler ?

- Ouais, tu m’en as parlé.

- Il est vraiment bien et il explique cette phase de sommeil profond, où le cerveau se régénère et le corps aussi. Quand tu bois, elle n’existe pas, ou presque pas.

Donc en fait, tu favorises l’endormissement en buvant, mais des fois tu vas devoir te lever pour aller pisser et ton corps ne peut pas se plonger dans ce sommeil profond. Encore une fois, c’est facile et je pense que l’humain est câblé pour aller sur ce qui est facile et ne pas se remettre en question.

- Ouais.

- Cool. Merci beaucoup.

- Merci à toi.

- Pour les personnes qui sont toujours là, sous la vidéo, j’ai mis des ressources en lien avec ce qui a été dit. Rythme circadien et je vais aussi mettre le rapport que j’ai lu dont je t’ai parlé, que j’ai trouvé super intéressant et puis comme ça, vous pourrez approfondir le sujet. Samuel, merci beaucoup pour le temps que tu as pris pour discuter de ça.

- Avec plaisir.

Moi je te souhaite vraiment une super bonne continuation.

13 Points clés de l'échange


  • Tout le monde demande à avoir un peu de régularité.
  • Les horaires irréguliers demande un effort à fournir pour rester en contact de la société.
  • L'efficacité est hyper réduite entre 3h et 6h du mat.
  • Je me réveille tous les jours au maximum à 8h45.
  • Si je dois dormir la journée, je prends un café le matin, pas plus.
  • Je tente de mettre de la régularité dans mes repas.
  • Je ne mange pas entre 22h et 6h du matin.
  • Pour progresser dans mes passions, je préfère travailler 10 minutes chaque jour sur ma passion, qu'une fois 2 heure dans la semaine.
  • Je ne fais pas mes petites siestes dans mon lit.
  • Au réveil, le matin, je bois 1 litre d'eau.
  • Je m'adapte à mon contexte plutôt que de tenter de changer les autres.
  • Si je devais recommencer à quelque part pour ajouter de la régularité dans mon quotidien, je commencerais par la gestion du café.
  • Il est plus facile de prendre un somnifère que de travailler sur soi, mais il y a un prix à payer.


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